Politique
15 août 1912
La Lettre au roi de Jules Destrée sur la séparation de la Wallonie et de la Flandre

La lettre au roi sur la séparation de la Wallonie et de la Flandre, Jules Destrée, 1912 – Diffusion Institut Destrée © Sofam

En une vingtaine de pages, Jules Destrée interpelle le jeune roi Albert sur la difficulté d’être Wallon dans la Belgique de 1912. Soulignant que la question dépasse les partis, il observe que la Belgique est un État politique artificiel, et qu’elle n’est pas une nationalité. Il n’y a donc pas d’âme belge. Quant à la fusion entre les Wallons et les Flamands, elle n’est pas souhaitable, d’autant plus que la Flandre, jadis opprimée, menace aujourd’hui la Wallonie. Après une longue énumération des griefs du pays wallon (perte de son passé, de ses artistes, des emplois publics, de son argent et de sa liberté), Destrée pose la question fondamentale de savoir si la Belgique constituée de l’union de deux peuples indépendants et libres ne serait pas un État infiniment plus robuste qu’une « Belgique dont la moitié se croirait opprimée par l’autre moitié ».

Publié dans plusieurs organes de presse, cette « lettre ouverte » s’inscrit à la suite des élections de juin et du Congrès wallon de juillet 1912 ; elle précède la convocation de l’Assemblée wallonne, en octobre.