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Mainil Pierre

Politique, Député wallon, Ministre wallon

Casteau 24/01/1925, Casteau 23/02/2013

Député wallon : 1980-1981 ; 1981-1985 ; 1985-1987 ; 1988-1991
Ministre wallon : 1980

Comme nombre de jeunes Wallons de sa génération, Pierre Mainil voit sa scolarité perturbée par la Seconde Guerre mondiale. Il est âgé de 15 ans quand survient l’attaque allemande. Durant le conflit, il s’engage comme volontaire de guerre après avoir achevé ses études au Collège Saint-Vincent de Soignies (1944). À la Libération, il reprend ses études à l’Institut supérieur d’études sociales de l’État, à Mons, où il exercera pendant vingt-cinq ans le métier de professeur (1951-1976). Dès 1958, son engagement politique dans les rangs du PSC le conduit dans divers cabinets ministériels, comme attaché d’abord, comme chef de Cabinet ensuite, notamment du ministre des Classes moyennes pendant plus de dix ans, auprès des ministres sociaux chrétiens dans les gouvernements Lefèvre, Harmel, Vanden Boeynants et Eyskens (1961-1971). Fort de cette expérience, celui qui est aussi l’un des dirigeants de l’Union syndicale des Classes moyennes du Hainaut est nommé en 1971 administrateur-général de l’Institut national d’assurances sociales pour travailleurs indépendants (Inasti).
En avril 1977, Pierre Mainil se présente sur les listes du PSC dans l’arrondissement de Mons-Soignies, et est élu sénateur direct. Jouissant d’une très grande popularité, il est reconduit à la Haute Assemblée jusqu’en 1991. Vice-président du Sénat, il se voit confier la mission de représenter le PSC au sein du troisième Exécutif de la Région wallonne siégeant au sein du gouvernement Martens III. Présidé par Jean-Maurice Dehousse, cet exécutif comprend aussi le libéral André Bertouille. Du 18 mai au 7 octobre 1980, Pierre Mainil est ainsi Secrétaire d’État aux Affaires wallonnes. À la même époque, il vote, au Sénat, la loi de régionalisation définitive et, dès le 15 octobre, il siège au nouveau Conseil régional wallon. Avec le départ des libéraux du gouvernement Martens III (20 octobre), on assiste à de nouveaux échanges de maroquins ministériels. Remplacé à l’exécutif wallon par Melchior Wathelet, Pierre Mainil est désigné comme ministre des Pensions (20 octobre 1980-16 novembre 1981).
La matière lui sied bien et il va en rester le titulaire, en tant que Secrétaire d’État dans les gouvernements Martens-Gol, de décembre 1981 à décembre 1987 : vu la longueur de son mandat, il est considéré comme « le » ministre des Pensions. C’est son ministère qui instaura la « prépension de retraite », accordée aux personnes âgées de 60 ans au moins, remplacées dans leur entreprise. Disposition transitoire, cette mesure sera transposée dans la loi des pensions votée dans les années nonante. Parmi beaucoup d’autres décisions, le ministre Mainil a surtout essayé de rationaliser les multiples régimes de pension qui étaient au nombre d’une centaine quand il a pris ses fonctions. La loi du 15 mai 1984 portant sur l’harmonisation des pensions est d’ailleurs surnommé « la loi Mainil ».
Entre mai 1988 et novembre 1991, Pierre Mainil fait encore partie de l’équipe gouvernementale toujours dirigée par Wilfried Martens, mais de coalition centre-gauche cette fois. Secrétaire d’État adjoint au ministre de la Justice, il a quitté les Pensions pour les Classes moyennes et les Victimes de guerre. En novembre 1991, atteint par la limite d’âge, il ne brigue pas le renouvellement de son mandat et met ainsi un terme à un parcours qui l’a vu presque aussi longtemps ministre que parlementaire. À ce titre, il a contribué à l’évolution institutionnelle du pays, tant en 1980 qu’en 1988-1989, bien qu’il soit qualifié de « nouveau Belge » au sein même de son parti.
Appelé à la rescousse par son parti pour gérer le scrutin communal de 1988, Pierre Mainil ne parvient pas à conserver la majorité au PSC local qui est repoussé dans l’opposition. Candidat bourgmestre affiché en octobre 1994, Pierre Mainil n’atteint pas son objectif et, après quelques mois, décide de son retrait définitif de la vie politique.



Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 2009-2014
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 402-403

sénateur (1977-1991)
Secrétaire d’État aux Affaires wallonnes (1980)
ministre (1980-1991)
membre du Conseil régional wallon (1980-1991)
conseiller communal de Soignies (1983-1996)