Thys Albert

Militaires

Dalhem 28/11/1849, Bruxelles 10/02/1915

Pionnier de la mise en valeur du domaine africain acquis par Léopold II à la fin du XIXe siècle, ce fils de médecin liégeois avait choisi la carrière des armes et s’est retrouvé homme d’affaires, exécuteur d’une politique coloniale au profit de la métropole.

Après l’École militaire et l’École de Guerre, Albert Thys entre au secrétariat général de l’Association africaine en 1878. Passionné de géographie, cet officier supérieur de l’armée belge devient le bras droit de Léopold II dans son entreprise coloniale. Effectuant de nombreux voyages entre l’Europe et l’Afrique entre 1887 et 1899, il parvient à convaincre des investisseurs de participer à la création de la Compagnie du Congo pour le Commerce et l'Industrie afin de construire le premier chemin de fer dans le Bas-Congo pour relier le port de Matadi à Léopoldville (1890-1898) et surtout de la mise en valeur du potentiel économique de cette région d’Afrique. Administrateur délégué de la CCCI, Thys fait de cette Compagnie la société faîtière d'un vaste groupe d'entreprises coloniales, actives au Congo, en Afrique en général, ainsi qu’en Amérique. En 1889, il est nommé directeur intérimaire du département de l’Intérieur de l’État indépendant du Congo. Sa responsabilité dans la surexploitation des autochtones a été évoquée à diverses reprises.

Voyageur insatiable, Albert Thys qui est administrateur de la Société belge des Ingénieurs et des Industriels (1889-1895) se passionne aussi pour l’extrême Orient. En 1899, on le retrouve à l’origine de la Banque d'Outremer et, sur le même modèle qu’au Congo, comme administrateur de plusieurs sociétés actives en Chine sous la coupole de la Compagnie internationale d’Orient. Les mines, le rail, la métallurgie, l’électricité, l’éclairage, les tramways constituent quelques-uns des secteurs d’activités de « l’explorateur wallon ». Il est aussi présent au Canada où sa Compagnie construit au début du XXe siècle l'un des plus grands complexes industriels de production de papier, la Belgian Pulp and Paper Cy. Ses enfants poursuivront ses activités en Afrique.

 

Sources

Histoire de la Wallonie (L. GENICOT dir.), Toulouse, 1973, p. 406
Jean-François POTELLE (dir.), Les Wallons à l’étranger, hier et aujourd’hui, Charleroi, Institut Destrée, 2000, p. 135
Ginette KURGAN, Serge JAUMAIN, Valérie MONTENS, Dictionnaire des patrons en Belgique, Bruxelles, 1996, p. 580
Jean DUSART, Albert Thys : créateur de la ligne de Chemin de fer Matadi-Léopoldville, Paris, 1948