van Belle François

Officier (Historique)

TILLEUR 29.09.1881 – TILLEUR 27.05.1966

Jumeau de Charles Van Belle, issu d’une famille de Flandre française (Bailleul), l’enfance des deux frères baigne dans le militantisme. La maison familiale sert ainsi de siège pour le Parti ouvrier belge (POB) local mais aussi d’entrepôt de journaux, voire d’armes et de dynamite ; ce qui explique qu’elle ait fait l’objet de nombreuses perquisitions.

Conseiller communal en 1908, François Van Belle est un militant actif au sein du Mouvement wallon. En 1905 et 1912, il participe ainsi au Congrès wallon de Liège et fait mettre, dès 1920, le fédéralisme au programme de l’Union socialiste de Tilleur.  A partir de 1925, il participe au Comité d’Action wallonne de Liège, puis préside la Concentration wallonne de 1931 à 1937. Cet organisme tiendra huit congrès annuels de 1930 à 1938 au cours desquels Van Belle défend la Wallonie sur tous les plans (linguistique, économique, militaire).

Député à la Chambre des Représentants de 1919 à 1958, il est omniprésent dans les discussions qui intéressent les Wallons. Ainsi, en septembre 1935, il dépose une proposition d’amendement (Truffaut-Van Belle) sur l’emploi des langues à la frontière linguistique. Il crée et préside, en 1936, un Groupe parlementaire wallon, ancêtre officieux des groupes linguistiques qui verront le jour après la réforme de l’Etat de 1970. De même, en 1938, il signe et défend le projet de fédéralisme préparé par Fernand Dehousse et Georges Truffaut, prônant un système qui ne sera instauré que cinquante-cinq ans plus tard.

Durant la Seconde Guerre mondiale, François Van Belle développe une activité  de résistant, devenant le premier président de La Wallonie libre clandestine puis, à la Libération, du Mouvement Wallonie libre. Entre 1942 et octobre 1944, il assure aussi la présidence du Rassemblement démocratique et socialiste wallon, visant à rapprocher socialistes et libéraux.  A partir de 1941, il prend part aux travaux du Conseil économique wallon. Quand ce dernier sort de la clandestinité en septembre 1944, Van Belle en devient le premier président provisoire.

Durant l’occupation, il travaille également à la préparation du premier Congrès national wallon, qui réunira des milliers de militants à Liège, les 20 et 21 octobre 1945. A cette occasion, il défend la thèse de l’autonomie de la Wallonie. Particulièrement actif lors de la Question royale, il semble avoir apporté son soutien à la tentative avortée de former un gouvernement wallon, initiative clandestine et révolutionnaire pour l’époque.

En 1952, François Van Belle prend l’initiative, avec Joseph Merlot, de déposer une nouvelle proposition fédéraliste au Parlement, sans plus de succès qu’en 1938. Lors du congrès des socialistes wallons de 1959, âgé de 77 ans, il défend encore la notion de la séparation pure et simple qui ne postule aucune révision constitutionnelle.

Militant wallon de premier plan, François Van Belle fut fait officier du Mérite wallon, à titre posthume, en 2012.

Orientation bibliographique :

Irène VRANCKEN-PIRSON & Sophie JAMINON, VAN BELLE François, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, notice 6072.