Frédéric MARCHESANI, 2014

 IPW

Monument de la bataille du 4 mars 1793 à Ayeneux

Un petit monument commémorant des combats entre Français et Autrichiens se trouve le long de la chaussée de Wégimont à Ayeneux. Cette stèle de pierre, d’environ 1 mètre de hauteur, témoigne, elle aussi, du retour des Autrichiens dans nos régions dans le but de restaurer l’Ancien Régime. Recomposée sous les ordres du prince de Cobourg, l’armée autrichienne lance, en mars 1793, une contre-offensive dans le but de prendre la ville de Bruxelles. 

Le monument commémoratif comporte une plaque gravée de l’inscription suivante : « Ici, le 4 mars 1793, l’arrière-garde française aidée par les paysans de Soumagne, arrêta pendant toute la journée l’offensive autrichienne ». Cette « victoire » à Soumagne s’inscrit entre la prise de Maestricht (1-2 mars) et celle de Liège (5-7 mars) avant la défaite des Français, quelques jours plus tard, le 18 mars, à Neerwinden, dans le sud de l’actuel Brabant flamand. 

Les Autrichiens rétablissent le prince-évêque François-Antoine de Méan sur son trône à Liège avant d’entrer dans Bruxelles le 26 mars. Accueillis favorablement par la population brabançonne, ils restaurent les Pays-Bas autrichiens dans leur statut d’avant Jemappes et désignent l’archiduc Charles d’Autriche, frère de l’empereur François Ier, et s’étant distingué à Neerwinden, en tant que nouveau gouverneur général.

Chaussée de Wégimont
4630 Ayeneux (Soumagne)

carte

Frédéric MARCHESANI, 2014

Bruxelles, KIK-IRPA 

Monument CLESSE

La pierre tombale d’un autre prêtre réfractaire se trouve aujourd’hui encastrée dans un mur de l’église Saint-Nicolas. 

La dalle funéraire a été sculptée dans l’ardoise en 1841. Elle se présente sous la forme d’un haut bloc d’ardoise surmonté d’un fronton triangulaire sur lequel est sculptée une croix. Le bloc est, pour sa part, décoré d’un calice et d’une hostie, et gravée de l’épitaphe du défunt : « Ici repose le corps de […] Clesse, curé de Rossignol. Né à Tintigny le 4 juin 1763, ordonné prêtre à Trèves le 10 7bre 1789. Il fut confesseur de la foi en refusant de prêter le serment exigé par la loi du 10 fructidor en V [sic]. Condamné à l’exil perpétuel, il fut déporté à l’ile de Rhé [sic]. Rendu à la liberté en 1800, il revint dans son pays où il exerça dignement le S[ain]t ministère et mourut à Rossignol le 10 juillet 1841. Pleuré comme un père par ses paroissiens qu’il aimait comme ses enfants. R.I.P. ».

Église Saint-Nicolas
6730 Rossignol (Tintigny) 

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Frédéric MARCHESANI, 2014

SPW - G. Focant

Monument aux Belges tombés au cours de la bataille de Waterloo

Un monument rendant hommage aux Belges morts pendant la bataille de Waterloo devait être érigé pour le centenaire de l’événement en 1915. Un comité est créé pour ce faire en 1911 et regroupe notamment de hauts gradés de l’armée belge.

Installé au carrefour de la chaussée de Charleroi et du chemin de la Croix, il devait être inauguré le 13 septembre 1914. Mais l’invasion de la Belgique le 4 août par l’armée allemande annula l’initiative. 

Érigé grâce à une souscription publique, le monument est l’œuvre de l’architecte Callewaerts ; il se présente sous la forme d’une imposante stèle de pierre bleue décorée d’un drapeau en bronze déchiré par la mitraille et surmontant un trophée d’armes (canon, glaive, sabre, lances, tambour) timbré d’un écusson au lion belge entouré de lauriers. Il porte une inscription en français et en néerlandais, la même que celle présente sur le monument aux Belges de la bataille des Quatre-Bras à Baisy-Thy : « Aux Belges morts le XVIII juin MDCCCXV en combattant pour la défense du drapeau et l’honneur des armes ». 

À Waterloo comme aux Quatre-Bras, ces monuments rendent hommages aux « Belges » ayant pris part aux batailles. Il s’agit ici d’un hommage de l’État belge, dans son travail de devoir de mémoire au XXe siècle ; il fait bien entendu références aux hommes vivant sur le territoire de ce qui, en 1815, n’était pas encore la Belgique mais bien les provinces du Sud du royaume des Pays-Bas. À Waterloo, on estime à 1 200 le nombre de Belges morts pendant la bataille.

 

Carrefour chaussée de Charleroi /rue de la Croix
1410 Waterloo

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Frédéric MARCHESANI, 2014

D. Timmermans

Monument aux Belges à Baisy-Thy

À 400 mètres du carrefour des Quatre-Bras se trouve un monument en hommage aux Belges ayant pris part à la bataille des Quatre-Bras du 16 juin 1815, prélude à la célèbre bataille de Waterloo. 

Il s’agit de commémorer les soldats « belges » ayant rejoint les troupes alliées au début de l’année ; certains servaient autrefois dans l’armée française et se retrouvaient dès lors face à d’anciens camarades sur les champs de bataille. 

Inauguré en 1826, le monument en forme de stèle comporte, sur la frise, la date « 1815 – 16 juin » et, en dessous, l’inscription suivante : « À la mémoire des Belges tués à la bataille des Quatre-Bras pour la défense du drapeau et l’honneur des armes ». 

Sur les deux côtés se trouvent des inscriptions en néerlandais : « Ter nagedachtenis der Belgen te Quatre-Bras voor de verdediging van het vaandel en de eer der wapens gesneuveld » et « Zij streden als leeuwen tegen troepen sterker in getal » (la première est la traduction de l’inscription française. La seconde signifie « Ils se sont battus comme des lions contre des troupes plus fortes en nombre ».)

Le 16 juin 1815, au moment où une partie de l’armée française se bat à Ligny, le carrefour des Quatre-Bras à Baisy-Thy est le théâtre de combats violents opposant les troupes alliées du prince d’Orange et du duc de Wellington à celles du maréchal Ney. Le but des Français est alors de marcher sur Bruxelles. Ici, l’issue des combats peut être considérée comme un « match nul », les deux camps s’étant neutralisés sans pour autant parvenir à prendre l’avantage. Le lendemain, toutefois, Wellington entame un retrait stratégique vers le nord où se déroulera l’ultime bataille du 18 juin 1815. La bataille des Quatre-Bras est extrêmement meurtrière ; chacun des adversaires perd environ 5 000 hommes, morts ou blessés.

Route de Houtain
1470 Baisy-Thy

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Classé comme monument le 19 juillet 1984

Frédéric MARCHESANI, 2014

D. Timmermans

Monument aux armées françaises à Charleroi

Sur l’esplanade de la gare de Charleroi-Sud se trouve un monument en hommage aux armées françaises. 

Érigé par l’association franco-européenne de Waterloo, en collaboration avec les autorités françaises et la Ville de Charleroi, il a été inauguré le 19 septembre 1997. 

Il représente un tambour posé sur un socle de quatre niveaux sur lesquels se trouvent diverses inscriptions faisant référence à la présence des armées françaises dans la région : « Jemappes 1792 – Fleurus 1794 – Ville de Charleroi / Ligny 1815 – Waterloo 1815 – Ministère français des anciens combattants / Louvain 1831 – Anvers 1832 – Fondation Napoléon et tant d’autres donateurs / Charleroi 1914 – Gembloux 1940 – Association franco-européenne de Waterloo ».

 

Square des Martyrs du 18 août
6000 Charleroi

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www.charleroi-decouverte.be

Frédéric MARCHESANI, 2014

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Mémorial du bicentenaire à Ligny

À l’entrée du village de Ligny se trouve un monument commémorant le bicentenaire de la naissance de Napoléon. 

Érigé en 1969, il est constitué d'un canon, « le Formidable », coulé à Douai le 14 septembre 1811. Il est gravé du N de l’empereur entouré de feuilles de laurier. Une plaque commémorative sur laquelle se trouve l’inscription : « La Légion d’honneur, en hommage à l’œuvre civile et militaire de Napoléon, 1769-1969 ». 

À cet endroit, l’association « Les amis de Ligny » organise depuis 1964 des manifestations rappelant la dernière victoire de l’empereur : reconstitutions de la bataille du 16 juin 1815, salon du livre napoléonien…

Rue Désiré Harzée 32-40
5140 Sombreffe

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Mémorial britannique et hanovrien

Le Monument aux troupes britanniques et hanovriennes est un monument qui honore la mémoire des soldats britanniques et hanovriens qui ont combattu à la bataille des Quatre Bras le 16 juin 1815.Le monument a été inauguré le 7 juin 2002.

Carrefour des Quatre-Bras de Baisy-Thy
Genappe

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Frédéric MARCHESANI, 2014

Mausolée du général-comte Duhesme

À côté de l’église Saint-Martin de Ways se trouve la tombe du général Duhesme, mort à l’auberge du Roy d’Espagne. Sa famille lui fit élever ce monument de pierre bleue en 1820. 

Il porte l’inscription suivante : « Ici repose Guillaume Philibert Comte Duhesme, Lieutenant Général des Armées françaises, Grand Officier de la Légion d’honneur, Chevalier de l’Ordre de S[ain}t Louis et de la Couronne de Fer. Né à Bourgneuf, dép[artement] de Saône et Loire le 7 juillet 1766. Atteint d’un coup mortel au champ d’honneur le 18 juin 1815. Décédé à Genappe le 20 du même mois ». 

À l’arrière se trouve une seconde inscription : « Sa veuve et ses enfants ont mis sous la protection de ce saint lieu et des braves de tous les pays la dépouille mortelle du guerrier intrépide qui fut aussi le modèle des époux et des pères ».

Place Comte Cornet de Ways Ruart
1470 Geneppe (Ways)

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Frédéric MARCHESANI, 2014

 Bruxelles, KIK-IRPA

Mausolée de monseigneur Pisani de la Gaude

Second évêque concordataire de Namur, Joseph Pisani de la Gaude repose dans la cathédrale Saint-Aubain. Né à Aix-en-Provence en 1743, avocat dans un premier temps, il embrasse la carrière ecclésiastique sous l’influence de son oncle, l’évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux, et est ordonné prêtre en 1773. Il devient rapidement vicaire du diocèse de son oncle avant d’être nommé évêque de Vence en 1783. Chassé de son siège épiscopal par les révolutionnaires en 1791, il s’exile en Italie (Nice, Rome, Venise et Pesaro). Suite à la pacification religieuse apportée par le Concordat de 1801, il peut rentrer en France mais se retrouve sans emploi : la réorganisation des diocèses voulue par Napoléon a fait disparaître le diocèse de Vence.

À Namur, un premier évêque concordataire avait été nommé par Napoléon en 1802. Il s’agit ici aussi d’un Français. Né en Moselle, Claude de Bexon ne supporte pas sa charge bien longtemps et démissionne en septembre 1803. Suite à cette démission, l’ancien évêque de Vence est nommé à ce poste le 3 février 1804 par Bonaparte et confirmé par le pape le 28 mai suivant. Le diocèse est en crise et doit gérer une sorte de schisme local mené par les Stévenistes. Pisani prend possession de son diocèse le 15 août et entame son action, caractérisée par la reconstruction et la réorganisation de la vie pastorale. Fait baron d’Empire, il poursuit son travail après la chute du régime et meurt à Namur le 23 février 1826.

Réalisé en 1826 par le sculpteur Philippe Parmentier, son monument funéraire représente le défunt dans ses habits épiscopaux, couché, le bras droit reposant sur deux coussins. Au-dessus figurent les armoiries de l’évêque représentant un arbre surmonté de deux étoiles. Elles sont accompagnées de sa devise « Gemino sub sydere tuta » (en sûreté sous les deux étoiles). Le gisant et les armoiries sont sculptés dans du marbre blanc et situés sur un haut socle de marbre noir, le tout situé dans une niche.

Une longue inscription latine figure sur le socle du monument : « Æternae memoriae ill[ustrissi] mi ac R[everendissi]mi D[omi]ni D[omi]ni Caroli-Francisci-Joseph Baronis de Pisani de la Gaude Episcopi qui per XXII anni Ecclesiam Namurcen[sem] pie sapitenter feliciterq[ue] rexit et operibus bonis virtutisbus[que] in obdorm[itiona] die XXIII februari MDCCCXXVI ÆT[ATE] LCCCII R.I.P. » (« À l’éternelle mémoire […] de Charles-François-Joseph, baron de Pisani de la Gaude, évêque qui, avec sagesse et bonheur a dirigé pendant 22 années l’Église de Namur, mort le 23 février 1826 […] »).

Place du Chapitre 3
5000 Namur

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Frédéric MARCHESANI, 2014

J. Massaux

Lieu-dit « La Pyramide », Havelange

À l’est d’Havelange se situe le petit hameau de Bouillon. Au lieu-dit « La Pyramide » se trouve un étonnant monument isolé sur un sommet dénudé au sud du hameau. Érigé en pierre bleue dans le premier quart du XIXe siècle, il se compose d’un haut piédestal en grand appareil surmonté d’un obélisque élancé à bossages et orné de guirlandes de style Empire dans sa partie supérieure. Le tout était vraisemblablement surmonté d’une terminaison sphérique à l’origine, aujourd’hui disparue.

Ce monument quelque peu original est un des rares héritiers de la campagne de triangulation cartographique de la région du Rhin et du nord de la Belgique, réalisée entre 1801 et 1813 par le colonel Tranchot à la demande de Napoléon .

Verlée
5370 Havelange

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Frédéric MARCHESANI, 2014