Hahn Michel

Socio-économique, Entreprise

Esperler (Burg-Reuland) 31/08/1930, Embourg 08/11/2011

Rendu très tôt attentif aux dangers du nazisme par l’attitude résolument hostile de son père à l’Allemagne hitlérienne, Michel Hahn accomplit ses humanités au Collège Saint-Joseph à Carlsbourg et travaille pendant trois ans dans la ferme paternelle avant d’opter pour des études supérieures en français. Ingénieur industriel (spécialité électricité) de l’Institut Gramme à Liège (diplômé en 1957), il commence sa carrière professionnelle en 1958 quand il est engagé au bureau d’étude des Fonderies Magotteaux, entreprise valcaprimontoise mondialement connue pour la qualité et la résistance de ses boulets industriels, destinés aux opérations de broyage dans les secteurs de la cimenterie, des mines et des carrières. 

Ayant toujours attaché une importance particulière à la maîtrise de plusieurs langues, il est rapidement versé dans le département commercial (1960), devient directeur général (1973), administrateur délégué (1983), avant d’accéder à la présidence de Magotteaux International SA en 1988. Très à cheval sur le respect des règles, il veille à appliquer lui-même le principe selon lequel « les ingénieurs doivent descendre en salopette dans les usines plutôt que rester en cravate dans leurs bureaux ». À l’heure où la mobilité professionnelle est constamment vantée, Michel Hahn reste cependant fidèle à son premier employeur qu’il quitte en 1998, en ayant atteint le sommet de l’entreprise.

Conservant le centre de recherches dans le berceau historique de l’entreprise familiale, à Vaux-sous-Chèvremont, Michel Hahn accentue la politique originale d’exportation de Magotteaux qui dispose de bureaux aux quatre coins du monde. Ainsi Magotteaux est présente dans 24 pays, occupe plusieurs centaines de personnes, et est régulièrement citée en exemple lors des missions économiques de l’AWEX. En 1996, la société a d’ailleurs remporté le grand prix Wallonie à l’exportation. Tout en étant attentif à alimenter constamment les racines de l’entreprise, M. Hahn est un ardent défenseur du commerce extérieur wallon, spécialement vers l’Allemagne.

1996 est aussi l’année où Michel Hahn est propulsé à la présidence de l’Union wallonne des Entreprises, organisme né au printemps 1968. Vice-président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Liège, consul honoraire d’Allemagne (1994-2006), administrateur de la brasserie d’Orval, vice-président de l’UWE, président de la section liégeoise de l’UWE, il succède à Dominique Collinet. Onzième président de l’UWE, il martèle d’emblée que la Wallonie n’exporte pas assez (il lui fixe l’objectif de +10% à l’horizon 2000), que la recherche fondamentale manque de soutien, et qu’en Wallonie « il faut moins d’État et plus d’entreprises ». Dès novembre 1997, il quitte la présidence de l’UWE pour mettre son premier principe en application et se consacrer exclusivement aux exportations wallonnes, notamment au sein d’une nouvelle cellule de conseillers en marketing mise en place par l’UWE. Dans le même temps, il est également investi dans la fonction de Commissaire général pour la Belgique chargé de préparer l’Exposition universelle Hanovre 2000.

Président de l’asbl « le Perron », entreprise de travail adapté, dernier candidat sur une liste du PSC aux communales à Chaudfontaine, en octobre 2000, Michel Hahn n’a cessé d’encourager les jeunes Wallons à l’apprentissage de l’allemand comme première langue étrangère.

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
GrenzechoNET, novembre 2011
Martine MAELSCHALCK, dans Jean-François POTELLE (dir.), Les Wallons à l’étranger, hier et aujourd’hui, Charleroi, Institut Destrée, 2000, p. 267