Politique
17 mai 1712
Maximilien-Emmanuel de Bavière accueilli en souverain par les États namurois

Électeur de Bavière à la mort de son père (1679), Maximilien-Emmanuel de Bavière est un adolescent de 17 ans dont la voix compte dans le choix de la charge impériale ; par conséquent, il est « courtisé » par la France et par l’Autriche. En 1692, il est notamment nommé gouverneur des Pays-Bas par le roi d’Espagne. Promis à la couronne d’Espagne, son fils – Joseph-Ferdinand – meurt empoisonné en 1699. Malgré les bombardements français sur Bruxelles en 1695, Maximilien-Emmanuel prend le parti de la France dans la Guerre de Succession d’Espagne.
Battu par les impériaux en 1701, il reçoit, en compensation de la perte de ses états allemands, la souveraineté sur Namur et le Luxembourg. C’est Philippe V, roi d’Espagne, qui offre ce titre, en 1711, sur le conseil de Louis XIV. En juillet, les États jurent fidélité à ce souverain qui prend résidence à Namur et qui, de son côté, s’engage à conserver les privilèges locaux. Philippe V ne lui adresse cependant sa patente officielle de « souverain des Pays-Bas » que début mai 1712. Les 17, 18 et 19 mai 1712, les Namurois organisent des fêtes de bienvenues splendides à leur nouveau prince. Le 29, il est accueilli à Luxembourg. De 1712 à 1714, un Conseil d’État, un Conseil des Finances et une chancellerie sont établis et une véritable vie de cour se développe au confluent de la Meuse et de la Sambre, la cité mosane devenant la capitale d’un petit état souverain s’étendant sur le comté de Namur, le duché de Luxembourg et quelques places hennuyères. À la fin du conflit européen, Maximilien-Emmanuel retrouve ses biens et son statut de prince-électeur. En 1714, il abandonne alors son « État namurois » qui réintègre les Pays-Bas devenus autrichiens.