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Ferme traditionnelle de la région à Hansez

Une petite ferme située sur La Heid conserve elle aussi une trace discrète de l’époque française. Construite à la fin du XVIIIe siècle, elle compte également une dépendance sur laquelle se trouve une pierre gravée de l’inscription « L’an V du règne républicain » (1796-1797).

 

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Traces liées à la principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy

De nombreux autres bâtiments et monuments sont liés de près ou de loin au passé principautaire stavelotain parmi lesquels ceux cités ci-après.

1. Anthisnes, château d’Ouhar, fief de l’avouerie d’Anthisnes dès 1470 relevé par de nombreuses familles nobles. Construit vers 1647 par Laurent de Charneux, membre du Conseil ordinaire du prince-évêque Maximilien-Henri de Bavière (1650-1688).

2. Anthisnes, fief Baré ou fief d’Omalius, également lié à l’avouerie d’Anthisnes. Résidence entre autres de Jean d’Omalius, greffier de la Haute Cour de Liège. Ensemble clôturé des XVIIe et XVIIIe siècles.

3. Anthisnes, seigneurie de Vien, demeure néoclassique bâtie vers 1770 par un échevin de la Haute Cour de Liège.

4. Ces trois premiers lieux ci-dessus furent souvent les témoins de hauts faits et l’habitation de grands personnages liés à la principauté de Liège. En vertu du contrat d’échange entre Charles-Nicolas d’Oultremont et Jacques de Hubin du 23 avril 1768, il faut toutefois les compter dans les possessions stavelotaines à la fin de l’Ancien Régime.

5. Clavier (Atrin), ancienne ferme d’Atrin ou château d’Atrin, seigneurie relevant de la Cour féodale de Stavelot. Citée pour la première fois en 959, la seigneurie fut la propriété des sires de Houffalize au XIVe siècle et de Jean, roi de Bohème et comte de Luxembourg, à partir de 1338. Conrad de Terwangne de la Tour, seigneur d’Atrin vers 1490, fut gentilhomme de l’Assemblée de l’État de la Principauté tenue en l’abbaye de Bernardfagne. Bien de la famille de Méan de 1660 à la Révolution.

6. Clavier (Atrin), pire al gâte, borne seigneuriale aux blasons effacés.

7. Clavier/Ocquier (Amâs), château d’Amâs, relevant en fief de la Cour féodale de Stavelot. Solide construction comprenant des parties érigées entre le XVIe et le XIXe siècle.

8. Clavier/Ocquier, église Saint-Remacle, dalle funéraire de Nicolas de Vervoz d’Amâs, châtelain de Logne.

9. Comblain-au-Pont, tour de l’ancienne église Saint-Martin, au milieu du cimetière désaffecté encore fermé par une enceinte fortifiée, ancienne tour refuge de l’époque romane.

10. Comblain-au-Pont/Poulseur, tour de Poulseur ou de Renastienne, ancienne seigneurie luxembourgeoise passée au XIVe siècle aux mains de la famille stavelotaine des Weismes, sires de Reinhardstein. Sans doute construction de la fin du XIIIe siècle remaniée par après.

11. Comblain-au-Pont/Poulseur, neuve cense, siège de l’ancien fief du Many cité au XIIIe siècle, qui passa ensuite entre les mains de diverses familles jusqu’au XVIIIe siècle.

12. Ferrières/Xhoris (Saint-Roch), ancien monastère de Bernardfagne, actuel collège Saint-Roch, lieu de réunion de l’assemblée des officiers et gentilshommes du comté de Logne. Fondé en 1155 avec l’appui de l’abbé de Stavelot, il fut entièrement détruit à la fin du XVe siècle et reconstruit par la suite.

13. Grâce-Hollogne/Horion-Hozémont, château de Horion, siège de la seigneurie de Pas-Saint-Martin et de la vouerie de Horion. La commune de Horion-Hozémont réunissait sous l’Ancien Régime les seigneuries de Horion et de Pas-Saint-Martin, faisant partie de la principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy et les seigneuries de Hozémont et de Lexhy, faisant partie de la principauté de Liège.

14. Hamoir/Comblain (Fairon), ancienne Cour de justice dépendant du chapitre de Malmedy. Construction du XIXe siècle comprenant des parties anciennes du XVIIe siècle.

15. Hamoir/Filot, ferme et ancien moulin banal des Gottes ou d’Insegotte, propriété des abbés de Stavelot-Malmedy à partir de 1597.

16. Hamoir/Filot, édifice nos 36-38 rue de Logne, ancien lieu de réunion des plaids généraux et des chefs de famille sous l’Ancien Régime.

17. Lierneux/Bra (Noirefontaine), château-ferme de Noirefontaine, ancienne résidence campagnarde d’été des princes-abbés de Stavelot-Malmedy. Peut-être construite pour la première fois en 1540, détruite et relevée de ses ruines au XVIIIe siècle.

18. Olne/Mont-Saint-Hadelin, ancienne maison scabinale ou maison Ancion. Seigneurie de Mont-Saint-Hadelin, appartenant à la principauté abbatiale (quartier de Louveigné) mais enclavée dans le ban d’Olne (pays d’Outremeuse, duché de Brabant).

19. Sprimont/Louveigné, tour Lempereur ou tour forte, siège d’un fief de la principauté de Stavelot. Une avouerie confiée aux seigneurs de Fraipont et une prévôté y dépendaient de la châtellenie de Logne jusque tard dans l’Ancien Régime.

20. Stoumont/Chevron, maison forte, ancien château de Chevron, siège d’une cour de justice ressortissant à la Haute Cour de Stavelot et résidence des mayeurs héréditaires de Chevron du XVe au XVIIIe siècle. Bâtisse reconstruite en 1640 par le mayeur N.-L. de Harre et démolie en 1865 ; seule une ferme subsiste sur laquelle ont été replacées les ancres de l’ancienne maison forte.

21. Stoumont/Chevron, église Notre-Dame, dalle funéraire armoriée de Nicolas-Louis de Harre, « officier héréditaire du ban de Chevron en la Haute Cour féodale de comté de Logne ».

22. Stoumont/Chevron (Les Forges), ancien moulin banal de Chevron, construction probablement du XVe siècle, propriété des princes-abbés de Stavelot-Malmedy à partir du XVIIe siècle.

23. Stoumont/La Gleize, église de l’Assomption de la Sainte-Vierge, dalle funéraire de Guillaume de Froidcourt, seigneur de Froidcourt et châtelain de Logne.

24. Stoumont/La Gleize, cimetière, croix de pierre aux armes des la Vaulx-Renard, seigneurs du ban de Roanne, 1784. 25. Stoumont/La Gleize (La Venne), moulin Mignolet, ancien moulin banal de Lorcé, cité en 1670 et reconstruit au XVIIIe siècle.

26. Stoumont/La Gleize (Moustier), cimetière, croix (maçonnée dans le mur d’enceinte) de Jacques Mathieu de Nouville, échevin du ban de Roanne, 1649 et croix armoriée de Gabriel Depresseux de Heilrimont et son épouse, échevin du ban de Roanne.

27. Stoumont/Rahier, église Saint-Paul, pierre tombale de Gilles de Rahier, « seigneur de Rahier et souverain officier des pays de Stavelot et comté de Logne ».

28. Stoumont/Rahier, vestiges de l’ancienne maison-forte de Rahier.

29. Stoumont, château de Froidcourt, ruines de la forteresse du XVe siècle relevant du prince-abbé. Cheminée aux armes de Gilles-Ferdinand de Rahier, podestat et souverain officier de Stavelot et du comté de Logne, membre de l’État noble de Stavelot, provenant de l’ancienne maison-forte de Rahier.

30. Trooz/Fraipont (Haute-Fraipont), château de Haute-Fraipont, siège de la seigneurie du même nom qui relevait de la Cour féodale de Stavelot. Reconstruit après avoir été incendié par des soldats français en 1677, le château était bâti sur les fondations d’une forteresse médiévale dont une partie des murailles est encore visible à l’intérieur de l’aile sud.

4960 Malmedy
4970 Stavelot

Frédéric MARCHESANI, 2013

IPW

Lieux de mémoire Don Juan d'Autriche

L’infant Don Juan d’Autriche est né en 1545 à Ratisbonne. Il est le fils de Barbara Blomberg, fille d’un notable de la ville et de Charles Quint. Il ne connaît son père qu’en 1556 lorsqu’il arrive en Espagne et est reconnu par son demi-frère Philippe II comme membre à part entière de la famille. Il mène alors pour l’Espagne une brillante carrière militaire et défait notamment les Turcs au cours de la très célèbre bataille de Lépante. En 1576, il est nommé gouverneur des Pays-Bas par Philippe II et vient alors s’installer dans nos régions. Il meurt le 1er octobre 1578 du typhus, maladie contractée au cours d’une campagne militaire.

La ferme dite « de Don Juan d’Autriche » à Bouge, lieu présumé de la mort du fils de Charles Quint © IPW

Outre son cénotaphe placé dans la cathédrale Saint-Aubain, bien d’autres lieux en région namuroise témoignent des dernières heures du gouverneur général :

- Don Juan s’installe fin juin 1577 dans le palais des gouverneurs de Namur et y reçoit la reine Margot le 20 juillet de la même année ;
- la chapelle-Dieu de Gembloux témoigne de la dernière bataille livrée contre les États généraux à cet endroit, comme le précise une pierre scellée dans l’enceinte du monument : « Cette chapelle a été érigée en souvenir de la défaite des Gueux par Don Juan d’Autriche dans la bataille qu’il leur livra ici le 31 janvier 1578 » ;
- l’actuelle rue Don Juan d’Autriche à Bouge abriterait la dernière demeure de Don Juan. Au no 11 existe toujours une ferme dite « de Don Juan ». Cette imposante tour a peut-être été bâtie à l’emplacement du célèbre pigeonnier où le gouverneur mourut.

5000 Namur
5030 Gembloux

Frédéric MARCHESANI, 2013

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Bornes limitatives du marquisat de Franchimont

Site de la Fagne Saint-Remacle
Plusieurs bornes se trouvent sur le site de la « Fagne Saint-Remacle », à cheval sur le territoire des communes de Theux et de Sprimont (Louveigné). Ces bornes-frontières situées sur le territoire franchimontois marquent la limite entre les principautés de Liège et de Stavelot. Elles ont été plantées le 14 octobre 1768 lors de la création de la route Liège-Spa via Louveigné et Theux en présence du chevalier Léonard de Streel, représentant du prince-évêque de Liège et marquis de Franchimont Charles-Nicolas d’Oultremont et du baron de Sélys et de Fanson, représentant le prince-abbé de Stavelot-Malmedy Jacques de Hubin. Ces éléments d’1 m de hauteur environ et de forme pyramidale sont sculptés dans la pierre calcaire et portent les inscriptions suivantes sur quatre faces : LG / AO / 1768 / STAVELOT.

Pepinster/Tancrémont
Dans les bois de Tancrémont, plusieurs bornes limitatives du marquisat de Franchimont marquent la frontière avec la seigneurie stavelotaine de Louveigné.

Frédéric MARCHESANI, 2013

IPW

Moulin impérial de Nobressart

Faisant partie intégrante de la seigneurie luxembourgeoise de Thiaumont, le ban de Nobressart comprenait également au Moyen Âge les villages de Heinstert, Almeroth et Louchert. 

Les droits seigneuriaux appartenaient directement au duc de Luxembourg jusqu’à leur engagement à la comtesse de Reckem en 1646. 

En 1652, la seigneurie est acquise par l’abbaye de Clairefontaine avant d’être rachetée une dernière fois par les maîtres de forges de Habay-la-Neuve.

Une trace similaire à celles conservées sur le sol arlonais subsiste dans la localité de Nobressart. 

Il s’agit une fois de plus d’un moulin reconstruit en 1776 par l’architecte Nicolas Burton, bien qu’ici remanié au cours des deux siècles suivants. 

Entre la seconde et la troisième travée du volume principal, à l’étage, se trouve un cartouche remarquablement conservé et frappé de l’aigle bicéphale, des initiales M et T et du millésime 1776. 

La composition est analogue à celle des traces liées à l’impératrice Marie-Thérèse : un blason entouré de l’aigle bicéphale et surmonté de deux couronnes.

Quartier du Moulin Impérial 317
6717 Nobressart

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Frédéric MARCHESANI, 2013

IPW

Girouette du moulin de Lacuisine

Fondé selon toute vraisemblance au début du XIVe siècle, le village de Lacuisine est affranchi en 1304 par le comte Arnould IV de Chiny. 

Le village conserve lui aussi un moulin, construit dans le premier tiers du XVIIIe siècle. L’édifice est cette fois caractérisé par la présence d’une girouette représentant l’aigle bicéphale des Habsbourgs d’Autriche installée le 21 novembre 1770. 

La pose de cet élément au sommet de la toiture correspond en effet à l’achat de girouettes pour les usines de l’impératrice d’Autriche et place Lacuisine parmi les douze bâtiments qui obtiennent à l’époque le statut particulier « d’usine domaniale », privilège accordé par l’impératrice aux exploitants d’usines de ce type. 

Le bâtiment était en effet un moulin-scierie fonctionnant avec une roue à aubes et constitue aujourd’hui un témoin privilégié de cette volonté de Marie-Thérèse d’imprimer sa marque sur les bâtiments industriels de ses territoires. 

Les divers exemples luxembourgeois de panneaux armoriés peuvent également être reliés à ce genre d’entreprise.

Rue des Iles 56
6821 Florenville

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Frédéric MARCHESANI, 2013

J. Massaux

Lieu-dit « La Pyramide », Havelange

À l’est d’Havelange se situe le petit hameau de Bouillon. Au lieu-dit « La Pyramide » se trouve un étonnant monument isolé sur un sommet dénudé au sud du hameau. Érigé en pierre bleue dans le premier quart du XIXe siècle, il se compose d’un haut piédestal en grand appareil surmonté d’un obélisque élancé à bossages et orné de guirlandes de style Empire dans sa partie supérieure. Le tout était vraisemblablement surmonté d’une terminaison sphérique à l’origine, aujourd’hui disparue.

Ce monument quelque peu original est un des rares héritiers de la campagne de triangulation cartographique de la région du Rhin et du nord de la Belgique, réalisée entre 1801 et 1813 par le colonel Tranchot à la demande de Napoléon .

Verlée
5370 Havelange

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Frédéric MARCHESANI, 2014

IPW

Ancien moulin de Thibessart

La localité de Mellier, habitée depuis la Préhistoire, passe au Xe siècle dans le domaine des comtes de Chiny. Ces derniers y érigent une forteresse qui est occupée et détruite par le comte de Luxembourg en 1268. Le ban de Mellier forme ensuite avec la seigneurie de Neufchâteau un ensemble territorial administré en prévôté et regroupant une quarantaine de villages. Au cours de la période luxembourgeoise, elle est notamment gouvernée par les de la Marck et les Arenberg. Le village est sous l’Ancien Régime fortement caractérisé par ses forges, au centre d’une importante activité économique.

En bordure du ruisseau de Mandebras, un ancien moulin témoigne lui aussi de l’entreprise impériale de marquage des bâtiments industriels. Aujourd’hui volume de ferme en schiste crépi superbement rénové, le complexe présente un noyau remontant au XVIIIe siècle. 

À l’arrière se trouve une dalle maçonnée aux armes impériales analogue aux autres. Toutefois, celle-ci nous est parvenue dans un très bon état de conservation, contrairement à celles d’Udange et d’Arlon. On y distingue clairement l’aigle bicéphale surmontée de la couronne, les lettres M et T et la date de 1778.

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Frédéric MARCHESANI, 2013

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Ferme du Tombeu à Hognoul

Située un peu à l’écart du village de Hognoul, la ferme du Tombeu, également appelée ferme Lejeune, a été construite en brique et calcaire entre le XVIIe et le XIXe siècle. 

Elle est aujourd’hui un des témoins des opérations militaires menées par les troupes françaises contre les Autrichiens dans nos régions à la fin de l’année 1792 et plus particulièrement sur les hauteurs de Liège la veille de l’entrée des armées républicaines dans la capitale principautaire. 

Encastrée dans le soubassement de l’édifice, une pierre calcaire renferme un boulet de canon autour duquel on peut lire « DUMOURIEZ / REP : [ublique] FRAN : [çaise] / 27 N : [ovembre] 1792 ». Ce boulet de canon, subitement arrêté par le mur de la ferme, est par la suite devenu un discret monument commémoratif à la gloire du général français, l’inscription étant venue s’inscrire autour du vestige de la bataille.

 

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Frédéric MARCHESANI, 2014

IPW

Ferme du Tchestia

Le village de Wansin était compris sous l’Ancien Régime dans une vaste seigneurie avec les villages de Wansineau et Chapeauville. 

Elle fit longtemps partie du domaine des comtes de Namur et de leurs successeurs avant d’être vendue en 1688 à Charles Zuallart et de passer entre diverses mains jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. 

La ferme du Tchestia (Tchestia signifie château en wallon), vestige du château-ferme des seigneurs du lieu, était le siège de cette seigneurie constituant une enclave namuroise dans les terres du duché de Brabant. Organisés autour d’une cour pavée, les bâtiments actuels ont été érigés principalement dans la seconde moitié du XIXe siècle. Le logis conserve toutefois d’importants éléments de la première moitié du XVIIIe siècle, dont une fenêtre à croisée en pierre de Gobertange. Le seigneur y possédait une haute cour de justice.

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Frédéric MARCHESANI, 2013