Swings Pol (né Polydore)

Science, Astronomie

Ransart 24/09/1906, Esneux 28/10/1983

Dès ses humanités à l’Athénée de Charleroi, Polydore Swings est remarqué par ses professeurs. Issu d’une  famille modeste qui se saigne pour lui permettre d’étudier, il obtient un doctorat en Sciences physiques et mathématiques à l’Université de Liège, en 1927. Il poursuit sa formation à la Sorbonne avant de défendre une thèse spéciale en Sciences physiques toujours à l’Université de Liège en 1931, en se spécialisant en Astrophysique. Assistant (1928-1932), chercheur FNRS (1930-1932), chargé de cours (1932-1936), il est nommé professeur ordinaire à l’Université de Liège, assurant ses charges d’enseignement et de recherches de 1936 à 1975.

Contemporain de Rosenfeld et de Lemaître, il participe à l’élan fantastique apporté aux sciences au milieu du XXe siècle. S’inscrivant dans la tradition de l’école liégeoise d’astronomie, il y développe l’astrophysique et contribue à transformer l’ancien Observatoire de Cointe en un centre internationalement reconnu, en appliquant à l’astrophysique les progrès de la spectroscopie moléculaire. Coincé aux États-Unis par les événements qui meurtrissent l’Europe, il enseigne à l’Université de Chicago (1939-1943) et est professeur à l’École des Hautes Études de New-York (1941-1945). Directeur de recherches à Pasadena (1943-1946), il s’imprègne des multiples progrès de la science et, à son retour, il bouleverse les conceptions liégeoises, réorganise l’Observatoire (1948) et, avec Marcel Migeotte et Paul Ledoux, lui assure une place mondiale indiscutable dès le premier colloque international d’astrophysique organisé en 1949.

Initiateur du laboratoire de spectrographie solaire de la Station scientifique internationale du Jungfraujoch (Suisse), il contribue à l’installation d’un télescope à l’observatoire de Haute-Provence. Professeur invité au California Institute of Technologie (1951) et à Berkeley (1952, 1967), Polydor Swings reste en contacts étroits avec les spécialistes américains qu’il rencontre régulièrement. Dans les années 1960, il inscrit Liège dans les programmes de la recherche spatiale européenne et contribue au lancement du satellite TD1 (1972) qui emporte avec lui un télescope destiné à réaliser un relevé complet du ciel dans l’ultraviolet. Prix Franqui 1948, Pol Swings est un astrophysicien de renommée internationale qui a contribué à la connaissance des spectres moléculaires et atomiques émis par les étoiles, les comètes et la matière interstellaire. 

En d’autres termes, grâce à ses études, on peut mieux connaître la composition chimique des objets célestes. Il a aussi contribué à l’application de la spectroscopie dans l’industrie et au lancement de la conquête spatiale. Dans le même temps, il a consacré une réelle attention à la culture en Wallonie et dans le Hainaut en particulier. Membre de l’Institut de France et de l’Académie royale de Belgique, vice-président (1956-1961) puis président (1964-1967) de l’Union Astronomique internationale, il avait aussi été membre du Conseil culturel du Hainaut. Docteur honoris causa à trois reprises, distingué par de nombreux prix, Polydor Swings était membre ou président de multiples revues, associations et cercles, ce qui témoignait la reconnaissance de ses pairs à l’égard de sa science. Un astéroïde porte son nom : (1637) Swings.
 

Sources

Freddy JORIS, Natalie ARCHAMBEAU (dir.), Wallonie. Atouts et références d’une région, Namur, 2005
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. IV, p. 25-26
Répertoire commémoratif du FNRS (1928-1963), p. 179
Index biographique des membres, correspondants et associés de l’ARB, 1769-1984, p. 253 
Bulletin des Sciences : Hommage à sa mémoire par Albert BRUYLANTS, 1983, p. 600
P. LEDOUX, Éloge de Pol Swings, dans Bulletin de la Classe des Sciences, Académie royale de Belgique, Bruxelles, 1983, n°69, p. 682–687
Lauréats des Prix Francqui (1934-1968), Bruxelles, 1969, p. 213-219
Ethnie française, n° 3, 1981, p. 182-185
http://www2.academieroyale.be/academie/documents/SWINGSPolARB_19888770.pdf