Legat Jean-Didier

Académique, Informatique

Bruxelles 15/04/1957

Doctorant à l’Université catholique de Louvain, Jean-Didier Legat participe à un projet passionnant : à l’heure des premiers développements grand public de l’informatique, cet ingénieur civil en électronique (1981) conçoit avec Pierre de Muelenaere un système de reconnaissance optique de caractères (OCR), révolutionnaire, et un autre de reconnaissance intelligente de documents (IDR), tout aussi novateur. Sous la direction du professeur Michel Gevers, les deux doctorants sont incités à passer au stade de la commercialisation. Ensemble, les deux jeunes partent à la recherche de moyens financiers pour lancer une société ; en 1984, ils sont éconduits quand ils sollicitent 10 millions de francs belges auprès de la jeune Région wallonne ; par contre le holding anversois Ackermans se montre intéressé et avance 75 millions pour constituer une société au sein de l’Université catholique de Louvain. 

En 1987, au moment où J-D. Legat défend avec brio sa thèse de doctorat, la spin-off prend le nom d’Iris, anagramme de Image Recognition Integrated Systems. En 1989, l’invention est couronnée par le Prix de l’Innovation de la Région wallonne. Avec une dizaine de chercheurs débauchés au Laboratoire de micro-électronique de l’Université catholique de Louvain, les jeunes patrons d’Iris ne sont pas gâtés par les circonstances. Le prototype industriel tarde à venir et le découragement gagne tant les investisseurs que J-D. Legat qui décide de retourner vers une carrière universitaire, au sein du Laboratoire de micro-électronique (1990). Il faudra attendre le milieu des années 1990 pour assister au décollage d’Iris qui va imposer son standard sur le plan international.

Professeur d'électronique à l’Université catholique de Louvain, J-D. Legat retiendra la nécessité de promouvoir la multidisciplinarité et la mise en commun des compétences et convaincra les autorités académiques de regrouper des étudiants de Droit, de Gestion et de Sciences appliquées en dernière année et d’organiser des modules de cours communs orientés vers la création d'entreprises (1998). Doyen de la Faculté des Sciences appliquées (2003-2008), J-D. Legat profitera de la réforme de Bologne pour proposer le système dit des mineurs. Les bacheliers pourront consacrer 30 de leurs 180 crédits à se former dans une autre faculté (économie, langues ou philosophie) et les futurs ingénieurs en dernière année pourront choisir des formations en gestion des entreprises ou en création d’une PME. Par ailleurs, s’inscrivant dans la dynamique impulsée par le Plan Marshall, le doyen de l’École polytechnique de Louvain favorisera le développement de relations plus étroites entre les étudiants et les entreprises.

Auteur de plus de 200 publications, le professeur Legat est reconnu pour ses travaux sur les circuits intégrés de faible puissance numérique à signal mixte, sur l'architecture du processeur et le matériel software pour les systèmes reconfigurables.

 

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse