Politique
1er août 1937
"L’opinion wallonne devant l’amnistie"

La collaboration politique et administrative générée par l’occupation allemande durant la période 1914-1918 a été sévèrement réprimée dans les années 1919-1921. Les activistes flamands ont été particulièrement sanctionnés par les tribunaux belges. Dès 1921, apparaissent cependant les premiers appels à la clémence, fortement soutenus dès 1924 par diverses associations flamandes, avant que ne soit déposée une première proposition de loi d’amnistie en 1926 ; d’autres suivront. Du côté wallon, il ne peut être question d’amnistie pour les traîtres activistes flamands, même si la loi de clémence du 19 janvier 1929 est finalement adoptée. Pour les nationalistes-flamands, cette loi reste insuffisante et, dès 1932, ils réclament une amnistie complète et inconditionnelle. Les groupements wallons s’associent aux anciens combattants dans leur opposition à toute mesure globale en faveur des inciviques (surtout des fonctionnaires). En mai 1937, adversaires et partisans de l’amnistie se succèdent dans les rues de Bruxelles. Néanmoins, un nouveau projet de loi est voté, passant l’éponge sur le passé. Publié dans le Moniteur belge du 13 juin 1937, le texte de la loi continue de susciter de vives réactions : entre le 9 juin et le 1er août 1937, on enregistre 32 manifestations anti-amnistie, rassemblant des vétérans de la Grande Guerre, Croix-de-Feu ou Union des Fraternelles de l’Armée de Campagne, ainsi que des militants wallons. Le 23 juin, la manifestation des Anciens combattants est particulièrement violente devant les portes du Parlement. Le 1er juillet, la Ligue d’Action wallonne de Liège tient meeting à Liège et le 1er août l’Association nationale des Combattants wallons attire la grande foule à Charleroi sur le thème L’opinion wallonne devant l’amnistie. En vain.