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Le Poivre Jacques-François

Science, Géométrie

Mons XVIIe siècle, Mons 6/12/1710


La famille Le Poivre est implantée de longue date dans la cité montoise et, régulièrement, elle a fourni des ingénieurs qui se sont distingués. Ainsi en est-il de Pierre Le Poivre (1546-1626) qui fut architecte et ingénieur militaire auprès des archiducs, conçut les plans du parc de Mariemont, et rassembla dans un important ouvrage des plans de villes et de fortifications. 

Quant à Jacques-François Le Poivre, il a excellé dans la géométrie. Génial mathématicien, ingénieur attaché à la ville de Mons, il publie à Paris, en 1704, un Traité des sections du cylindre et du cône, considérées dans le Solide & dans le Plan, avec des Démonstrations simples et nouvelles. Quelques mois après cette parution, il est accusé d’avoir plagié les méthodes du mathématicien Philippe de La Hire. En réponse, il publiera une seconde édition de l’ouvrage, en 1708, conçue pour être exempte de tous reproches, et intitulée Traité des Sections du Cône considérées dans le Solide, Avec des démonstrations simples & nouvelles, plus simples et plus générales que celles de l’édition de Paris

La polémique s’éteint à la mort de J-Fr. Le Poivre en 1710, mais le doute subsiste. Adolphe Quetelet les fera tomber en démontrant que les accusations portées contre Le Poivre étaient dénuées de fondement. Il avait retrouvé de façon indépendante une méthode déjà imaginée par Le Hire en 1673, dans ses Planiconiques, et arrive à des résultats nouveaux. Resté peu connu, même si son ami le Marquis de l’Hôpital – qu’il avait connu lors d’un séjour à Paris vers 1701 – s’est largement inspiré de lui dans le VIe livre de son Traité analytique des sections coniques, J-Fr. Le Poivre est considéré par certains spécialistes comme le représentant le plus fidèle à la conception arguésienne de la géométrie. On attribue aussi à Le Poivre une Introduction à l’arithmétique (1687), tandis que Éléments de géométrie démontrés sans le secours des proportions et une Nouvelle Gnomonique sont deux traités qui ont été perdus.

 

Sources

C. LE PAIGE, dans Biographie nationale, t. 11, col. 886-888
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. II, p. 367
Robert HALLEUX (dir.), Sambre et Meuse, chemins de science et d’humanisme, Bruxelles, 1992, p. 69