Wathelet Jacques

Politique, Député wallon

Huy 19/11/1922, Plainevaux 15/11/2003

Député wallon : 1974-1977 ; *1980-1981 ; 1981-1984*

Docteur en Droit de l’Université de Liège (1947), avocat, Jacques Wathelet est élu conseiller communal de Seraing dès octobre 1958 sur les listes du PSC. Il est réélu en 1964. Par conviction, il quitte ce parti et rejoint le Rassemblement wallon aux élections communales de 1970. Il siège désormais comme conseiller communal du parti wallon (1971-1976). Co-fondateur du Rassemblement wallon en mars 1968, candidat au Sénat en novembre 1971, il est élu directement par l’arrondissement de Liège et reconduit dans ce mandat en mars 1974. L’élan du RW – devenu 2e parti de Wallonie – semble cependant se tasser et ses dirigeants acceptent de négocier avec les familles libérale et sociale-chrétienne d’une participation gouvernementale si l’application de l’article 107 quater figure au programme. En juin, le gouvernement Tindemans s’ouvre au Rassemblement wallon. Sénateur, Jacques Wathelet adopte la loi ordinaire du 1er août 1974, dite Perin-Vandekerckhove, et, dès le 26 novembre, il participe activement aux travaux du Conseil régional wallon provisoire (1974-1977).

Dans le même temps, le Rassemblement wallon vit mal sa participation au pouvoir et est secoué par des conflits internes. Partageant les idées du Rapport politique de Fr. Perin (26 mars 1976), J. Wathelet s’oppose au « tournant à gauche » proposé par Paul-Henry Gendebien (décembre) et rallie les libéraux wallons. Membre du PRLW puis du PRL, Jacques Wathelet reste candidat aux élections d’avril 1977 et de décembre 1978 mais, suppléant, il ne siège plus au Parlement, ni au Conseil culturel de la Communauté culturelle française (décembre 1971-avril 1977). Sa carrière parlementaire semble terminée quand, le 26 mars 1980, François Perin démissionne de manière spectaculaire en pleine séance du Sénat, au moment où se débat une proposition de loi qui consacrerait l’existence des conseils régionaux. Premier suppléant, Jacques Wathelet retrouve le Sénat au moment où le gouvernement Martens II doit constater son incapacité à trouver la majorité des deux tiers nécessaire à mettre en œuvre la régionalisation, deux élus CVP se dérobant au Sénat lorsqu’il est question de la création du Conseil régional bruxellois (2 avril). En mai 1980, Jean Gol, président du PRL, décide son partenaire libéral flamand de s’associer aux négociations institutionnelles et de monter dans un gouvernement tripartite, Martens III. Entre mai et octobre, un accord est trouvé et les lois spéciale et ordinaire des 8 et 9 août sont votées. Jacques Wathelet figure parmi les sénateurs qui jettent ainsi les bases de la régionalisation définitive et donnent naissance à des assemblées législatives délibérantes et aux Exécutifs responsables devant ces assemblées. La réforme de l’État de 1980 a néanmoins un goût de trop peu. Le statut de Bruxelles a été mis au frigo.

Dès le 15 octobre, Jacques Wathelet assiste à Wépion à la séance inaugurale du nouveau Conseil régional wallon. Il va y présider le groupe libéral du 15 octobre 1980 au 6 octobre 1981. La thèse de la fusion devient cependant l’option officielle du PRL dont J. Wathelet se fait le porte-parole au Sénat, à partir de décembre 1981. Président du groupe libéral au Sénat, il contribue notamment à doter la Communauté germanophone d’un exécutif propre et d’un pouvoir décrétal (loi spéciale du 17 mai 1983). D’autre part, il fait émerger une Cour d’Arbitrage, dont le principe était inscrit dans la Constitution (article 107 ter). La loi spéciale du 28 juin 1983, en précise la composition, la compétence et le fonctionnement. La Cour d’Arbitrage voit le jour le 1er juin 1984 et Jacques Wathelet en devient l’un des titulaires. Dès lors, en septembre 1984, il démissionne de tous ses mandats politiques, au Sénat, au Conseil de la Communauté française et au Conseil régional wallon (1980-1984).

Nommé Juge à la Cour d’Arbitrage – actuellement appelée Cour constitutionnelle – (groupe linguistique français) dès sa création le 10 septembre 1984, il succèdera à Irène Pétry le 31 juillet 1992 à la présidence du groupe francophone et à la coprésidence de la Cour. Atteint par la limite d’âge, il est admis à l’éméritat en novembre 1992.

Sources

Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 564

Mandats politiques

Conseiller communal de Seraing (1959-1976)
Sénateur (1971-1977)
Membre du Conseil régional wallon provisoire (1974-1977) 
Sénateur (1980-1984)
Membre du Conseil régional wallon (1980-1984)
Chef de groupe au CRW (1980-1981)