Laloux Auguste

Culture, Lettres wallonnes

Dorinne 08/1906, Dinant 04/03/1976


Écrivain de langue wallonne, Auguste Laloux s’est illustré dans le genre du roman dont Li p’tit Bêrt est son œuvre la plus connue. Si beaucoup d’auteurs utilisent la langue dialectale pour parler de leur vécu et évoquer leurs souvenirs, Auguste Laloux compose quant à lui personnages, aventures et intrigues, dans un véritable souci de création romanesque.

Commençant ses études universitaires à Namur, en 1925, Auguste Laloux y renonce après un an et devient professeur à l’école abbatiale de Maredsous et au Collège Saint-Paul de Godinne. Durant la Seconde Guerre mondiale, il rentre à Dorinne, son village natal situé sur les hauteurs de Dinant, et renoue avec la vie agricole. C’est à Dorinne encore qu’il accueille des enfants placés par le juge, au sein de sa propre famille, dans une vie rythmée par les études, les activités artistiques – il était lui-même musicien – et le travail de la terre.

Rejoignant les Rèlis namurwès, en 1963, il se plonge dans l’écriture d’un roman, déjà ébauché avant 1940, et qui aboutira, en 1969, à la publication de son chef-d’œuvre, Li p’tit Bêrt – l’histoire d’un jeune tailleur de pierre immobilisé longuement suite à un accident de travail –  au sujet duquel Albert Maquet écrira : « Jamais, que je sache, récit en dialecte ne s’est présenté avec une intériorité aussi riche et aussi soutenue. Une intériorité qui ne se désamorce jamais du réel (condition même de son authenticité linguistique) et qui reçoit de l'expression dialectale, franche, directe, imagée, un extraordinaire pouvoir de pénétration ».

À la suite de ce roman, Auguste Laloux écrit d’autres ouvrages en prose axés sur la vie des villageois. Lès Sôçons (1971), galerie de portraits, et l’imposante chronique Mi p’tit viyadje dès-ans au long (1974) sont ses œuvres maitresses. En 2006, à l’occasion du centenaire de sa naissance, les Rèlis namurwès et la Société de Langue et de Littérature wallonnes ont décidé de publier un inédit de l’auteur, Pa totès strwètès vôyes, sorti en 2009, dans la collection Littérature dialectale d’aujourd’hui.
 

Sources

Albert MAQUET, dans La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. III, p. 219
Albert MAQUET, dans La Vie wallonne, t. XLIV, p. 315-316. 
Maurice PIRON, Anthologie de la littérature dialectale (poètes et prosateurs), Liège, Mardaga, 1979, p. 506


Œuvres principales

Li p’tit Bêrt (1969)
Lès Sôçons (1971)
Mi p’tit viyadje dès-ans au long (1974)
Pa totès strwètès vôyes (2009)