G. Focant - SPW

Tour Valenciennoise

La défense de la capitale du comté était en premier lieu caractérisée par son château comtal, point névralgique des constructions défensives de la cité 16. Au XIIe siècle, une première enceinte confère à Mons son aspect de ville. Une nouvelle enceinte fut édifiée entre 1290 et 1395, au fur et à mesure de l’important accroissement de la population et des activités commerciales au Moyen Âge. En 1691, la ville et ses défenses furent détruites par les troupes de Louis XIV et reconstruites par Vauban. Malmenée entre France et Autriche tout au long du XVIIIe siècle, la ville redevint définitivement autrichienne en 1749. En 1781, l’empereur Joseph II décida du démantèlement des fortifications montoises.

Si l’histoire militaire et défensive de Mons connût encore des rebondissements sous les régimes hollandais et belge, l’histoire de ses fortifications médiévales et modernes s’éteint définitivement avec l’Ancien Régime. Très peu de traces témoignent aujourd’hui de ce passé de place forte. Située à proximité du nouveau palais de justice, la tour Valenciennoise peut être considérée comme le plus important témoin encore debout. Cette massive tour cylindrique a été inaugurée en 1359 et élevée en moellons de grès. Rabaissée d’un bon tiers par la suite, elle constitue le seul vestige de l’enceinte dite « de Jean d’Avesnes », érigée tout au long du XIVe siècle et englobant la ville au-delà des murs du XIIe siècle sur près de 5 km.

Évoluant avec leur temps, les murailles ont été renforcées au XVe siècle par des bastions et, aux XVIe et XVIIe siècles, par des ouvrages extérieurs, au fil des interventions des ingénieurs militaires français, autrichiens puis hollandais. Le XIXe siècle a finalement raison de ces ouvrages défensifs puisque les portes sont démolies en 1815 et l’enceinte, dès 1861.

La configuration d’origine de la tour, peut-être couverte en terrasse, ne fait l’objet d’aucune certitude, bien qu’elle soit le plus souvent représentée ou décrite, notamment par Vauban à la fin du XVIIe siècle, comme surmontée d’une toiture en poivrière ou conique. Après 1865, la tour est englobée dans l’infrastructure des casernes de cavalerie qui occupent le site. Le démantèlement progressif de ces bâtiments, entamé dans les années 1950, la laisse privée de tout contexte militaire. 

La tour Valenciennoise conserve de nos jours deux niveaux couverts de voûtes et percés de meurtrières et de baies plus larges. Ses murs épais de 4 m ont certainement contribué à son sauvetage. Elle a fait l’objet de fouilles archéologiques en 2001 et d’une importante restauration entre 2005 et 2009.

Rue des Arbalestriers 72 
7000 Mons

carte

Classée comme monument le 4 novembre 1976
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant

Immeuble dit Au Blanc Lévrier

Patrimoine exceptionnel de Wallonie

L’immeuble dit Au Blanc Levrie ou Levrier, en raison de l’enseigne représentant par deux fois un lévrier, se distingue par une façade édifiée en pierres bleues dans la première moitié du XVIe siècle, à une époque où la pierre était réservée aux constructions militaires, civiles ou religieuses et aux habitations de quelques familles aisées. Élevé par une famille de négociants en produits de luxe, il possède encore une structure et un décor gothique où pointent quelques éléments propres au XVIe siècle : globe, collier de la Toison d’Or, etc. La façade n’a cependant pas conservé entièrement son caractère original. 

La toiture et la charpente semblent en effet dater du XVIIIe siècle et remplacent sans doute un pignon sur rue. La transformation de l’édifice en surface commerciale au XIXe siècle a entraîné d’autres modifications importantes touchant principalement le rez-de-chaussée. Une réhabilitation réalisée dans la seconde moitié du XXe siècle a néanmoins permis d’analyser les détails architecturaux préservés afin de restituer les parties manquantes. 

Ce travail s’est avéré assez aisé pour les étages mais plus difficile pour le rez-de-chaussée, déjà profondément modifié. Le parti choisi s’est porté sur l’intégration des manques selon un schéma simplifié par rapport aux éléments originaux afin de conserver une vue d’ensemble harmonieuse tout en individualisant les éléments rapportés, parfois contemporains. Ce chantier, initié en 1981, s’est vu primé pour son approche globale du monument.

Grand-Place 35
7000 Mons

carte

Classé comme monument le 29 mai 1952

Institut du Patrimoine wallon

 SPW - G. Focant

Orgue de l'église paroissiale Saint-Nicolas-en-Havré à Mons

L’église Saint-Nicolas, dans son état primitif, date de la première moitié du XVe siècle. Seule la tour surmontée d’une flèche élancée témoigne encore de l’architecture de cette époque. Le reste de l’édifice a, en effet, été reconstruit au tout début du XVIIIe siècle dans le style baroque, dans lequel se déploient pignons à volutes et porche monumental.

Le mobilier, principalement du XVIIIe siècle (maître-autel baroque, stalles et chaire de vérité de style Louis XV) est rehaussé par la présence d’un orgue remarquable de la seconde moitié du XIXe siècle, conçu par François-Bernard Loret et reconstruit dans sa composition actuelle par Pierre Schyven. Dirigé par trois claviers, il se compose de quatre tourelles se détachant des plates-faces dans une composition symétrique. 

Cet orgue est le dernier d’une série d’instruments qui se sont succédé sur la tribune occidentale, ce qui explique qu’il occupe un buffet de style Louis XVI de la fin du XVIIIe siècle, aménagé et richement sculpté pour l’orgue précédent.

Rue d’Havré 107
7000 Mons

carte

Classé comme monument le 15 avril 1939
Patrimoine exceptionnel de Wallonie  (buffet et orgue)

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Ancien château comtal de Mons

Développée autour d’une butte, Mons a longtemps constitué la forteresse principale du comté de Hainaut. Le bâtiment le plus ancien de l’ensemble, remplaçant vraisemblablement une motte repérée en fouilles, abrite l’entrée du château, au rez-de-chaussée et à l’étage, une chapelle. Dans cette configuration fréquente dans les fortifications antérieures au XIIIe siècle, la chapelle se distinguait par la présence de vestiges de fresques romanes, remplacés par des copies.

Les sources mentionnent un remaniement de la forteresse à la fin du XIIe siècle. La fin du XIIIe siècle marque une seconde phase de réaménagement de la fortification, à laquelle correspondent une partie des murailles, la tour César ainsi qu’une autre, découverte en fouilles. L’entrée du site est alors précédée d’un dispositif plus conséquent composé d’une herse et de défenses appropriées. À cette époque, l’enceinte comtale est englobée dans celle de la ville, sans accès direct vers l’extérieur. 

Perdant peu à peu sa fonction militaire, le donjon est démantelé sous les archiducs Albert et Isabelle. Le château comtal, supplanté visuellement par le beffroi, érigé non loin au XVIIe siècle, conservera sa vocation de siège administratif jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, avant d’être transformé en hospice. 

La fin du XIXe siècle voit la destruction des murailles et la transformation des alentours en parc paysager. Ce n’est qu’à partir de 1984 que des travaux de restauration complétés de fouilles archéologiques sont entrepris.

Square du Château
7000 Mons

carte

Classé comme monument le 22 octobre 1973, le 18 août 1982 et comme site le 16 décembre 1976
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

© SPW-Patrimoine-Guy Focant

Minières néolithiques de Spiennes

Site d’exploitation minière de silex entre 4400-4200 et 3000-2500 avant J.-C., Spiennes occupe une place prépondérante parmi les centres européens d’extraction de cette pierre – ce qui lui vaut d’être inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco –, non seulement en raison de la présence d’habitats successifs à proximité des mines, mais aussi en raison de la variété de techniques minières utilisées. 

Certaines revêtent même un caractère spectaculaire comme l’extraction par affaissement de dalles entières permettant la production, en partie « exportée » jusque dans le Nord de la France, de lames et de haches de grande dimension.

Rue du Point du Jour
7032 Mons (Spiennes)

carte

Classé comme site archéologique le 7 novembre 1991
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Patrimoine mondial (2000)

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant-SPW

Beffroi de Mons

 

Beffroi de Mons - Guy Focant © SPW

Remplaçant une première tour construite dans l’enceinte du château comtal, le beffroi de Mons a été érigé entre 1661 et 1669 en style baroque, le seul de ce style en Belgique. Haut de 87 m, il est surmonté d’un élégant toit à bulbe central avec lanterneau cantonné de quatre petits bulbes d’angle. 

Puissant symbole de l’autonomie communale, le beffroi n’abritait pourtant qu’une partie des fonctions normalement dévolues à ce genre d’édifice (tour de guet, horloge communale) ; les autres étaient localisées à l’hôtel de ville, situé sur la grandplace. Comme les autres beffrois belges et français, celui de Mons est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

 

Square des Gâdes
7000 Mons

carte

Classé comme monument le 15 janvier 1936
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
Patrimoine mondial (1999)

Institut du Patrimoine wallon

SPW-Patrimoine-Guy Focant 

Maison Losseau

En plein centre de Mons, du nom de son propriétaire, l’avocat – bibliophile et numismate – montois Léon Losseau, la maison Losseau est une ancienne demeure du XVIIIe siècle réaménagée dans le style Art nouveau peu avant 1914. 

Chacune de ses pièces est dédiée à une fleur – chardon, iris, orchidée, magnolia, rose – qui fait alors l’objet de décorations multiples sur différents supports : en lambris, stucs ou peintures au pochoir aux murs ou aux plafonds, en parquet ou en mosaïque au sol, en marqueterie sur le mobilier, en vitrail pour les baies, en appliques de bronze, cuivre ou laiton pour les luminaires ou poignées de porte. 

Cette maison joint les procédés techniques les plus modernes aux raffinements artistiques les plus pointus.

Rue de Nimy 37
7000 Mons

carte

Classée comme monument le 19 avril 1982 et le 21 novembre 1983
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Château des comtes de Marchin

Le château actuel est l’héritier d’une forteresse médiévale installée sur un piton rocheux dominant de 58 m la vallée du Hoyoux. Il est au centre d’un domaine de 450 ha, érigé en réserve naturelle, et d’un parc de 38 ha. 

Construit à partir de 1655 en brique et pierre calcaire  par Jean-Gaspard-Ferdinand, comte de Marchin, le château de Modave est constitué d’un corps central accosté de deux ailes en saillie. 

La salle des Gardes et le vestibule sont ornés de stucs représentant la généalogie des constructeurs. Les stucs du salon d’Hercule et du salon des Gobelins – du nom de ses trois tapisseries bruxelloises – ont pour thème les aventures d’Hercule. 

En 1706, le château est acquis par le baron Arnold de Ville qui a mis au point la machine de Marly, qui permettait d’élever les eaux de la Seine jusqu’à Versailles, en s’inspirant de la machine inventée par Renkin Sualem pour alimenter les fontaines de Modave.

Rue du Parc
4577 Modave

carte

Classé comme monument et site le 25 octobre 1946
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant - SPW

Église Saint-Étienne à Waha

L’église Saint-Étienne de Waha est certainement un des plus beaux édifices romans de Wallonie. Construite en moellons de grès, sa nef date du Xe siècle et dessine un plan carré. L’édifice est également caractérisé par la conservation de sa pierre dédicatoire rappelant l’inauguration de l’édifice par l’évêque de Liège Théoduin en 1050.

Elle possède un chœur surbaissé à chevet plat, une nef centrale de trois travées accostée de deux collatéraux et une tour massive plus récente. L’intérieur de l’église est rythmé par trois arcades sur des piliers massifs. La couverture des nefs est faite d’un plafond orné de stucs moulurés (XVIIe-XVIIIe siècle). Le chœur de l’église est orné de deux arcades, d’un oculus et de deux baies vitrées.

Sous la tour se trouve une imposante dalle portant les armes de Philippe II (1556-1598). La partie supérieure de la pierre constitue l’essentiel de la composition ; elle figure un écu entouré du collier de la Toison d’Or sommé d’une couronne royale et posé sur les écots de Bourgogne. En-dessous de cet écu figure une inscription gravée : « PH[ILIPPU]S DEI GRATIA HIS/PZ[=PANARUM] REX DUX LVXE[M]B[URGENSIS]» (Philippe, par la grâce de Dieu, roi d’Espagne et duc de Luxembourg). Cette inscription surmonte deux autres cartouches aux armes du duché de Luxembourg et de la ville de Marche. Cette pierre pourrait provenir des anciennes fortifications de la ville de Marche-en-Famenne, démantelées à la fin du XVIIe siècle, vraisemblablement de la Porte Haute.

Entièrement enduite en blanc, l’église de Waha accueille les vitraux aux teintes bleutées du grand artiste belge décédé en 2005, Jean- Michel Folon.
 

Rue du Maquis
6900 Marche-en-Famenne (Waha)

carte

Classée comme monument le 13 août 1941
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

© SPW-Patrimoine-Guy Focant

Maison Villers

Assimilable aux grands ensembles architecturaux du XVIIIe siècle, la maison Villers de cinq travées à trois niveaux est faite de brique et de calcaire. Elle possède un vestibule et une cuisine décorés en carreaux de faïence dits de Delft. Le salon dit des Quatre Saisons est orné de toiles peintes représentant les divertissements propres à chaque saison. 

Au premier étage, le grand salon de Chasse se caractérise par de très belles toiles peintes qui s’inscrivent dans des lambris et dont les motifs évoquent les différents aspects de la chasse à courre. Le salon de Musique, voisin du précédent, est orné de toiles peintes à motifs animaliers et floraux, un peu à la mode chinoise.

La maison Villers est le seul témoin de l’architecture patricienne du début du XVIIIe siècle ayant résisté aux bombardements de 1944.

Chemin Rue 11
4960 Malmedy

carte

Classée comme monument le 21 août 1985
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon