Socio-économique
27 juin 1936
Une semaine de congés payés suite à la grève générale

La « une » du journal Le Peuple du dimanche 28 juin 1936 porte essentiellement sur le vote par la Chambre des congés payés et de la liberté syndicale – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Les grèves du mois de mai 1936 qui paralysent la France et aboutissent à la satisfaction de la plupart des revendications exprimées donnent des idées dans les régions situées au nord de l’Hexagone. Si le débrayage des dockers anversois reste lettre morte durant une semaine, l’arrêt de travail des 3.000 mineurs occupés à La Batterie à Liège donne le signal de départ d’un profond mouvement qui a démarré le 9 juin 1936, pour protester contre une amende infligée à deux d’entre eux. Quand la grève s’étend aux mineurs du pays de Liège, au secteur du bâtiment, à celui de la céramique dans le Borinage, à la FN, à tous les charbonnages wallons, à la sidérurgie et au secteur public, le cahier revendicatif porte sur des hausses de salaires et des baisses de la durée de travail par semaine. La mobilisation est massive et fraternelle, socialistes et chrétiens étant solidaires. Plus de 250.000 personnes sont en grève.

Quelque peu débordés, les syndicats négocient avec le futur premier ministre (on a voté le 24 mai) et un accord est conclu permettant le début de la reprise du travail le 22 juin. La loi est votée à la Chambre le 27 juin 1936. Les acquis sociaux sont au nombre de quatre, même si, traditionnellement, on retient surtout la semaine de congés payés obligatoire. À côté de cette avancée plus que symbolique, les travailleurs obtiennent un minimum de salaire de 32 francs par jour et des adaptations de salaires variant de 5 à 15%, selon les principales catégories ; la semaine de quarante heures dans les industries insalubres (surtout les mines), avec maintien des salaires des quarante-huit heures et enfin la reconnaissance syndicale.