© J.-L. Geoffroy

Sodenkamp Andrée

Culture, Poésie

Saint-Josse-ten-Noode 18/06/1906, Walhain 27/01/2004

C’est en Wallonie, principalement à La Louvière et à Gembloux, que les activités professionnelles ont porté Andrée Sodenkamp, poétesse de l’amour et de la mort et auteure de Femmes des longs matins (1965) et de C’est au feu que je pardonne (1976), ses œuvres majeures.

Orpheline de père et de mère à l’âge de six ans, Andrée Sodenkamp est élevée par sa grand-mère maternelle. Son brevet d’institutrice en poche (1923), elle poursuit ses études à l’Institut Gatti de Gamond et, diplômée régente littéraire (1925), elle commence à enseigner à l’école communale de Schaerbeek et à la section primaire du lycée d’État de La Louvière (1927-1936). Nommée professeur de littérature, d’histoire et de géographie à l’Athénée de Gembloux (1936), elle décide de s’y installer ; en 1959, elle est nommée inspectrice des Bibliothèques publiques, fonction qu’elle exerce jusqu’à sa retraite, en 1971.

Très tôt attirée par la poésie, elle ne publie toutefois son premier recueil, Des oiseaux à tes lèvres, qu’en 1950. Poussée par son ancienne professeure Émilie Noulet, elle s’inscrit dans une tradition classique de la poésie – ses références sont Mallarmé et Valery –, et se montre à la recherche de la forme parfaite. Poétesse de l’amour et de la mort, inspirée par le temps qui passe et la vie à travers les âges, elle utilise souvent l’alexandrin, mais recourt également au vers libre et aux poèmes en prose, dont est essentiellement composé A rivederci Italia (1965).
Donnant diverses conférences littéraires – aux Midis de la poésie, notamment –, Andrée Sodenkamp se montre attentive envers les poètes débutants qu’elle conseille. Quoique publiée tardivement – son premier recueil sort en 1950 –, elle est une auteure reconnue, récompensée par de nombreux prix littéraires. Lauréate du Prix Renée Vivien et du Prix Engelman pour Sainte Terre (1954), du Prix de la province de Brabant pour Les Dieux obscurs (1958), elle reçoit le Prix triennal de Littérature, le Prix Desbordes-Valmore et le Prix Van Lerberghe pour Femmes des longs matins (1965). Le Prix Louise Labbé lui est remis pour La Fête debout (1973), le Prix Auguste Beernaert de l’Académie de Langue et de Littérature françaises et le Prix des Amitiés Françaises pour Choix (1980), le Grand prix de la Sabam pour C’est au feu que je pardonne (1976) et le Prix de la Sabam pour C’était une nuit comme une autre (1991).

En 1976, elle a été l’une des 143 signataires de la Nouvelle Lettre au roi (29 juin), destinée à dénoncer l’extrême lenteur mise dans l’application de l’article 107 quater de la Constitution ; il plaide ainsi en faveur d’un fédéralisme fondé sur trois Régions : Bruxelles, Flandre et Wallonie.

Sources

Christiane P. MAKWARD, Dictionnaire littéraire des femmes de langue française, Karthala, 1997, p. 564
https://www.servicedulivre.be/Auteur/sodenkamp-andr%C3%A9e
https://maisondelapoesie.be/poetes-list/sodenkamp-andree/
Robert FRICKX, Raymond TROUSSON (dir.), Lettres françaises de Belgique. Dictionnaire des œuvres, t. IV : 1981-1990, Duculot, Louvain-la-Neuve, 1994, p. 53
Geneviève HAUZEUR, « Andrée SODENKAMP, Poèmes choisis », dans Textyles, 15, 1999, en ligne sur http://textyles.revues.org/1342 (s.v. janvier 2016). 

Œuvres principales

Des oiseaux à tes lèvres (1950)
Sainte Terre (1954)
Les Dieux obscurs (1958)
Femmes des longs matins (1965)
A rivederci Italia (1965)
La Fête debout (1973)
Autour de moi-même (1976)
Choix (1980) 
C’est au feu que je pardonne (1976)
C’était une nuit comme une autre (1991)
Poèmes (1991)