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Meurice Léon

Politique

Montigny Saint-Christophe 24/09/1866, Visé 02/07/1943

Lors de l’invasion allemande d’août 1914, l’envahisseur commet un certain nombre d’exactions à l’encontre des civils dans des villages de Wallonie : incendies, pillages, exécutions sommaires, etc. Située en bord de Meuse à quelques kilomètres de l’Allemagne, la ville de Visé est l’une des premières cibles des armées allemandes. Dès le 10 août et jusqu’à la fin septembre 1914, le bourgmestre, Léon Meurice est fait prisonnier et gardé comme otage par les autorités occupantes. Menacé lui-même du poteau d’exécution, il est impuissant à empêcher l’exécution de 26 civils, l’incendie de la cité et la destruction de près de 600 maisons au cours de ces journées pénibles pour les Visétois, et dont le point d’orgue est sans conteste le 16 août. Une fois libéré, Léon Meurice prend la précaution de se réfugier dans les Pays-Bas voisins où il vit les quatre années de guerre.

Conseiller communal catholique, Léon Meurice avait été désigné bourgmestre au lendemain du scrutin de 1906 où la majorité avait changé de camp. Bourgmestre de la cité de l’Oie jusqu’en 1914, Léon Meurice est remplacé sous l’occupation. Après l’Armistice, lors du premier scrutin communal de l’après-guerre, les libéraux reprennent la majorité avec le soutien d’un élu du POB (1921). En 1927, Léon Meurice retrouve l’hôtel de ville jusqu’en 1932, année de son retrait de la vie politique, tout en menant une carrière de professeur de Mathématiques à l’Université de Liège (nommé en 1906). De 1927 à 1932, il exerce la présidence d’honneur de la Société archéo-historique de Visé. En 1909, il avait aussi été l’un des membres fondateurs de la Compagnie des Anciens Arquebusiers.

Particulièrement intégré dans la vie sociale de Visé, Léon Meurice est originaire du Hainaut. Il a accompli ses humanités dans des collèges de Tournai, Ath et Thuin, avant d’obtenir plusieurs prix lors du Concours général de 1884 réservé aux rhétoriciens de l’enseignement officiel : latin et français, certes, mais surtout le 2e prix de mathématiques. Son parcours en Sciences, à l’Université de Liège, est semé de grandes distinctions, la plus grande même pour le docteur en Sciences physiques et mathématiques (1893). Professeur dans l’enseignement secondaire à Liège, répétiteur, à la Faculté des Sciences, Léon Meurice est chargé de cours dès 1897 et nommé professeur ordinaire en 1911.

 

Sources

Les Rendez-Vous de l'Histoire, Ils sont venus chez nous – 2, Musée régional de Visé, SRAHV, 2013, n°38
Léon HALKIN, dans L’Université de Liège de 1867 à 1935. Liber Memorialis, Liège, 1936, t. II, p. 290-291