Socio-économique
1er janvier 1838
Les débuts du rail wallon

« Pour des raisons économiques et techniques, le réseau [ferroviaire belge] se développe d’abord en basse et moyenne Belgique. En 1838, le chemin de fer de l’État pénètre pour la première fois en Wallonie par la construction du tronçon Tirlemont – Waremme – Ans » (KURGAN). Achevé au 1er janvier 1838, le tronçon wallon entre Tirlemont et Ans est long de 46 km (contre 142 déjà construits ailleurs en Belgique). L’objectif est surtout de favoriser le commerce de transit ; séparée de la Hollande dont le système de canaux fort complet pénétrait dans l’hinterland allemand, la Belgique entend concurrencer sa rivale au moyen du chemin de fer et développer ainsi Anvers voire Ostende, en les reliant au bassin industriel allemand.
Quelle que soit l’emplacement, pour les Établissements Cockerill, il s’agit d’une aubaine : ils fournissent les rails et construisent des locomotives, dont la première - baptisée Le Belge - sort des ateliers le 30 décembre 1835. En 1840, le tronçon Bruxelles – Mons est achevé du moins dans son parcours jusqu’à Tubize, à hauteur de la frontière linguistique ; en 1842, alors que le réseau est quasiment achevé en Flandre, Liège accueille son premier train et la frontière française est atteinte ; en 1843, c’est au tour de la frontière prussienne et, le 15 octobre, la ligne Anvers – Cologne est achevée. Sur les 559 km construits alors par l’État, « environ la moitié sillonne la Wallonie, mais ne dessert que trois provinces : Liège, Namur et le Hainaut ». Le Namurois et l’Ardenne restent isolés en raison de divergences d’intérêt qui se manifestent dans ces régions ; après de multiples vicissitudes, la ligne Bruxelles – Arlon ne sera ouverte qu’en 1858 et poursuivie tant vers le nord de la France que vers le grand-duché de Luxembourg.