Socio-économique
3 juin 1772
Fin du privilège fiscal de Charleroi

Depuis la création de la forteresse en 1666, dans l’ancien petit village de Charnoy, les autorités n’ont cessé de favoriser le développement de la localité ; tant les Espagnols que les Autrichiens veulent faire de Charleroi une ville et accordent des privilèges à tous ceux qui acceptent de venir y habiter. L’argument le plus tangible est l’exemption totale d’impôts royaux et de tailles dont les habitants de la ville de Charleroi bénéficient ; ce privilège ne s’étend pas aux faubourgs, comme par exemple aux habitants de Charnoy, soumis aux impôts ordinaires. À diverses reprises au début du XVIIIe siècle, cet avantage exceptionnel accordé à la ville de Charleroi est confirmé par les autorités autrichiennes, favorisant ainsi l’activité industrielle et commerciale de ce bourg du comté de Namur.
Vers 1742, la ville atteint un niveau de développement tel (population et magistrat) que les autorités autrichiennes envisagent de supprimer le privilège fiscal, d’autant que les autorités locales ont instauré divers petits impôts qui alimentent la seule caisse communale. Le fisc impérial tente une première fois, en 1767, de mettre un terme à cette sorte d’indépendance financière et administrative dont jouit Charleroi. En vain. C’est finalement par décret, le 3 juin 1772, que l’impératrice Marie-Thérèse met un terme au privilège fiscal de Charleroi et charge son Magistrat de lever un impôt royal pour la toute première fois depuis 1666.