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Lacroix Emile

Politique, Député wallon

Gembloux 19/03/1920, Falisolle 14/03/1993

Député wallon : 1974-1977

Après quatre années d’études commerciales à l’École moyenne de l’État à Gembloux et quatre années à l’École normale de Couvin, Émile Lacroix entame une carrière d’instituteur, tout en étant très vite attiré par la politique. Membre des Jeunes Gardes socialistes (1935), anti-rexiste actif et pacifiste convaincu, il vient de fêter ses vingt ans quand éclate la Seconde Guerre mondiale. Il s’engagera comme volontaire de guerre et, incorporé à la première armée américaine, il participe, en 1944-1945, aux opérations qui mènent les troupes alliées jusqu’en Allemagne. À la Libération, il reprend son métier d’instituteur.
Militant wallon, défenseur du principe du fédéralisme, membre du Comité permanent du Congrès national wallon (1952), il assume pendant quelques mois le secrétariat général de Wallonie libre (1955). Secrétaire de la fédération de Namur de Wallonie libre (1956-1961), il s’implique dans l’action wallonne jusqu’au moment où la fédération socialiste de Namur se désolidarise du mouvement. Militant socialiste, député de Namur depuis 1958, Émile Lacroix était parmi les mandataires socialistes qui ont voté l’Adresse au roi en janvier 1961, au moment où la grande grève wallonne battait encore son plein. Optant pour la discipline du Parti, il estime que seul le PSB est en mesure de faire avancer la question wallonne. Reconduit comme député en mai 1965 et en mars 1968, il demeure à la Chambre jusqu’en novembre 1971, date à partir de laquelle il est élu au Sénat (1971-1980). En 1970, il vote le projet Terwagne de décentralisation économique (juillet) puis la révision de la Constitution (décembre). Désigné par son parti, Émile Lacroix fait partie des premiers membres du Conseil économique régional de Wallonie (1971-1975, 1980-1983).
Ardent défenseur de la candidature de Namur comme capitale de la Communauté française, il doit s’incliner face à la discipline du parti et au choix de Bruxelles (1972). Sénateur direct élu dans l’arrondissement de Namur-Dinant-Philippeville, il refuse de voter la loi de régionalisation provisoire du duo Perin-Vandekerckhove et, à l’instar de ses collègues sénateurs socialistes wallons, il boycotte les travaux du Conseil régional wallon provisoire dont il est membre de droit (novembre 1974-mars 1977). En 1977, il se démet de son mandat de sénateur direct pour celui de sénateur provincial de Namur, afin de faire bénéficier Jean Poulain de son siège de sénateur direct. Vice-président du Conseil culturel de la Communauté française de Belgique (14 juin-13 novembre 1977), premier vice-président du Sénat (1979-1980), Émile Lacroix a juste le temps de voter la régionalisation définitive en août 1980, mais il ne peut siéger à la toute première réunion du nouveau Conseil régional wallon (15 octobre). En effet, il vient tout juste d’être nommé gouverneur (8 septembre)... en remplacement de Pierre Falize subitement décédé. Sa nomination de gouverneur l’a fait renoncer à son mandat de sénateur, mais aussi à celui de bourgmestre de Falisolle-Sambreville où il avait été propulsé en janvier 1965 juste après sa première élection comme conseiller communal. En janvier 1977, il était devenu le premier bourgmestre de la nouvelle entité fusionnée de Basse-Sambre, ou plus exactement de Sambreville. À son initiative, ce nom avait été choisi (et accepté par le Parlement) pour désigner l’ensemble formé des communes d’Arsimont, Auvelais, Falisolle, Keumiée, Moignelée, Tamines et Velaine.
Gouverneur de la province de Namur, Émile Lacroix exerce sa fonction jusqu’au 1er octobre 1987 ; président d’une députation permanente socialiste-sociale chrétienne (1980-1985) puis libérale-socialiste (1985-1987), il retrouve et collabore avec le député permanent Alfred Jaspart, ancien trésorier de Wallonie libre. Il reste fort attentif à la question wallonne, n’hésitant pas à l’évoquer à l’occasion de ses discours, chaque année en septembre, lors des Fêtes de Wallonie.



Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 353-354

député (1958-1971)
conseiller communal de Falisolle (1965-1980)
bourgmestre (1965-1980)
sénateur (1971-1977)
membre du Conseil régional wallon provisoire (1974-1977)
sénateur provincial de Namur (1977-1978)
sénateur (1979-1980)
gouverneur de la province de Namur (1980-1987)