Sensible aux revendications portées par le Congrès national wallon qui s’est réuni les 20 et 21 octobre 1945, le député social-chrétien de Liège Pierre Harmel propose la création d’un « Centre de Recherche pour la Solution nationale des Problèmes sociaux et juridiques en régions wallonnes et flamandes ». Appelé plus simplement Centre Harmel, il est créé par la loi du 3 mai 1948. Présidé par le ministre d’État Eugène Soudan, il est composé de 42 membres provenant des quatre partis (catholique, libéral, socialiste et communiste), parmi lesquels 18 parlementaires et 24 extraparlementaires nommés paritairement par la Chambre et le Sénat. Parmi ses membres, on trouve des personnalités attachées au Mouvement wallon. Les discussions entre Wallons, Flamands et Bruxellois permettent de rapprocher les points de vue dans plusieurs dossiers, dont celui de la fixation de la frontière linguistique. Les travaux du Centre Harmel se poursuivent jusqu’en octobre 1955 et sont publiés dans les Documents parlementaires au printemps 1958.