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Paque Simon

Militantisme wallon, Politique

Grâce-Berleur 26/12/1898, Grâce-Berleur 17/12/1977

Comme son père et son grand-père, Simon Paque commence à travailler dans la mine à l’âge de 13 ans (1912-1924). Pendant la Grande Guerre, il est arrêté en raison de ses activités politiques et condamné aux travaux forcés (juin 1917). Après l’Armistice, il devient secrétaire de la section syndicale de la Centrale des Mineurs (au Gosson) et poursuit ses études à l’école des Mines de Seraing (1923-1928) ; employé par la police communale, il continue à suivre des cours de sciences administratives (1928-1931) au moment où il devient receveur communal de Grâce-Berleur (1929-1959) et où il est nommé gérant des Habitations sociales.

Militant socialiste actif, il part deux fois en Espagne aider les républicains et, durant la Seconde Guerre mondiale, est agent de renseignements du service Socrate. Co-fondateur du Parti socialiste belge clandestin (1943), vice-président de la fédération liégeoise du PSB (1945-1959) avant d’en être le président (1959-1977), il entre à la Chambre en 1949 comme représentant de Liège. S’intéressant particulièrement aux questions liées aux dommages de guerre, aux pensions et aux mines, il est notamment le rapporteur de la loi créant le directoire charbonnier.

Actif dans les milieux wallons, membre du Rassemblement démocratique et socialiste wallon, il signe le projet fédéraliste de la fédération liégeoise du PSB (1944). Membre du Comité permanent du Congrès national wallon (1950-1971), participant au Congrès wallon de 1945 (Liège, 20 et 21 octobre), il se fait l’apôtre d’un rattachement de la Wallonie à la France (1947), comme solution à long terme, mais retient le fédéralisme comme formule réaliste et urgente. Militant opposé au retour de Léopold III, le parlementaire est brièvement arrêté par la gendarmerie lors d’une manifestation (26 juillet 1950), en dépit de son immunité. C’est au cours du meeting qu’il tient dans sa commune de Grâce-Berleur que la gendarmerie charge la foule et provoque la mort immédiate de trois personnes, le 30 juillet 1950. Cet incident précipite les événements. Léopold III décide d’abdiquer. Lors du congrès des socialistes wallons de 1959, il dénonce le comportement de certains ministres socialistes atteints, selon lui, de “ monarchite aiguë ”.

Auteur d’un projet complet de révision de la Constitution (1960) au nom de Wallonie libre qu’il préside (1959-1965), vice-président de la section de Grâce-Berleur du Mouvement populaire wallon (juin 1961), cosignataire d’une proposition de loi en faveur du retour des six communes fouronnaises à la province de Liège (1962), il fait partie du Collège exécutif de Wallonie qui réussit l’impressionnant pétitionnement de l’automne 1963, où 645.499 signatures sont rassemblées en faveur du fédéralisme. Vivement invité par la direction du PSB à choisir entre l’action et le parti, Simon Paque opte pour ce dernier (1965) et laisse la jeune génération (Cools, Terwagne, Mathot, Dehousse, Merlot, etc.) aller de l’avant dans la défense des intérêts wallons. Cosignataire de la Nouvelle Lettre au roi pour un vrai fédéralisme rédigée à l’initiative de Fernand Dehousse, Jean Rey et Marcel Thiry, il reste fidèle à ses engagements wallons et français.

Sources

Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. III, p. 1216-1218

Mandat politique

Député (1949-1968)