Dans le cadre de l’Exposition de 1911 à Charleroi, le comité d’organisation avait confié à Jules Destrée le soin de mettre en évidence la section artistique. Adoptant une approche résolument régionale, J. Destrée aidé par R. Dupierreux va présenter les œuvres de peintres, de sculpteurs, de graveurs exerçant leur art à travers toute la Wallonie, de la Meuse à l’Escaut et de Nivelles à Cambrai. Une section est tournée vers le passé (Exposition des Arts anciens du Haynaut) et une autre vers de jeunes artistes promis à un bel avenir (Salon d’art moderne).

Elles sont l’occasion de faire la démonstration concrète de l’existence d’un art wallon en rassemblant les œuvres significatives des artistes wallons afin que, de leur comparaison, se dégagent les caractéristiques potentielles de cet art wallon. Ce fut « comme la révélation d’une nouvelle Wallonie », écrira le libéral Émile Jennissen. À défaut de donner une formule définitive de l’art wallon, les expositions artistiques de Charleroi servent de révélateurs et feront naître de nombreuses autres initiatives ayant pour objectif « de populariser l’idée d’une Wallonie capable de créer le beau, en plus d’être au firmament de la production industrielle ». Le 1er novembre 1911, jour de la fermeture définitive de l’Exposition, un hommage particulier est rendu à Jules Destrée en raison du succès de la section des Beaux-Arts qu’il avait animée.