Guy Focant (SPW)

Château de Warfusée

La seigneurie liégeoise de Warfusée fut le berceau de grands lignages hesbignons depuis le XIIe siècle. Érigée en comté en 1609, elle passa entre les mains des comtes d’Oultremont en 1707. C’est dans cette bâtisse que naquit le 26 juin 1716 le prince-évêque Charles-Nicolas d’Oultremont. Nommé chanoine de la cathédrale de Liège à l’âge de 17 ans, il devint prince-évêque à la mort de Jean-Théodore de Bavière en janvier 1763 et entra en fonctions le 8 avril 1764. Son règne fut essentiellement marqué par des actions d’ordre religieux : lutte contre le jansénisme et fondation de plusieurs institutions de charité publique. C’est également au château de Warfusée qu’il rendit son dernier souffle le 22 octobre 1771.

Le château de Warfusée est en brique enduite et en pierre calcaire ; il est constitué d’un imposant pavillon à deux ailes cantonnées de deux annexes en retour d’équerre. Ses décors intérieurs sont remarquables, comme le vestibule avec son monumental escalier en chêne à deux volées ou la salle à manger qui reçut au XIXe siècle de nombreuses gravures aquarellées représentant les loges de Raphaël au Vatican. Le petit et le grand salons possèdent, quant à eux, de précieuses tapisseries d’Audenarde du XVIIIe siècle.

Aujourd’hui, le château est composé de vastes bâtiments disposés en quadrilatère et qui sont le résultat de trois phases de construction successives. L’aile d’entrée, construite par l’architecte Renesse à partir de 1622 et restaurée en 1720, se développe autour d’une tour-porche et de deux pavillons mansardés. En toile de fond se dresse le château en lui-même, élevé en 1754-1755 par le comte Florent d’Oultremont, frère aîné du prince-évêque. La bâtisse, comptant parmi les plus belles réalisations classiques de Wallonie, est l’œuvre de l’architecte Jean-Gilles Jacob, originaire de la région. L’intérieur, richement décoré par de grands ornemanistes de l’époque, garde encore un souvenir marquant de la vie du prince dans la demeure. L’important mobilier évoque son souvenir : y sont conservés son berceau, sa chambre à coucher et, dans le grand hall d’entrée, son portrait surmonté de ses armoiries exécuté par Louis-Joseph Rhénastienne en 1765.
 

Rue de Warfusée 113
4470 Saint-Georges-sur-Meuse

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Classé comme monument et site le 22 janvier 1973
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Château de Lavaux

Érigé au XVe siècle sur un marécage, le château, ceint de douves, possède encore ses quatre tours circulaires d’angle, dont la plus importante constituait le donjon. Celui-ci, avec un aménagement intérieur sobre, est surmonté d’un dernier niveau, en encorbellement, à vocation défensive : quatre fentes de tir pour petits canons et de quatre niches basses qui alimentaient en projectiles divers les mâchicoulis. 

Au début du XVIIe siècle furent aménagées les ailes d’habitation, qui remplacent les courtines, et les puissantes colonnes annelées du passage d’entrée. 

Depuis 1958, le château, entièrement rénové au XXe siècle, abrite le musée de la Chasse. En 2004, le château est à nouveau rénové, tout comme l’espace d’accueil et le parking. Aujourd’hui, il compte trois  musées entièrement repensés pour rendre la visite attrayante.  Ces musées sont respectivement consacrés à la vie des  seigneurs aux XVIIe et XVIIIe siècles, la vie rurale en Famenne et XIXe siècle et la chasse et la nature en Famenne. 

Le programme de requalification du site a été conduit par  l’asbl Les Amis du Château de Lavaux-Ste-Anne dans le cadre de l’action menée par les Fonds européens Feder, Objectif II rural.

Rue du Château 8
5580 Rochefort (Lavaux-Sainte-Anne)

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Classé comme monument le 1er février 1937
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Château des princes de Mérode

Héritier d’une forteresse du XIIIe siècle, le château de Rixensart en a conservé le plan en quadrilatère et la présence d’une chapelle castrale, actuellement paroissiale. Construites entre 1631 et 1662, les quatre ailes du quadrilatère sont ponctuées de tourelles octogonales et d’une tour-porche. 

Mais l’élément le plus remarquable est certainement la galerie en colonnade qui est constituée d’arcades surbaissées posées sur des colonnes toscanes en pierre blanche. Propriété de la famille de Mérode depuis 1715,  inscrit sur la liste de l’Institut du Patrimoine wallon, le château a bénéficié en 2010 de travaux de réparations de toitures subsidiés.

Rue de l'Eglise 40
1330 Rixensart

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Classé comme monument le 15 mai 1964
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
 

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Carrières souterraines de Folx-les-Caves

La localité de Folx-les-Caves présente la particularité d’être truffée de quelque 4 ha de galeries souterraines dont l’origine pose encore question aujourd’hui. Ces galeries, dont la première description connue date du tout début du XVIIe siècle, varient en largeur de 2 à 8 m pour une hauteur de 2 à 4 m voire de 6 m par endroits. Cet enchevêtrement, doté à l’origine d’un porche unique s’ouvrant à flanc de coteau, appartient à deux réseaux, communiquant par un passage aujourd’hui condamné. 

La présence en un endroit du site d’un cours d’eau souterrain ne justifie pas cependant à lui seul l’étendue de ces galeries dont l’origine semble bel et bien humaine. Il est en effet difficile de déterminer l’époque de création de ce réseau souterrain et les raisons qui l’ont vu naître, bien que l’extraction de la marne pour l’amendement des sols lourds du plateau hesbignon reste vraisemblable. Le site de Folx-les-Caves n’en reste pas moins remarquable d’un point de vue géologique et paléontologique.

Rue Auguste Baccus 35
1350 Orp-Jauche (Folx-les-Caves)

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Classées comme site le 8 juillet 1993
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Chapelle Saint-Hubert de Libois à Évelette

La chapelle Saint-Hubert de Libois a été édifiée entre 1772 et 1792 à la demande de Marie Zoude et sous la houlette de Marguerite Raymond, respectivement première et seconde épouse de Philippe Jamar de Maillen. Il s’agit d’une petite construction située entre le château et la Vyle. La chapelle est millésimée « Anno 1772 » sur la clé du porche ainsi que sur les blasons ornant le haut du chœur.

La tour de la chapelle, située à l’ouest, est percée au Sud d’une porte sous arc bombé. Elle comporte au premier étage de sa face Ouest un oculus ainsi que dans sa partie supérieure des baies bombées à clé. La tour est surmontée d’une flèche octogonale en ardoises supportée par une corniche en cavet, tandis que l’édifice est couronné d’une toiture en bâtière également en ardoises.

À l’intérieur, l’édifice du XVIIIe siècle se compose d’une seule nef de deux travées séparées par des pans convexes. Le chœur, d’une travée, s’achève par une abside. La nef et le chœur sont, tout deux, éclairés par des baies bombées à clé. On y retrouve la corniche en cavet du clocher. Côté ornementation, la chapelle est décorée d’un ensemble de stucs d’esprit Louis XV.

Route d'Evelette
5350 Ohey (Libois)

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Classée comme monument et site le 19 avril 1977
Patrimoine exceptionnel de Wallonie (chapelle)

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Chapelle Saint-Pierre à Goesnes

La chapelle Saint-Pierre de Goesnes est un des bâtiments de la ferme du Perron. L’ensemble est classé depuis les années 1980, mais c’est la chapelle qui attire par son caractère exceptionnel. L’édifice mononef est fermé par un chœur à chevet plat datant du XIIIe siècle. La façade de la chapelle est millésimée, quant à elle, de 1717 selon la clé du portail en plein cintre. La chapelle est surmontée d’un clocheton carré sous une couverture pyramidale et d’une toiture à bâtière à croupette et coyau.

Le chœur était à l’origine éclairé par un triplet déchargé par un arc en plein cintre et une partie du mur Sud. Le mur Sud est percé au début du XVIIIe siècle par quatre fenêtres courbes. Notons que seuls les côtés sud et ouest sont ouverts vers l’extérieur, les faces nord et est étant aveugles. Parmi le mobilier, on peut remarquer les autels classiques en bois, des dalles funéraires dont celle de H. Colombe en style Renaissance (XVIe siècle), etc.

Rue du Centre 56
5353 Ohey (Goesnes)

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Classée comme monument et site le 18 mai 1982
Patrimoine exceptionnel de Wallonie (chapelle)
 

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Château-ferme de Baya à Goesnes

Le château-ferme de Baya est une exploitation dont on retrouve mention dès le début du XVIIe siècle. L’ensemble en calcaire, grès et brique à l’aspect classique, a un plan en U s’ouvrant vers le sud. Le corps de logis date du milieu du XVIIIe siècle et se présente comme une demeure de plaisance. Son horizontalité est accentuée par un bandeau saillant marquant le niveau des étages. Composé de neuf travées, dont cinq en saillie au centre, le logis est caractérisé par une symétrie verticale. Il s’élève sur un niveau cavé, un bel-étage accessible depuis un perron en pierre à double volée bordé par un garde-corps régence en fer forgé, un second étage et les combles. Le logis est surmonté d’une toiture à la mansarde en ardoises, percé de lucarnes au XIXe siècle.

Les ailes perpendiculaires sont partiellement antérieures au corps de logis. L’aile Ouest est ouverte d’un porche d’entrée percé de portails surbaissés et surmonté d’une toiture à la mansarde. L’aile opposée comporte les mêmes portails. Elle a été rehaussée et couverte d’une toiture en bâtière à croupette. La partie occidentale a été aménagée en habitation au XVIIIe siècle et la partie orientale transformée durant les XIXe et XXe siècles. L’intérieur du château-ferme est exceptionnel par les stucs ornant le vestibule et le grand salon, les peintures de trois plafonds, la cage d’escalier ainsi que les chambres à coucher.

Château-ferme de Baya à Goesnes - G. Focant © IPW

Rue de Baya 18
5353 Ohey (Goesnes)

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Classé comme monument le 25 juin 1984
Patrimoine exceptionnel de Wallonie (stucs du  vestibule et du grand salon et trois plafonds peints)
 

Institut du Patrimoine wallon

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Château d'Hodoumont

Situé au Sud du village, le château d’Hodoumont est une ancienne dépendance de la seigneurie de Goesnes. Le château est composé d’un logis seigneurial et d’une ferme fortifiée. Il se trouve aujourd’hui dans un grand parc exceptionnel agrémenté de bassins reliés par un canal orné de deux pyramidions, d’une charmille, d’allées de tilleuls et de hêtres. Originellement défendu de douves, le château s’est développé au début du XVIIe siècle à partir d’un donjon médiéval. Il sera ensuite réaménagé en résidence de plaisance dès la fin du XVIIIe siècle. 

Le donjon est une haute et puissante tour rectangulaire s’élevant sur quatre niveaux. On peut encore apercevoir les voûtes en berceau de la cave et de rez-de-chaussée ainsi que sur la face Sud, une bretèche. Les percements datent principalement du XVIIIe siècle. La toiture, reconstruite au XIXe siècle, est supportée par une corniche sur corbeaux en quart de rond du XVIIe siècle.

Le château comporte trois tours d’angle circulaires surmontées de flèches octogonales à petit bulbe (tours NO) ou d’une toiture polygonale à coyau couronnée d’une tourette de vigie (tour SE). La façade principale, composée d’un double corps, s’élève sur deux niveaux de cinq travées. Elle est ouverte de baies à petits bois et linteau droit. La toiture en bâtière d’ardoises est percée de lucarnes à croupe.

Rue d'Hodoumont
5350 Ohey

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Classé comme monument et site le 31 mars 1983
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant SPW

Église Sainte-Gertrude de Nivelles

L’église Sainte-Gertrude est devenue une collégiale double au IXe siècle. L’édifice actuel a été reconstruit à partir de l’an mil dans le style ottonien : imposante nef accostée de deux bas-côtés, double transept à l’est et à l’ouest, vaste crypte surmontée d’un choeur, avant-corps monumental dont la physionomie actuelle ne date que de la fin du XIIe siècle et même du XXe siècle pour son clocheton en raison du bombardement du 14 mai 1940. Celui-ci provoqua aussi la perte d’une part importante du mobilier.

Grand Place
1400 Nivelles

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Classée comme monument le 5 mars 1936
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant

Hôtel de Gaiffier d'Hestroy

Patrimoine exceptionnel de Wallonie (stucs)

L’hôtel Gaiffier d’Hestroy est l’actuel musée des Arts anciens du Namurois. Construite au milieu du XVIIIe siècle, cette élégante demeure patricienne influencée par la mode française est située entre cour et jardin. Elle est précédée d’une cour intérieure limitée vers la rue par un mur de clôture de style régence ajouté en 1768 par F.-J. Beaulieu.  L’hôtel est donné à la Province de Namur en 1950 et sera, selon les dernières volontés de la donatrice, Madame de Gaiffier d’Hestroy, transformé en musée dès 1964.

Le mur de clôture, formé d’un soubassement en calcaire, est marqué par une symétrie verticale. Sa composition est rythmée par des pilastres ioniques ou à refends délimitant d’exceptionnels panneaux décorés de stucs dont deux sont marqués par des bustes à la romaine. De facture exceptionnelle, ces stucs viennent de bénéficier d’une restauration leur rendant toute la finesse de leur modelé.
 
L’hôtel, construit en brique et pierre bleue, s’élève sur deux niveaux. Ces derniers marqués par des cordons horizontaux sont ouverts de baies à linteau droit. La façade arrière, aux curieuses proportions, se tourne vers un jardin à la française. Dans la cour intérieure, on peut également remarquer une entrée carrossable, des remises à voitures ainsi qu’une conciergerie.

Rue de Fer 24 
5000 Namur

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Classé comme monument le 24 avril 1944

Institut du Patrimoine wallon