Wallons à l'étranger
4 ou 20 mai 1624
Des Wallons fondateurs de New York


 

Les Wallons fondateurs de New York – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Au nom de la Compagnie hollandaise des Indes orientales, le navigateur anglais Henry Hudson part à la recherche d’une voie occidentale qui permettrait aux Européens de gagner plus rapidement les côtes asiatiques. En 1609, Hudson découvre une région où débouche un large fleuve et qui paraît très prometteuse. Mais ce n’est pas cela qu’il cherche ; il repart pour une autre mission et ce sont des marchands « hollandais » qui viennent explorer, vers 1614, ce territoire auquel on donnera le nom de Nieuw Nederland, en néerlandais, ou Novum Belgium en latin. On donnera le nom de Hudson River au fleuve découvert.

À l’heure où l’Europe se déchire dans de terribles guerres de religion, la perspective de s’installer définitivement dans le Nouveau Monde tente les plus intrépides. La traversée réussie du Mayflower (1620) frappe les esprits. Les Anglais qui sont partis sur ce navire sont des protestants qui s’étaient réfugiés dans les Provinces-Unies, à Leyde précisément. Ils voisinaient d’autres protestants réfugiés, des Wallons ceux-là, parmi lesquels Jesse de Forest. Originaire d’Avesnes-sur-Helpe, ce teinturier aux racines montoises joue un rôle important dans l’Eglise wallonne de Leyde quand il projette d’imiter l’équipée du Mayflower. Avec 58 autres compagnons, il sollicite d’abord le soutien de la Compagnie anglaise de Virginie (1621), puis se tourne vers la nouvelle Compagnie (hollandaise) des Indes occidentales. Pour ces Wallons exilés dans les Provinces-Unies pour des raisons religieuses, le rêve de partir coloniser le Nouveau Monde va se réaliser. Il sera de courte durée pour Jesse de Forest qui meurt en 1624 du côté de la Guyane. Mais ces compagnons auront une autre fortune. En 1624, à bord du Nieu Nederlandt, plus de 30 familles, essentiellement wallonnes, effectuent la traversée de l’Atlantique et parviennent, au mois de mai 1624 (le 4 ou le 20 mai), à hauteur de l’Île de Manhattan. Répartis en quatre groupes, ces émigrants wallons débarquent sur ces terres inconnues et vont progressivement les transformer. 

En 1626, Pierre Minuit, aux racines familiales tournaisiennes, est nommé directeur de la colonie de Niew Nederland/Novum Belgium par la Compagnie des Indes occidentales qui l’emploie. C’est à ce titre qu’il achète la pointe sud de l’île aux Indiens Manhattes pour une somme dérisoire. Le nom de cette tribu désignera le quartier de Manhattan, partie de la ville de New York, nom donné à la petite cité de moins de 1.000 habitants quand les Anglais s’emparent des possessions « hollandaises » en 1664.

Désignée sous le nom de New Amsterdam par la Compagnie des Indes occidentales, New York doit sans conteste sa fondation aux Wallons arrivés sur le Nieu Nederlandt en 1624 et à tous ceux qui les imiteront dans les années suivantes. Parmi les nombreux signes encore visibles au XXIe siècle de cette présence wallonne, on peut citer comme exemple la baie de Wallabout, au nord de Brooklyn. C’est là que la famille Rapaltje avait installé sa propriété et que d’autres Wallons s’étaient rassemblés. En raison de leur présence, le lieu reçut le nom de Wohle Borghs (= golfe wallon), nom qui s’altéra et devint Wallabout.