© Jacques Leurquin 2016

Scheer Michel

Art public

Namur, 31 mai 1937 - Mont-Godinne, 25 avril 2016

Études à l'académie des Beaux-Arts de Namur.
Recherches multidisciplinaires en autodidacte.

Namurois d'origine, Michel Scheer est un cas à part au sein des artistes belges. Peut-être parce qu'il refuse, justement, les "catégories", artistiques et autres, ces boîtes si pratiques où ranger définitivement les artistes. Michel Scheer revendique une vision globale, systémique, la plus large possible, multipliant "passerelles" et liaisons entre les territoires. Pourquoi cantonner l'art dans un domaine indépendant, n'entretenant que des rapports épisodiques avec la société où il se produit ? Cet esprit ouvert et curieux franchit allègrement les barrières entre les disciplines de l'activité humaine et revendique une forme de création fondée sur la fusion totale science-art-symbolique. Les oeuvres qu'il produit maintenant depuis une dizaine d'années réussissent cette surprenante fusion.

ET L’ART DANS TOUT CELA ?

Quand les connaissances bloquent sur leurs limites du moment, les scientifiques émettent des hypothèses dont ils espèrent, qu’elles se vérifient ou pas, qu’elles pourront au minimum leur permettre de franchir le seuil atteint.
Les artistes, et Léonard De Vinci en fut l’un des multiples exemples, sans être ignorants des découvertes scientifiques et des recherches parfois les plus avancées, n’ont de cesse de traverser, comme Alice ou Jean Cocteau, le miroir des réalités pour entrer dans l’autre monde. Plus utopistes fondamentaux que rêveurs, plus chercheurs de l’impossible qu’inventeurs d’imaginaires, leur intuition autant que leur conviction associées à leur bien le plus impérissable, leur totale liberté d’action, les conduisent parfois à devancer à travers leur mode d’expression les plus talentueux membres des FNRS. Œuvrant dans le domaine de la création au sein d’un virtuel FNRA* intercontinental ils ne sont point les chercheurs de vérités sachant que celles-ci sont sans objet, mais les révélateurs de potentialités qui s’avèrent parfois surprendre le réel lui-même.

En créant une Sphère antimatière, Michel Scheer, membre des plus méritants de ce FNRA, n’empiète pas seulement sur les prérogatives scientifiques à travers des champs énergétiques et magnétiques, il se place également par le biais d’une installation visuelle qui donne à voir ce qui n’est pas visible et qui reste, pour le moment, hypothétique, dans le champ de l’art des extrêmes : du carré blanc de Kasimir Malévitch et du « Ceci… » de René Magritte, et dans celui de l’art des utopies, ces idées visionnaires par lesquelles demain sera plus riche qu’aujourd’hui.