© Yves Campion

Milhoux René

Sport, Motocyclisme

Bruxelles 1905, Issambres (France) 19/07/2003


Au milieu de l’Entre-deux-Guerres, les sociétés wallonnes de motocyclettes sont principalement implantées en région liégeoise. Gillet, FN et Saroléa sont les plus célèbres, mais elles ne doivent pas occulter une série d’autres « petites » marques performantes, ni faire oublier qu’elles détenaient une partie de leur notoriété grâce à la conduite experte de pilotes d’exception : parmi les héros de cette époque, en vitesse pure, les noms de Robert Grégoire, René Milhoux, Noir, Pol Demeuter, Jean Tacheny suscitent partout l’admiration, tant leurs performances sont exceptionnelles pour l’époque.

Ainsi en est-il de René Milhoux qui a fait ses débuts sur une Ready (moto d’un constructeur courtraisien), avant de rejoindre l’équipe Gillet, à Herstal, à la fin des années 1920. Ses performances en vitesse pure (outre ses records, son succès au Bol d’Or 1928 sur un side-car 600) ont séduit les responsables de FN qui engagent Milhoux comme leader de leur équipe en 1931. À partir de ce moment et jusqu’en 1937, Milhoux et ses équipiers (Tacheny, Charlier, Demeuter, Noir…) vont établir la bagatelle de 180 records du monde. Toutes les distances et toutes les cylindrées sont évidemment comptabilisées ; quelles qu’elles soient, Milhoux sur son FN vole de performances en records et s’impose comme une véritable vedette sur tous les circuits. 

A son palmarès, il accroche deux Grands Prix de vitesse (à Francorchamps en 1926 en 175cc, à Montlhéry (France) en 1935 en 500cc). Deux fois champion de Belgique (350cc en 1931 et 500cc en 1935), il s’est vu décerner le Prix Fernand Jacobs (l’actuel Trophée national du Mérite sportif) en 1931, en même temps que Jules Tacheny, pour avoir battu 41 records de vitesse au cours de l’année.

Pilote vedette, mais aussi pilote technicien aidant la FN à améliorer ses produits et à les vendre, Milhoux contribue au développement spectaculaire de la M.86 : le 22 avril 1934, il bat de 10 km/h le précédent record mondial détenu par BMW en atteignant la vitesse de pointe de 224,019 km/h. Avec son monocylindre 4 temps et ses 500cc, la moto wallonne FN est alors la plus rapide du monde.

Jusqu’en 1938, René Milhoux accumulera les records et les performances pour la FN et peut être considéré comme le recordman des records. Après toutes ses années passées au développement de la motocyclette liégeoise, René Milhoux entame une nouvelle carrière : avec Albert Moorkens, il devient le fondateur et administrateur des Ets Moorkens. À ses débuts, l’entreprise distribue des motos (Zündapp, NSU) avant de se diversifier et de prendre une expansion considérable. Jusque dans les années 1990, René Milhoux se rendra quotidiennement dans ses bureaux établis à Anvers, avant de se retirer dans le sud de la France.

 

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Théo MATHY, Dictionnaire des sports et des sportifs belges, Bruxelles, 1982, p. 167
Auguste FRANCOTTE, René LALOUX (préface), Fabrique nationale d'armes de guerre. 1889-1964, Liège, Desoer, 1965, p. 133
http://www.moto-collection.org/moto-collection/modele.php?idfiche=5904 
Interview de Jean Van der Rest sur http://www.automag.be/RENE-MILHOUX-RECORDMAN-DES-RECORDS (s.v. décembre 2014)