no picture

Spitaels Ferdinand

Politique, Socio-économique, Entreprise

Grammont 28/09/1800, Ixelles 07/02/1869

Formé à l’École des Mines de Paris, le jeune Ferdinand Spitaels se fixe à Charleroi vers 1827/1828 afin d’aider son oncle par alliance, le banquier et industriel Pierre Joseph de Fontaine-Spitaels, dans son ambitieux projet de créer un complexe de sidérurgie intégrée à Couillet. Manquant de capitaux, la Maison Fontaine-Spitaels est mise en liquidation à la mort de son patron, au printemps 1833. Engagée dans ce projet, la Société Générale décide de transformer ses créances en participation dans une nouvelle société anonyme : la « SA des hauts fourneaux, Usines et Charbonnages de Marcinelle et Couillet », constituée le 1er juillet 1833. Elle décide de faire confiance à Ferdinand Spitaels, dont le frère, Prosper, est resté banquier dans leur ville natale de Grammont. 

Administrateur puis président du Conseil d’administration de la société de Marcinelle et Couillet (1838), Ferdinand Spitaels devient « le maître d’œuvre de la politique industrielle de la Société Générale dans le bassin de Charleroi » et, grâce à l’apport d’argent frais de la banque, réalise le rêve de son oncle : créer du profit en alliant la direction de charbonnages, hauts-fourneaux, minières, fours à puddler, laminoirs, ateliers de construction de machines à vapeur, voire de locomotives. Via Ferdinand Spitaels, la Générale dispose de participations dans tous les fers de lance de l’économie carolorégienne. Actionnaire aux multiples ramifications dans l’économie wallonne de son temps, l’homme d’affaire est aussi le promoteur de l’unification des chemins de fer au sein de la SA des chemins de fer de l’Est belge (1859).

Entrepreneur, Ferdinand Spitaels est aussi un politique. Avant de se fixer à Charleroi, il avait été bourgmestre d’Onkerzele, entre 1825 et 1829. Quant à son rôle dans les événements de septembre 1830 il a été particulièrement remarqué. Avec Huart-Chapel qu’il avait convaincu de fusionner ses affaires industrielles avec celles de son oncle au sein de la Fontaine-Spitaels et Cie, il avait manifesté qu’il voulait en finir avec la politique de Guillaume d’Orange et avait forcé la décision du Conseil de Régence, présidé par l’industriel Ferdinand Puissant d’Agimont, pour qu’il se rallie aux « patriotes ». 

Premier lieutenant de la compagnie des canonniers de Charleroi, il participe à la campagne militaire de 1831. Conseiller provincial du Hainaut (1846-1848), membre de la Chambre de Commerce de Charleroi (1839-1842, 1845-1859) dont il assure la vice-présidence de 1851 jusqu’en 1859, il participe aux discussions visant à former une union douanière avec la France, avant d’être candidat libéral pour un mandat de sénateur en 1848, comme son frère Prosper (à Alost). Plutôt libéral conservateur représentant direct de Charleroi, Ferdinand Spitaels siègera à la Haute Assemblée jusqu’en 1863. Le soutien d’un journal catholique qui voit en lui la personnification de la grande industrie carolorégienne, lui est alors fatal. En 1866, il est à l’initiative de la création de l’Association des Maîtres de forges de Charleroi ; il préside ce « syndic patronal » jusqu’à son décès, en 1869.

 

Sources

Jean-Louis DELAET, dans Ginette KURGAN, Serge JAUMAIN, Valérie MONTENS, Dictionnaire des patrons en Belgique, Bruxelles, 1996, p. 560-561
Jean-Luc DE PAEPE, Christiane RAINDORF-GÉRARD (dir.), Le Parlement belge 1831-1894. Données biographiques, Bruxelles, 1996, p. 519
Histoire du Sénat de Belgique de 1831 à 1995, Bruxelles, Racine, 1999, p. 432

 

Mandats politiques

Conseiller provincial du Hainaut (1846-1848)
Sénateur (1848-1863)