Politique
25 juillet 1630
Beeckman et La Ruelle élus bourgmestres ; désaveu du prince-évêque

Loin d’apaiser les conflits entre partisans du règlement de 1603 et ceux du règlement de 1613, la sentence rendue par l’empire en faveur du prince-évêque de Liège (et du règlement de 1613) raidit les deux camps. À la tête des démocrates, aussi appelés les Grignoux, Guillaume de Beeckman qui a été bourgmestre à cinq reprises depuis 1608 est suspecté, en contestant les décisions impériales, de soutenir le parti de la France. En face, ses adversaires, appelés les Chiroux, ne cachent pas que leur préférence va à leur évêque ainsi qu’à l’Espagne. Lors de l’élection de juillet 1629, les deux bourgmestres désignés étaient adversaires de Beeckman. La foule se masse alors dans les rues, réclamant son leader. Le scrutin selon le mode de 1613 est annulé et les Bons Métiers désignent Beeckman en appliquant les dispositions de 1603. Cette élection est elle aussi annulée. Pour apaiser les esprits, un arrangement est trouvé. Pendant un an, Beeckman accepte d’être administrateur de la cité.
En juillet 1630, le commissaire impérial envoyé à Liège exige que soit appliqué le règlement de 1613. Au terme de l’élection qui – sur la forme – correspond au vœu de l’émissaire, Beeckman émerge et, à ses côtés, lui est adjoint un autre Grignoux, disciple de Beeckman depuis plusieurs années, Sébastien La Ruelle. De dépit, le prince-évêque convoque les États à Huy et annonce que l’empire cassera l’élection. Mais personne ne l’écoute… En attendant, il reste à Huy et refuse de rentrer à Liège.