Taillée en bosse et en pierre de sable, la Vierge des Récollets placée au frontispice de l’église verviétoise de l’ordre en question mesure, socle compris, 191 centimètres. À l’origine polychromée, la statue s’est progressivement encrassée et a noirci, imposant cette couleur à l’imaginaire collectif. En effet, lors de sa restauration, en 1853, un enduit foncé vient recouvrir « la Vierge noire », ou vierge miraculeuse des Récollets.
Ce surnom de « miraculeuse » lui vient du miracle sensé s’être déroulé le 18 septembre 1692, lorsqu’un violent tremblement de terre ébranle le sol wallon, dont la ville de Verviers. Plusieurs dizaines de témoins rapportent alors que la position de cette Vierge noire à l’enfant aurait changé et comme aucun mort n’est à déplorer on attribue à la Vierge une action de protection miraculeuse. Comme l’a montré l’historien J-L. Kupper, l’ensemble constitué par la vierge tenant la main au Christ debout sur un piédestal est une œuvre réalisée en 1664 par le sculpteur liégeois Robert Henrard et elle n’a fait aucun mouvement depuis lors… La comparaison de la Vierge noire verviétoise avec une Vierge à l’enfant en marbre blanc (et datant de 1659) conservée dans la cathédrale Saint-Paul (Liège) en apporte la preuve rationnelle la plus certaine.