Depuis l’échec du vote bilatéral au Sénat (19 octobre 1921), l’Assemblée wallonne est replongée dans ses divisions entre fédéralistes, provincialistes et unitaristes. Malgré les nombreuses tentatives pour faire émerger une orientation, le sort s’acharne à placer continuellement les uns et les autres à égalité, rendant les relations entre personnes de plus en plus tendues.
Belfroid Marie-Anne
Socio-économique, Entreprise
Ciney 23/10/1935
Lancé en 1987 par le magazine Trends-Tendance, le titre de manager de l’année n’a été attribué qu’une seule fois à une femme. C’était en 2003, à Marie-Anne Belfroid, administratrice-déléguée du groupe Ronveaux SA, entreprise cinacienne née en 1923 et spécialisée dans le secteur du béton précontraint.
Ingénieur civil diplômée de l’Université de Liège (1958), Marie-Anne Ronveaux intègre d’emblée l’entreprise familiale et s’occupe de la construction des lignes électriques, avant de prendre en charge le volet commercial du département des candélabres d'éclairage public. C’est l’époque notamment des pylônes d'éclairage de l'Expo 58. Chargée de développer le secteur des ouvrages d'art en béton à l’heure où les axes autoroutiers commençaient à se développer progressivement en Wallonie (construction des ponts autoroutiers et ferroviaires, viaduc des Guillemins à Liège dans les années 1960 et 1970), elle reprend la direction de l’entreprise familiale en 1980. En une décennie, elle en fait un groupe disposant de plusieurs sociétés établies en Wallonie ou dans le nord de la France. Plusieurs dizaines de personnes sont employées au sein de l’entreprise qui affiche un imposant chiffre d’affaires, dû notamment à la participation aux chantiers du TGV, au chantier de la gare de Bruxelles-Midi, à la tour Belgacom à Vedrin, au viaduc de Herve, à la rénovation de Tour&Taxis… Dès les années 1990, la patronne de la SA Ronveaux ouvre sa société à l’international et à l’innovation, cherchant de nouveaux débouchés pour le béton, avant de céder le relais à sa fille, Françoise (2004).
Vice-présidente de la Fédération belge du Béton (1991-), administratrice de l’Union wallonne des Entreprises, présidente de l’Union des Classes moyennes (2008-2012), elle préside le Conseil économique et social de la Région wallonne de juin 2009 à juin 2011 : à l’heure où le gouvernement wallon s’appuie sur le Plan Marshall, puis le Plan Marshall 2.Vert, elle salue les efforts consentis, tout en souhaitant une amélioration des services rendus par le Forem, une adaptation de l’enseignement au marché du travail et une simplification administrative plus rapide.
Sources
Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
© Institut Destrée, Paul Delforge
Beco Mariette
Eglises
Banneux 25/03/1921, Banneux 02/12/2011
Quelques jours après la dernière apparition de la Vierge à Beauraing (entre le 29 novembre 1932 et le 3 janvier 1933), c’est à Louveigné, près de Banneux, que le phénomène se serait reproduit à huit reprises devant la jeune Mariette Beco (entre le 15 janvier et le 12 mars 1933), élevée dans une famille où l’on ne pratique pas la religion. Les déclarations de la jeune fille (elle n’avait que 11 ans) feront continuellement l’objet de questions témoignant du scepticisme tant des agnostiques que des représentants officiels de l’Église. En 1949, sur base de deux enquêtes de commission canonique, l’évêque de Liège reconnaît officiellement les apparitions de la Vierge des pauvres, alors qu’une chapelle avait déjà été érigée et que des guérisons miraculeuses étaient signalées.
Dépassant la curiosité qu’elle avait générée, Mariette Beco vécut discrètement. Se gardant jamais de révéler un message qu’elle aurait reçu lors de la 6e apparition, elle mena conjointement une vie de famille et des activités dans le secteur de la brasserie-restaurant, à Banneux, où les pèlerinages consacrés à l’apparition de la Vierge attirent annuellement de 400 à 500.000 personnes. En 1985, lors de la visite du pape Jean-Paul II en Belgique, elle rencontre discrètement le chef de l’Église romaine sur le site marial.
Sources
Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
René s.j. RUTTEN, Histoire critique des apparitions de Banneux, Namur, 1985
La Libre, 2, 3 et 4 décembre 2011
Paul Delforge
Beauduin Jules
Socio-économique, Entreprise
Rosoux 1841, Rosoux 20/07/1920
Depuis les années 1820, Jean-Joseph Beauduin (1790-1861) exploite un moulin, ainsi que la ferme du château de Fumal, sur les terres de la riche Hesbaye, avant de reprendre l'exploitation de la ferme du château de Rosoux puis de construire sa propre ferme au centre de Rosoux. À sa mort, ses trois fils connaissent une destinée exceptionnelle, contribuant à doter de racines wallonnes l'épopée industrielle de la sucrerie de Tirlemont.
Quand le fils aîné, Jean-Joseph, s'associe à des fermiers des environs et fonde la sucrerie de Rosoux (1880), il confie à son frère Jules la gestion de l'entreprise. Tirant parfaitement profit de la situation de l'exploitation (à côté de la voie ferrée, dans une région où l'on cultive la betterave sucrière), il n'hésite pas à spéculer sur le prix du sucre et fait de la sucrerie de Rosoux une entreprise prospère, présente sur le marché international. Parallèlement, son frère, Victor, prend la tête de la sucrerie de Tirlemont en 1874 au moment où est inaugurée la nouvelle raffinerie.
Associée à la Sucrerie centrale de Wanze, la sucrerie de Tirlemont devient une société anonyme dont Victor Beauduin (1845-1904) fut le premier administrateur délégué. Petit-fils du premier Jean-Joseph Beaudouin, Lucien devient quant à lui administrateur délégué de la Raffinerie tirlemontoise promise, grâce à d'autres regroupements, au succès considérable qu'on lui connaît.
Sources
Daniel PIROTTE, Les Beauduin, dans Grands hommes de Hesbaye, Remicourt, éd. du Musée de la Hesbaye, 1997, p. 7-12
Hendrik DEELSTRA, Michel PÉTERS, L'Ecole sucrière belge de Glons, dans Studium 3, 2008, p. 226-230
Y. STINGLHAMBER, Beauduin, Victor-François-Joseph, dans Biographie nationale, t. XXXIX (1976), col. 105-107
© Institut Destrée, Paul Delforge
Beauneveu de Valenciennes André (ou Adrien)
Culture, Sculpture
Valenciennes c. 1335, Bourges c. 1400
Au XIVe siècle, nombreux sont les sculpteurs hennuyers sollicités par les princes pour l’exécution de monuments funéraires; de Bruxelles, de Louvain, de Dijon, les commandes affluent, attirées par la qualité des exécutants, notamment tournaisiens. Certains sont restés anonymes, d’autres ont vu leur nom traverser le temps. Ainsi André Beauneveu de Valenciennes apparaît-il au rang des plus célèbres en raison de ses sculptures et enluminures. Appuyant son savoir-faire sur l’expérience tournaisienne, il s’est fait l’interprète du courant parisien qu’il magnifia, ce qui lui valut une notoriété internationale. « Maistre Andrieu... n'avoit pour lors meilleurs ne le pareil en nulles terres... », écrivait Froissart dans ses Chroniques. En retour, Beauneveu exercera une forte influence sur les artistes du XVe siècle, en particulier ceux du Tournaisis.
Seules les 24 miniatures du Psautier de Jean de Berry (Paris, Bibliothèque nationale de France) sont attribuées avec certitude à Beauneveu. En sculpture, il réalise plusieurs gisants en marbre blanc pour les ducs de Bourgogne ; celui de Charles V est le premier comportant les traits d’un prince exécutés de son vivant. « Beauneveu exécutera des sculptures pour les hôtels de ville de Valenciennes, d'Ypres et de Malines. Il travaillera (…) pour le comte de Flandre Louis de Mâle, pour la cour d'Angleterre et, enfin, pour le duc de Berry. À Beauneveu, on peut attribuer la Sainte Catherine de l'église Notre-Dame à Courtrai (vers 1373) ». Seules les 24 miniatures du Psautier de Jean de Berry (Paris, Bibliothèque nationale de France) sont attribuées avec certitude à Beauneveu. En sculpture, il réalise plusieurs gisants en marbre blanc pour les ducs de Bourgogne ; celui de Charles V est le premier comportant les traits d’un prince exécutés de son vivant. « Beauneveu exécutera des sculptures pour les hôtels de ville de Valenciennes, d'Ypres et de Malines. Il travaillera (…) pour le comte de Flandre Louis de Mâle, pour la cour d'Angleterre et, enfin, pour le duc de Berry. À Beauneveu, on peut attribuer la Sainte Catherine de l'église Notre-Dame à Courtrai (vers 1373) ».
Sources
Histoire de la Wallonie (L. GENICOT dir.), Toulouse, 1973, p. 183
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. I, p. 386-387
Susie NASH, André Beauneveu : artiste des cours de France et de Flandre, catalogue de l'exposition du Musée Groeninge à Bruges, Londres, Paul Holberton publishing, 2007
© Institut Destrée, Paul Delforge
Bloqué dans leur invasion de la France, les Allemands sont appelés à diriger la Belgique durant la période précédant les traités de Paix. Après une série de mesures visant l’enseignement et la culture, la scission de l’ensemble des ministères belges est généralisée lorsque, le 21 mars 1917, est officiellement pro¬mulguée la séparation administrative de la Belgique. De facto, l’occupant reconnaît l’existence de deux régions, la Flandre et la Wallonie.
Alors que d’épaisses couches de neige tombent sur l’Ardenne (51 cm à Bertrix et 62 cm à Chiny), une vague de froid touche le pays du 20 janvier au 10 février. On enregistre des minimas de –18,8°C à Gembloux, –22,5°C à Stavelot, –23,2°C à Rochefort. A Uccle, il y a eu vingt-deux jours d’hiver consécutifs et la température minimale est descendue dix-sept fois sous les –10°C. Quant au mois d’avril, il sera le plus froid du XXe siècle. Il neigera à partir de la mi-octobre sur Spa et le barrage de la Gileppe. En décembre, on y enregistrera 40 cm de neige.
Monument du Cavalier Fonck à Thimister – Diffusion Institut Destrée © Sofam
Le gouvernement belge ayant refusé de se plier à l’ultimatum de Berlin, les troupes allemandes pénètrent de force sur le territoire belge dans le but de fondre rapidement sur Paris. Envoyé en éclaireur sur la crête du plateau de Herve, le cavalier Fonck est abattu à hauteur de Thimister, le 4 août 1914, au matin. Il est la première victime de l'offensive allemande.
Débauché par le Société d’Études de Chemins de Fer en Chine pour assurer le poste d’ingénieur-contrôleur pour le développement de la ligne Pékin-Hankow, l’ingénieur Jean Jadot – déjà actif en Afrique précédemment – entame, durant l’été 1898, la construction de la ligne de chemin de fer reliant Pékin à Hankow, en Chine. Ce chantier devait servir de base à l’expansion belge en Extrême-Orient. Après huit années de travaux laborieux, 1214 kilomètres de rail sont achevés, permettant la première circulation ferroviaire en Chine. L’inauguration se déroule le 12 novembre 1905.
À l’occasion de l’Exposition universelle de Liège, en 1905, la Ligue wallonne de Liège organise un important Congrès wallon.