Religieux et Philosophique
c. 1155
La Bible de Floreffe

Malgré les guerres fratricides qui opposent les descendants de Charlemagne et de Louis le Pieux, les ateliers de copie et d’enluminure poursuivent leurs activités. Liège connaît une sorte de renaissance sous Eracle, puis surtout avec Notger. Entre le IXe et le XIVe siècle, la région mosane accueille des dizaines de scriptoria monastiques, phénomène qui connaît son apogée dans la deuxième moitié du XIIe siècle, époque de l’implantation des Prémontrés (Floreffe et Averbode) et des Cisterciens (Val Saint-Lambert) qui revivifient le travail des Bénédictins (Stavelot, Lobbes, Saint-Laurent). En même temps que l’émaillerie et l’orfèvrerie mosanes se développent, et sans ignorer les exceptionnelles réalisations en ivoire, les miniaturistes qui décorent les livres liturgiques des établissements ecclésiastiques mosans sui-vent des procédés étroitement similaires. Peut-être même certains orfèvres ont-ils exécuté eux-mêmes l’illustration des manuscrits des grandes abbayes.
Dans la deuxième moitié du XIIe siècle, un groupe de manuscrits à miniatures se distingue particulièrement et chacun s’accorde à considérer que la monumentale Bible de Floreffe, en deux volumes, est le chef d’œuvre le plus remarquable, et le plus beau témoin de l’art de l’enluminure mosane de cette époque. Conservée à la British Library, la Bible de Floreffe qui remonte aux années 1150-1170 fait assurément partie des biens exceptionnels réalisés en pays wallon au Moyen Âge.

(NB : date présumée)