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Wilmotte Léon

Humanisme-Egalité

Dampremy 25/09/1915, Mont-sur-Marchienne 10/09/1989

Comme de nombreux jeunes Wallons de sa génération, Léon Wilmotte est arraché à ses occupations par l’appel aux drapeaux. Avec son régiment, le 62e de ligne, le sergent Wilmotte sacrifie sa jeunesse pour repousser l’offensive allemande de mai ’40. Combattant de la Campagne des 18 Jours, il est capturé le 29 mai à Boulogne-sur-Mer et devient un des 65.000 prisonniers de guerre de cinq ans. Versé au stalag XIIA, il est affecté à de très pénibles travaux dans les mines et carrières rhénanes. Avec le kommando AK 960, établi à Herschbach Unterwesterwald, il travaille dans les carrières de quartzite. Ce sont cinq années d’une longue et pénible captivité que seule l’arrivée des Américains, le 2 avril 1945, vient stopper. À sa rentrée au pays, son état de santé nécessite une très longue hospitalisation. C’est à ce moment qu’il découvre l’œuvre menée par la Fédération nationale des Prisonniers de Guerre.

Pour Léon Wilmotte – fondé de pouvoir chez Intercom –, commence un nouveau combat, celui de la défense des intérêts et du statut de ses compagnons d’infortune. En 1947, il mobilise « ses troupes » ; la manifestation qui se déroule dans les rues de Bruxelles, le 26 février, force les autorités belges à adopter un statut large pour les anciens militaires prisonniers de l’Allemagne nazie. Avec Raoul Nachez, il contribue à l’amélioration de ce statut, à la création du Fonds Nachez, à la création de Sana Montana et de Sainte-Ode. Président national adjoint de la Fédération nationale des Anciens Prisonniers de Guerre (FNAPG) et président du Fonds des Barbelés, il remonte aux barricades pour améliorer les conditions de vie des anciens prisonniers de guerre ; sa voix et ses formules laissent peu de place à la contradiction, tout comme ses éditoriaux, dans Le prisonnier de guerre, organe de la FNAPG. À leur retour de captivité, plus de 2.000 PG étaient frappés de tuberculose : pour se soigner, la streptomycine ou des cures à Montana dans le Valais suisse. Quelle que soit la formule, elle s’avérait particulièrement onéreuse et c’est grâce à l’opiniâtreté de Léon Wilmotte et de ses camarades que de nombreux soldats purent avoir accès aux soins. En sollicitant des aides, des sponsors et des fonds publics, il fut possible de réaliser le centre hospitalier de Sainte-Ode, dans le Luxembourg belge.

 
Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Combattants de ’40. Hommage de la Wallonie aux Prisonniers de Guerre, Charleroi, Institut Destrée et Gouvernement wallon, 1995