Première Guerre mondiale

FOCH Ferdinand maréchal de France

Monument au Maréchal Foch, réalisé par Pierre de Soete, 8 juillet 1932.

Maréchal de France, Ferdinand Foch (1851-1929) a été le commandant en chef des troupes alliées sur le front de l’ouest durant la Première Guerre mondiale. Né à Tarbes, aux portes des Pyrénées, il fait ses études à Lyon, puis chez les Jésuites à Metz au moment où éclate la guerre de 1870. Chassé par les troupes allemandes, il achève ses études à Nancy, mais conserve un vif ressenti de la situation vécue alors. Engagé dans l’infanterie en 1870, il ne combat pas, mais reste dans l’armée en intégrant Polytechnique (1871), puis l’École supérieure militaire où il est nommé professeur (1895-1901). Chargé des cours d’histoire militaire, de stratégie et de tactique, il devient surtout l’un des théoriciens français de l’offensive, s’inspirant de Clausewitz et de Napoléon. En 1907, promu général de brigade, cet officier d’État-major prend le commandement de l’École de Guerre jusqu’en 1911, année où il est nommé général de division, avant d’être élevé au rang de général commandant de corps d’armée (1913). Quittant une vie parisienne trépidante pour commander le 20e corps d’armée de Nancy lors de l’attaque allemande d’août 1914, Ferdinand Foch prend une part active dans la bataille de Lorraine, dans celle de la Marne et dans la course à la Mer. Les multiples batailles qu’il commande alors sont l’occasion de mettre en application ses théories sur l’attaque à outrance et la contre-attaque. En 1914, elles se révèlent payantes, malgré les milliers de morts enregistrés dans les rangs français. Nommé commandant en chef adjoint de la zone Nord, aux côtés du général Joffre (octobre 1914), Foch tombe en disgrâce après les échecs répétés enregistrés en 1915 et 1916 ; il est relevé de ses fonctions dans l’armée du Nord (décembre 1916). Quand Lyautey devient le nouveau ministre de la Guerre, Foch est rapidement rappelé et affecté dans l’armée de l’Est, avant de s’occuper du front italien pendant plusieurs mois. Fin mars 1918, Foch se voit confier le commandement en chef du front de l’Ouest et la coordination des armées alliées, avec le titre de généralissime. Cette fois, le succès est au rendez-vous : les offensives des armées allemandes sont bloquées au début de l’été et c’est en tant que maréchal de France qu’il mène l’offensive générale qui contraint l’Allemagne à demander un armistice. L’homme de la victoire de 1918 est élevé à la dignité de maréchal du Royaume-Uni et de Pologne et est élu à l’Académie française. En 1919, il devient le président du Conseil supérieur de la Guerre. Couvert de décorations jusqu’à son décès en 1929, le maréchal Foch a donné son nom à des dizaines de lieux en France comme à l’étranger ; nombreux sont aussi les monuments en son honneur, souvent de grande taille, comme c’est le cas à Spa.
Signataire de l’acte d’Armistice à Rethondes, le maréchal a suivi de près les négociations des traités de paix (1919-1921). Il eut dès lors plusieurs occasions de se rendre à Spa pour des réunions de Commissions et pour la Conférence de Spa qui s’y tint en 1920. Il eut de nombreux entretiens avec le plénipotentiaire allemand Erzberger. Quelques mois après le décès du « vainqueur de 14-18 », les autorités spadoises décident de lui consacrer un monument. Elles confient sa réalisation à Pierre de Soete (1886-1948), à la fois médailleur et sculpteur bruxellois.
Mis au travail dès l’âge de 8 ans, de Soete a fait « mille métiers » avant de se retrouver dans l’atelier de polissage de la Compagnie des Bronzes à Bruxelles (1900). « Promu » à l’atelier des monteurs, il voit passer entre ses mains des sculptures des Dillens, Meunier et autre Jef Lambeaux. Autodidacte habile et observateur, il veut devenir sculpteur, s’aidant d’une brève initiation au dessin à l’Académie de Molenbeek. En 1911, une fonderie de bronze d’Anderlecht lui confie la direction de l’un de ses départements, mais ni ses nouvelles fonctions ni la Grande Guerre ne le détournent de sa passion pour la sculpture. Sollicité au sortir de la Grande Guerre à la réalisation de monuments aux victimes du conflit mondial, il se consacre exclusivement à la sculpture à partir de 1924 ; deux ans plus tard, le monument aux héros de l’Air de 14-18 (porte Louise à Bruxelles) constitue sa première réalisation majeure. Désormais, il répond aux commandes officielles (bustes, médailles, portraits), tout en poursuivant une œuvre personnelle faite d’œuvres de petite taille d’inspiration très variée, parfois fort originale, dans un style très classique. Signataire de quelques monumentales réalisations publiques faisant penser à la statuaire officielle des régimes autoritaires des années 1930, il clamait n’appartenir à aucune école, à aucun cénacle, et n’avoir que sa conception personnelle comme guide. Auteur d’effigies pour l’industrie automobile (Minerva, Ford), il est aussi celui qui signe le monument demandé par le bourgmestre de la ville de Dinant, Sasserath, pour commémorer les martyrs civils de 1914, à la fois ceux de Dinant et tous ceux de la Belgique (estimés alors à 23.700). Présenté au début des années 1930, son premier projet est à la fois assez complexe et gigantesque. Il s’articule autour d’une main géante, levée vers le ciel, signifiant que, sur l’honneur, les Dinantais jurent qu’aucun franc-tireur n’a tiré sur les soldats allemands. La commission qui entoure le bourgmestre libéral fait quelques suggestions à l’artiste qui simplifie son œuvre. Inaugurée en août 1936 sur la place d’Armes, l’œuvre définitive, intitulée Furore Teutonico, se présente sous la forme de deux doigts levés (le majeur et l’index), le pouce étant replié vers l’annulaire et l’auriculaire. L’ensemble du monument reste considérable : 25 mètres de large, près de 10 mètres de haut. Après la Campagne des 18 Jours de mai 1940, des Panzers s’empresseront de détruire ce monument qui ne sera jamais reconstruit.
Moins polémique en apparence, le monument Foch que Pierre de Soete réalise à la même époque résistera quant à lui au temps. Contrairement au monument dinantais, son inauguration, en juillet 1932, n’est pas boycottée par les autorités officielles. Ce vendredi-là, à Spa, le prince Léopold et « la » Maréchal sont aux premières loges, parmi les autres personnalités, pour dévoiler la statue en pierre de France qui représente le vainqueur de 14-18. Elle résistera à la période agitée de 40-45 et continue de constituer, à l’une des entrées de Spa, le monument le plus spectaculaire de la ville thermale. En commandant cette statue, les autorités spadoises voulaient commémorer les nombreuses visites du maréchal Foch à Spa entre la fin de 1918 et 1920.

Herman FRENAY-CID, Le maréchal Foch « Bourgeois de Spa » en 1932 et l’abdication de Guillaume II en 1918, dans Histoire et Archéologie spadoises, mars 1983, n°33, p. 23-28
Jacques VAN LENNEP (dir.), La sculpture belge au 19e siècle, t. 1, Bruxelles, CGER, 1990, p. 132
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 451
https://store.geolives.com/static/newsletters/printer.pdf (s.v. mai 2014)
Rétrospective Pierre de Soete : Galerie Georges Giroux, Bruxelles, du 18 février au 4 mars 1950, Bruxelles, 1950

Monument au Maréchal Foch

Monument au Maréchal Foch

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avenue Reine Astrid / place du Maréchal Foch – 4900 Spa
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FOCH Ferdinand maréchal de France
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Monument au Maréchal Foch
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Le monument aux morts de Wavre

La cloche Dongelbert de Wavre © IPW

Comme dans d’autres villes wallonnes, les Fêtes de septembre sont l’occasion d’organiser un cortège vers le monument aux morts. Au départ, un monument aux morts de la Première Guerre mondiale avait été édifié devant le cimetière de la ville. En 1946, plusieurs associations patriotiques, ainsi que des représentants du Mouvement wallon ont décidé de réunir en un monument unique l’hommage aux morts wavriens de la révolution de 1830 et des deux guerres mondiales. Conçu par l’architecte Navez et inauguré en juillet 1951, il se présente sous la forme d’une colonnade semi-circulaire devant laquelle se trouve une urne destinée à accueillir une flamme et sur le socle de laquelle sont gravées les dates des conflits. À l’avant, la mention « À nos martyrs » se trouve juste derrière un parterre de fleurs qui, à l’origine, était une pièce d’eau.

Un peu en retrait de ce monument, une arcade conserve la cloche Donglebert, cloche wavrienne fondue en 1696 qui n’avait pas été réquisitionnée par les Allemands en 1943. Rachetée en 1954 par l’abbé Pensis, elle fut offerte au comité des Fêtes de Wallonie qui l’installa dans le parc Houbotte et décida de surmonter le monument d’un coq wallon. Volé il y a plusieurs années, ce coq n’a jamais été remplacé.

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Adresse : 
Parc Houbotte, 1300 Wavre
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Monument aux morts de Wavre
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Le monument aux morts de Dolhain

Inauguré le 4 août 1920 sur la place principale de Dolhain, ce monument aux morts a été conçu par l’architecte Charles Vivroux et est caractérisé, comme la médaille de Verviers et les monuments de Jemappes, d’Arlon, d’Houdeng-Goegnies et Tilff (Esneux), par un coq dont la signification à la fois wallonne et francophile était indéniable en ces temps d’exaltation nationale belge. Mais de surcroît, tout comme à Arlon, ce coq est dressé sur un casque allemand! Comme ce fut le cas pour le monument de Jemappes en 1914 et pour le monument aux morts d’Arlon en 1940, il fut détruit par les Allemands au cours de la Seconde Guerre mondiale : on perdit définitivement la trace de la sculpture alors. En 1946/47, un coq en bois est installé au sommet de la colonne pour remplacer provisoirement l’emblème disparu. Il fait place en novembre 1957 à un coq en béton. Le coq toujours présent actuellement, en bronze, réplique de l’oeuvre originale, a été inauguré le 11 novembre 1959.

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Adresse : 
Place Léon d'Andrimont, 4830 Limbourg
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Monument aux morts de Dolhain

Le monument aux morts d'Houdeng-Goegnies

Inauguré le 21 octobre 1923, ce monument réalisé par le maître carrier Rombaux-Gaudier comporte à son sommet la statue d’un coq, la majorité politique socialiste entendant bien par là rendre hommage à ses valeurs francophiles et républicaines. La société des charbonnages du Bois-du-Luc (un des principaux souscripteurs du monument) s’émut de cette signification politique et obtint des autorités communales qu’elles fassent graver sous la statue « le Coq gaulois salue la Belgique et la France ».

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Adresse : 
Grand-Place, 7110 La Louvière
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Monument aux morts d'Houdeng-Goegnies

Le monument aux morts de Tilff

Installé au centre de la place du Souvenir, devant la maison communale de Tilff, le monument était à l’origine adossé à cette dernière et dédié aux seuls morts de la Première Guerre mondiale. Inauguré le 11 novembre 1919, il se présentait comme une stèle portant, comme partout, les noms des victimes. C’est à l’occasion du centième anniversaire de l’indépendance qu’un coq en bronze réalisé par le sculpteur Adelin Salle fut installé au sommet de la stèle le 5 octobre 1930 et que celle-ci fut placée au centre de la place, rebaptisée place du Souvenir. Le coq d’Adelin Salle fut dérobé en 1999 et remplacé par un petit coq provisoire. Le 27 septembre 2006, un nouveau coq en pierre dû au sculpteur Jacky Jansen fut placé au sommet du monument. Il est significatif que cette nouvelle inauguration eut lieu lors des fêtes de septembre, tout comme il faut relever derrière le monument, sous un arbre du parc, une stèle de la liberté portant une phrase en wallon, A Tif èl Walonerèye crèch è riglatih li lîbèrté : À Tilff, en Wallonie, grandit et brille la liberté.

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Adresse : 
Place du Souvenir, 4130 Esneux
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Monument aux morts de Tilff

Le monument français de Châtelet

En octobre 1920, un comité provisoire se forme pour ériger un monument en l’honneur des Français morts durant la guerre. Réalisé par le sculpteur Jacques Marin, il représente la force morale repoussant la force brutale : celle-ci est symbolisée par un énorme bloc de pierres surplombant le héros qui l’arrête, alors que le coq gaulois lance un cri de victoire dans sa direction. Le monument est inauguré le 12 septembre 1921 et, par la suite, les fêtes de septembre en l’honneur de la Wallonie seront l’occasion de rassemblements. La place à proximité de ce bâtiment est par ailleurs baptisée « place Franco-Belge ».

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Adresse : 
Rue des Français, 6200 Châtelet
Titre alternatif : 
Monument français de Châtelet

Le monument aux morts français de 14-18 d'Arlon

C’est à l’initiative de la Jeunesse arlonaise, club de football créé au lendemain de la Première Guerre mondiale, qu’est érigé un monument à la mémoire des soldats français morts durant le conflit. L’architecte Lamy et le sculpteur arlonais Jean-Marie Gaspar sont sollicités et dessinent un coq gaulois perché sur une colonne de pierre. Le symbole est double : le coq symbolise la France, mais le monument rappelle nettement celui qui avait été élevé peu avant le conflit à Jemappes, à l’initiative du Mouvement wallon, dont le coq était l’oeuvre de Gaspar également, mais qui avait été dynamité par les Allemands en 1914. À la différence du coq de Jemappes, qui commémorait une victoire de la Révolution, le coq d’Arlon a la gorge tendue dans une attitude de défi, prêt à pousser un cri de triomphe à l’égard de l’ennemi et il est perché sur un casque allemand.

Fondu à Schaerbeek, il est terminé en juillet 1919. La ville d’Arlon, parée des couleurs belges et françaises, inaugure en grande pompe son nouveau monument le 17 août 1919, en présence du général de Castelnau, adjoint du maréchal Joffre. Il s’agit d’un des premiers monuments élevés en Belgique à la mémoire des morts de la Grande Guerre. Sur sa base sont inscrits les mots suivants : « À nos amis de France 1914-1918 ». Le carré des soldats français tombés à Arlon entoure le monument, à côté duquel flotte un drapeau français. Le coq actuel est une réplique de l’original, due au sculpteur Demanet, installée en septembre 1956 à la place de l’oeuvre de Gaspar qui avait connu en 1940-1945 le même sort que le coq de Jemappes en 1914-1918, en terminant dans les fonderies du Reich.

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Adresse : 
Cimetière d'Arlon, rue de Diekirch, 234, 6700 Arlon
Titre alternatif : 
Monument aux morts français de 14-18 d'Arlon
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La bibliothèque Nicolas Pietkin

La bibliothèque Nicolas Pietkin porte le nom d’un des principaux défenseurs de la civilisation latine dans la Wallonie malmédienne. Né à Malmedy en 1849, sous le régime prussien (1815-janvier 1920), il est nommé curé à Sourbrodt en 1889. Durant la période de germanisation forcée, sous Bismarck et ses successeurs, Il ne cessera de lutter contre les mesures imposées par le Kulturkampf à l’encontre l’Église et contre l’interdiction du français.


La Louve de Sourbrodt

Fondateur du Club wallon en 1898, avec son neveu Henri Bragard, Nicolas Pietkin est membre de la Société liégeoise de littérature wallonne dès 1902 et membre d’honneur du Musée de la Vie wallonne dès sa création en 1913. Surnommé « Le loup des Ardennes » par les Prussiens, l’abbé Pietkin est arrêté et brutalisé en août 1914 pour ses sympathies envers la culture française et la Wallonie. Décédé en 1921, il eut la satisfaction de voir Malmedy revenir à la Belgique.

En hommage, l’Assemblée wallonne, premier parlement   officieux – de Wallonie, ouvrit une souscription pour lui élever le Monument à la Louve de Sourbrodt, inauguré le 3 octobre 1926. Endommagé par des sympathisants nazis pendant l’hiver 1940, ce monument est restauré et inauguré une nouvelle fois le 2 juin 1957.

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Adresse : 
Place du Châtelet, 4960 Malmedy
Plaque commémorative : 
Titre alternatif : 
Bibliothèque Nicolas Pietkin
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