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Marziale Robert

Socio-économique, Entreprise

Chênée 14/08/1943

À la mort de leur père, Cosme Marziale, Jacques et Robert poursuivent les activités de la société Mio, bien connues pour ses crèmes glacées au goût artisanal malgré leur production industrielle. Ayant développé une activité originale dans un créneau porteur, Mio voit cependant naître une concurrence féroce durant les années 1970 : face aux grands groupes, la société familiale est obligée de restructurer, victime notamment des coûts de livraison dans ces années où l’on prend conscience que l’énergie a un coût. Cédant le secteur des « légumes surgelés » à Unilever, Mio se recentre sur son métier traditionnel, glacier, et produit pour les groupes Delhaize et GB qui vendent la production liégeoise sous leur label. Remontant la pente, Mio est approché par Miko, entreprise familiale française d’origine espagnole cependant. Partageant des valeurs identiques, les frères Jacques et Robert Marziale laissent Miko devenir actionnaire majoritaire afin de mieux affronter les perspectives de l’ouverture du grand marché européen, en 1992. Mais en 1994/1995, Unilever rachète Miko et Mio dans la foulée. Pendant trois ans, c’est pour Carte d’Or, Magnum et Cornetto que travaille la société liégeoise qui conserve cependant son identité.

En juin 1997, les frères Marziale rachètent « leur » marque à Unilever. Robert en devient administrateur délégué. À ce moment, 14 millions de litres de glace sont produits annuellement par la centaine de travailleurs liégeois. Accentuant sa politique d’exportation, Mio s’attaque aux pays chauds de l’hémisphère sud afin de pouvoir produire pendant toute l’année, ainsi qu’aux pays scandinaves. Avec un département « Recherche et Développement », Mio diversifie régulièrement sa gamme, présentant de nouveaux produits, tout en cherchant à innover. Mais les crises de la dioxine et des graisses animales portent un sérieux coup à une entreprise familiale qui veut présenter des produits de qualité. En 2001, les frères Marziale se lient à un nouveau partenaire, le français Vidaz Ortiz, ancien propriétaire de Miko. Les difficultés s’accentuent pourtant face à de gros distributeurs qui imposent leurs conditions.

Seul producteur industriel de glace en Wallonie, médaille d’or de la ville de Liège en 1998, Mio est racheté en 2005 par Ijsboerke, le numéro 2 flamand, derrière Ola. Les frères Marziale ne sont plus propriétaires d’une entreprise qui ne parvenait plus à faire face à la concurrence des grands groupes multinationaux. Robert Marziale développe alors en France des activités comme intermédiaire commercial spécialisé dans les produits alimentaires. Quant au site de Chênée, après une première alerte de fermeture en 2006, il disparaît en 2011, le nom Mio devenant une simple marque utilisée par BIG (Belgium Ice Cream Group). Une profonde restructuration centralise en effet toute la production de crème glacée en Flandre, à Tielen précisément, site historique de la marque anversoise.

 

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse, dont La Wallonie, juillet 1997