Renard Michel

Culture, Lettres wallonnes, Eglises

Braine-l’Alleud 18/09/1829, Bruxelles 10/06/1904


Après des humanités au Collège de Soignies, Michel Renard entre au Séminaire de Malines en 1849. Ordonné prêtre en 1852, nommé vicaire à Orp-le-Grand, en 1853, puis à Genval, en 1856, il démissionne, en 1860, pour devenir « l’un des desservants de la paroisse Notre-Dame du Sablon à Bruxelles ». 

Prêtre tolérant et anticonformiste dévoué aux plus démunis, particulièrement préoccupé par le sort du monde ouvrier, il refuse la cure qu’on lui offre pour se consacrer aux associations ouvrières. Nommé vicaire à la paroisse Notre-Dame du Sablon, en 1869, aumônier de sociétés ouvrières, il se rend au chevet des malades tout en respectant la liberté de religion de chacun. Son dévouement lui vaut d’être apprécié de tous.
Fait Chevalier de l’Ordre de Léopold, le 16 janvier 1875, il prônera sans relâche la réconciliation du monde ouvrier et de l’Église. 

Attiré par l’écriture, ce rural exilé à la ville fonde ou dirige divers journaux tels que La Gazette de Nivelles ou encore Le Carillon. C’est également en tant qu’écrivain qu’il s’est illustré. Considéré comme l’un des pères de la littérature dialectale, il publie sous l’anonymat, en 1857, son premier recueil, Lès aventures dè Djan d’Nivèle èl fi dè s’père. Poème épique, véritable épopée classique, dans laquelle se mêlent, de l’aveu du poète, « tous les wallons que l’on parle depuis Monstreux et Bornival jusqu’à Jandrain et Jandrenouille ». Il est également l’auteur d’un autre poème, L’Argayon, èl djèyant d’Nivèle, paru en 1897, écrit dans le dialecte de Braine-l’Alleud, et de Brainnusse, consacré à son village natal et inachevé à sa mort. En 1898, la Société liégeoise de Littérature wallonne lui décerne le titre de membre d’honneur, pour le rôle important que l’abbé joua en faveur de la littérature dialectale.

 

Sources


Claude CUVELLIER et Jean-Marie PIERRET, dans Nouvelle Biographie nationale, t. VIII, p. 319-321
Léopold GENICOT, Racines d’espérance. Vingt siècles en Wallonie, par les textes, les images et les cartes, Bruxelles, Didier Hatier, 1986, p. 207
Pierre MAQUET, « La chanson et la poésie wallonnes au XIXe siècle », dans La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres. Arts. Culture, t. II, p. 470-471
Maurice PIRON, Anthologie de la littérature dialectale, Liège, Mardaga, 1979, p. 198-205
Jean-Claude POLET (dir.), Patrimoine littéraire européen, vol 11B, 1999, p. 957
 


Œuvres principales


Lès aventures dè Djan d’Nivèle èl fi dè s’père. Poème épique (1857)
L’Argayon, èl djèyant d’Nivèle (1897)
Brainnusse (1914)