Justice et Société
5 novembre 1962
Ouverture du procès dit du Softenon à Liège

Utilisé durant les années 1950 comme sédatif et anti-nauséeux, notamment chez les femmes enceintes, le thalidomide va s’avérer responsable de graves malformations congénitales. Niés par son fabricant, les effets néfastes du médicament sont démontrés et provoquent un scandale sanitaire mondial. Les autorités mettent un certain temps à comprendre l’ampleur du phénomène. Plusieurs milliers de personnes sont touchées, nées avec de multiples malformations. Le scandale eut un rôle déterminant dans la mise en place du Centre mondial de pharmacovigilance. Vendu sous différents noms dans le monde occidental (excepté en France et aux États-Unis), le médicament prétendument sans effets secondaires provoque le Contergan Skandal en Allemagne.
À Liège, un important procès s’ouvre, le 5 novembre 1962 : un couple a opté pour une forme d’euthanasie en constatant les terribles déformations physiques de leur nouveau-né. Comme les médecins, le couple est traîné en Justice ; après un délibéré très rapide, le jury populaire acquitte les cinq prévenus, jugement salué positivement par une opinion publique quasi unanime. Tout au long de cette séquence judiciaire, le scandale de la vente du Softenon était dans les esprits, la société pharmaceutique n’ayant pas encore été inquiétée. À l’heure actuelle, des actions sont encore en cours dans le monde, notamment en Belgique où, en 2010, l’État est attaqué pour avoir tardé à retirer les produits du marché.