Art public

Jean Glibert : de forme et de couleur

Ayant abandonné la création d’objets peints pour des démarches plasticiennes où l’idée de peinture se conjugue avec le projet architectural ou urbanistique, Jean Glibert est l’un des rares artistes dont les œuvres n’existent que dans leur valeur « d’intégration ». Il n’est d’ailleurs pas étonnant que ce défenseur de la couleur et de la lumière ait dirigé l’atelier de vitrail de La Cambre (Institut supérieur des arts visuels), entre 1975 et 1995. Traditionnellement, le vitrail est cette interface entre intérieur et extérieur, par laquelle la lumière extérieure prend une couleur, une chaleur. La référence au vitrail, au-delà des l‘idée que l’on se fait de cet art appliqué traditionnel, nous permet de saisir le principe de conjonction « transparence – espace – lumière » que recherche l’artiste.

En collaboration avec le designer Jacques Tilman, le plasticien fut chargé par la commission des Arts de la mise en lumière de l’ancien hôtel Desoër de Solières et de son environnement immédiat.

La transformation ou la simple orientation de la lecture des espaces architecturaux par la couleur et donc, inévitablement par la lumière, est la principale préoccupation que Jean Glibert poursuit depuis près de quarante ans.

Face à un édifice, certes ancien, mais tout aussi contemporain par l’interventionnisme de sa réhabilitation, Jean Glibert a choisi d’installer des « drapeaux de lumière », c’est à dire des disques réfléchissants portés par des mâts de hauteurs et d’inclinaisons différents.

Fonctionnant la nuit tombée, la lumière colorée, provenant de diffuseurs dans le sol de la cour, donne vie à ces drapeaux qui la réfléchissent sur l’édifice. Le propos sur la couleur d’un monument historique à la lumière du jour étant du ressort des spécialistes de la restauration, Jean Glibert dut réfléchir au rôle de son intégration. D’où l’idée d’intervenir sur un éclairage nocturne et indirect. Celui-ci soutient la couleur diurne naturelle des badigeons, son intensité chromatique étant régulée par domotique. Parallèlement, Philippe Greisch s’est chargé d’un éclairage de la tour circulaire par un dispositif qui diffuse la lumière par le recours à la fibre optique à tous les étages.

Jean Glibert ne travaille pas uniquement par réflexion de sources lumineuses émises artificiellement, il est aussi connu comme coloriste de nombreux travaux d’architecture.

Le site : l’ancien hôtel Desoër de Solières à Liège - "espace Wallonie"

L’espace Wallonie à Liège est implanté dans un hôtel édifié entre 1555-1561 pour Guillaume d’Elderen, président du Conseil privé et de la Chambre des comptes. L’hôtel doit cependant son nom à un occupant de la fin du XIXe siècle, Oscar Desoër de Solières. Complètement ruiné, ravagé par un incendie, l’avenir de l’édifice était plus qu’incertain. Composé de deux ailes perpendiculaires réunies par une tour carrée à leur intersection, il présente la particularité d’être l’un des rares édifices liégeois de style Renaissance. Situé dans le cœur historique de la ville, à deux pas des Places Saint-Lambert et Saint-Michel, il offrait à la Région, une visibilité certaine. On peut considérer que sa réhabilitation constituait un véritable défi. Les volumes intérieurs ont été totalement reconstruits car plus rien d’original ne pouvait être préservé. Les façades, avec leurs baies riches d’éléments sculptés en tuffeau si caractéristiques, constituent les seuls témoins anciens dont la préservation était envisageable. Les éléments sculpturaux les plus fragiles sont exposés à l’intérieur, dans des espaces de transition.

Le bureau d’architecture Greisch, auteur du projet, décida de supprimer les extensions sans intérêt historique pour y substituer une tour vitrée en rupture avec le style de l’ancien hôtel particulier. Matériaux de haute technologie (aciers spéciaux, vitrages…) et insertions contemporaines se substituant aux formes passées, comme les mansardes notamment, attestent d’un souhait de préserver le patrimoine régional en laissant à l’architecte contemporain suffisamment de possibilité d’expression.  Adresse : place Saint-Michel n° 86 4000 Liège

Conditions d'accès : zone publique accessible sans restriction

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Pinky Pintus : perception et impression

Surplombée par une passerelle, le comptoir d’accueil, créé ici par Pinky Pintus, cherche à s’inscrire totalement dans l’univers de la direction générale des Routes et Bâtiments du Service public de Wallonie. Dans cet édifice destiné à la gestion des réseaux routiers, Pinky Pintus s’évade en évoquant l’univers des paquebots que lui inspirent les gardes corps de la passerelle qui surplombe le premier étage. Dès lors, dessine-t-elle un comptoir d’accueil en forme de proue de navire très stylisée. Disposées angulairement, les faces du comptoir sont deux quadrilatères posés obliquement pour contredire la succession des murs verticaux partout ailleurs. Ces obliques suggèrent un mouvement, quoi de plus normal dans un tel cadre.

Comparant les ailes du bâtiment à celle d’un avion, la designer prolonge ses rêveries en imaginant le voyage que le visiteur pourrait accomplir à l’aide d’images projetées. En face du comptoir, une zone de repos et d’attente convie le visiteur à pérégriner à la découverte des travaux routiers. Des projections d’images numériques sur un mur, clichés privés et photographies réalisées par Muriel Thies, témoignent de l’impact des réalisations de ce ministère. Judicieuse entrée en matière pour les visiteurs invités à une séance de travail. Outre l’aspect narratif du programme, Pinky Pintus compte sur la distorsion des images. Projetées en oblique sur le mur, déformées donc, celles-ci renforcent une volonté de brouiller les repères spatiaux, de déstructurer l’espace.

En projetant l’image lumineuse d’un cadran d’horloge sur le mur latéral du comptoir d’accueil, c’est comme si l’on tournait le temps en dérision. Ce jeu sur sa représentation n’est pas dénoué d’humour. Tâche lumineuse omniprésente, le visiteur se retrouve face au temps lorsqu’il oblique pour s’adresser à l’accueil, face à une réalité concrète de son voyage. Le mobilier a été conçu avec la complicité de l’Atelier Naos, designer et ensemblier liégeois lui-même lauréat d’un concours de la Commission des arts à Charleroi. L’espace créé derrière cette proue abrite ordinateur, téléphone et autres accessoires. Les matériaux choisis sont le chêne blanchi et l’inox pour les accessoires. Un cordon de lumière souligne la liaison du meuble au sol pour donner une impression de lévitation.

Le site : la direction des Routes du Brabant wallon à Ottignies La direction générale des Routes et Bâtiments du Service public de Wallonie  a choisi d’implanter son antenne en Brabant wallon dans un édifice neuf aux abords de l’avenue de Veszprem à Ottignies.

D’allure assez classique, l’édifice se réfère à l’architecture publique traditionnelle : un corps central sur trois niveaux et deux ailes sur deux niveaux s’étendant symétriquement de part et d’autre. Un parement de briques couleur terre de Sienne et des toitures à doubles pans en zinc renforcent cette pondération des effets décoratifs. L’ensemble est austère et rigoureux tout en cherchant un confort d’utilisation. Si neuf baies carrées animent parcimonieusement les ailes au niveau du rez-de-chaussée, la tendance s’inverse aux étages où un rythme de colonnes hors d’œuvre supporte les toitures pour permettre un allègement maximal de l’étage supérieur. Les fenêtres y sont dès lors quasiment panoramiques.

Le concours valait ici pour l’aménagement artistique du hall d’accueil, espace particulièrement stratégique dans ce genre d’édifice. Après consultation de six créateurs, c’est la liégeoise Pinky Pintus qui fut choisie par le jury en mars 2000.

L’œuvre en tant que telle cherche à modifier toute l’atmosphère du hall. Le comptoir d’accueil apparaît latéralement, à la gauche du visiteur, après qu’il ait traversé un sas. Il est disposé dans un espace percé sur deux étages et éclairé également par la lumière provenant du premier. La passerelle qui surplombe l’accueil est à l’origine du sens que la designer voulait donner à son mobilier. De cet espace aéré du premier étage, se déploient les couloirs distribuant les bureaux des deux ailes symétriques de l’édifice, autre élément ayant inspiré le projet d’intégration.

Adresse : avenue de Veszprem, 3 1340 Ottignies-Louvain-la-Neuve

Conditions d'accès : hall accessible aux heures de bureau

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Marc Feulien : l'arc

L’intégration de Marc Feulien à la maison du bailli est une œuvre très simple, dépouillée, abstraite mais riche de portée symbolique. Disposant d’un mur grand mur blanc et aveugle, traversé et coupé visuellement par une passerelle reliant les premiers niveaux des édifices anciens et modernes, Marc Feulien a travaillé sur le rituel du passage, préoccupation dans son travail depuis les années nonante. Non loin, à l’Eden, Centre Culturel régional, le plasticien avait exploité cette thématique pour une intégration commandée lors de travaux de rénovation de la salle de spectacle. Il s’agissait là de la traversée de systèmes cubiques. Ici, Marc Feulien insère, dans l’épaisseur du mur, un encadrement carré rouge. L’idée de passage a lieu dans l’image formée sur le mur, comme si le spectateur pénétrait dans le paysage abstrait mais aussi plus concrètement d’un lieu vers un autre. Le quart supérieur gauche du quadrangle est détaché du mur, perpendiculairement, afin d’obtenir une section en « L » renversé, surplombant la passerelle. Visuellement, lorsque l’on entre dans l’espace d’accueil, l’œil reconstitue le carré initial, il discerne aussi l’orientation vers l’ancien édifice que suggère la partie en décrochage.

Ici, le travail sur le bois laqué étonnera les amateurs de l’œuvre de Marc Feulien. Céramiste de formation, celui-ci a constamment exploité les effets de matière et de texture. Dans ses céramiques, ses pierres taillées et ses fontes, il s’est largement inspiré des tonalités et des matériaux qu’il trouvait dans les paysages industriels de sa région natale. Ici, le choix du rouge laqué s’est opéré par contraste. Le rouge primaire, choisi également pour le mobilier métallique, marque la scission entre le passé et le présent, il parvient à la même perfection en terme de traitement industriel que les autres matériaux utilisés dans l‘architecture (acier inoxydable, pierre polie…). Cependant, dans l’esprit de Marc Feulien, l’analogie entre la terre et le carré reste évidente. Le carré est le symbole du lieu idéal, sa propre synthèse spatiale du paysage.

Le site : l’ancienne maison du Bailli à Charleroi - "espace Wallonie"

Comme la plupart des cités industrielles de Wallonie, Charleroi compte parmi ces villes dont les centres historiques ont connu de profonds bouleversements au XIXe siècle. De la forteresse du XVIIe siècle, démantelée en 1868, il ne subsiste que peu de vestiges, sinon un tracé significatif des rues de la Ville Haute. Parmi ces témoins du passé, il subsiste la maison du bailli, érigée en 1780 et située aujourd’hui au n°3 de la rue Turenne.

Sa façade, tournée vers l’un des côtés de l’hôtel de ville art déco (1936), est typique du style Louis XVI. L’intérieur comme l’extérieur ont fait l’objet de travaux de restauration importants en 2000.

À l’arrière de l’édifice, après avoir procédé à la démolition de plusieurs immeubles, une communication a été établie sur une place publique et un passage pédestre vers la plus importante artère commerciale de la Ville. Une extension contemporaine à la maison du Bailli a été construite d’après les plans de l’architecte Jean-Michel Autenne.Un intéressant contraste entre les façades a été ainsi créé. On retrouve d’un côté, l’édifice avec deux niveaux, son entrée axiale sous une allège millésimée 1780, un parement de briques enduites sur un soubassement en pierre calcaire ; de l’autre, une façade résolument contemporaine de verre et d’acier inoxydable. Entre ces deux univers, l’espace intérieur de la nouvelle construction profite d’une cour intérieure pour gérer le passage de l’ancien édifice vers le nouveau. C’est donc autour de ce vide central qu’est organisé, tout en transparence, le nouveau hall de lEspace Wallonie de Charleroi et de l’Agence wallonne à l’exportation (Awex). C’est là, au cœur de l’espace public que se situe, sur un mur de briques enduites de 5 x 9 m, l’intervention de Marc Feulien.

Adresse : rue de France, 3 6000 Charleroi

Conditions d'accès : l'espace Wallonie vous accueille du lundi au vendredi de 8 h 30 à 17 h 00.

Contact : 071 20 60 80

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Naos Atelier

Le hall d’accueil de cette antenne des services régionaux à Charleroi a été entièrement aménagé par le bureau de design liégeois Naos Atelier. L’un de ses fondateurs, Pierre Jeghers a cherché une dimension poétique plus très forte à cet espace de 50 m² destiné à accueillir les visiteurs. Parce que l’intégration artistique prenait place dans un imposant édifice dont l’architecture ne rappelait pas particulièrement la personnalité de la ville, le hall voulait d’emblée la relater plus intimement.

Naos Atelier s’est d’une part chargé de réaliser le mobilier, comme il l’aurait fait pour tout autre espace d’accueil, mais en donnant d’autre part une dimension narrative très marquée par la présentation de cliché photographiques.

L’idée maîtresse de cette intégration est de contrarier la fonction de cet espace, initialement conçu comme un lieu de passage, par le présentation d’un album photo, un livre ouvert sur le passé, rempli d’images de gens qui ont façonné l’histoire de la cité. Naos Atelier a réalisé ce choix d’images qui interpellent au sein des collections du Musée de la Photographie de Charleroi. Monde ouvrier dans sa dimension naturaliste et poétique, exil des travailleurs italiens en Wallonie, paysages industriels nocturnes… tels sont quelques-uns des sujets des photographies de Roger Anthoine, Herman Chermanne ou Jean-Louis Sieff, visibles dans le hall. Loin des images clichées du Pays noir, à l’encontre d’une vision misérabiliste, c’est le caractère humain et généreux de la ville qui est constamment exploré. En provoquant une trace émotionnelle qui incite à marquer un temps d’arrêt, l’espace devient autonome, hors du temps, déconnecté des réalités contemporaines. Les photographies sont placées sur trois bornes faisant songer à des colonnes Morris ou sur les murs vierges. Les images sont imprimées sur des films transparents couleurs sépia façon diapositives ou sur des supports papiers traditionnels. Des phrases de l’historien Carl Havelange prolonge le contenu visuel.

Quant au mobilier, entièrement en bois (merbau), chaleureux et sobre, il trouve la meilleure adéquation entre l’esthétique inhérente aux matériaux traditionnels et les technologies nouvelles qui les mettent en œuvre. Cet équilibre est l’un des leitmotive du travail de Naos Design.

Le site : l’îlot de l’Écluse à Charleroi - Services extérieurs du SPW xxx de la direction générale des Routes et Bâtiments, de la direction générale de l'Agriculture, des ressources naturelles et de l'Environnement et de la direction générale de l'Aménagement du Territoire, du Logement, du Patrimoine et de l'Energie Actualiser

Le complexe administratif de l’îlot de l’Écluse regroupe divers services régionaux. Ce quartier au bord de la Sambre, situé entre les rues de l’Écluse, de Marcinelle et le quai de Brabant, a connu de profondes transformations au cours des années 1990. On est bien loin de l’époque où un pont et une écluse donnaient des accents pittoresques au lieu. Dès les années 1930 déjà, le cours initial de la Sambre fut modifié pour céder sa place à l’un des principaux boulevards de la Ville basse – le boulevard Joseph Tirou. Aujourd’hui, c’est le pont de la Résistance qui sépare ce quartier du centre de la commune de Marcinelle. Paysage urbain éclectique, prédominé par l’industrie lourde, une gare tentaculaire, un périphérique en viaduc, un quai de Sambre avec ses bâtisses patriciennes art déco et ses immeubles à appartement modernistes, une statuaire de Constantin Meunier (1903), etc., les abords de l’îlot de l’écluse constituent l’un des lieux les plus contrastés de Wallonie.

Réalisation des Sociétés interprofessionnelles d’architectes Dooms en collaboration avec le bureau Nokerman, le complexe immobilier de l’îlot de l’Écluse s’étend sur 14 000 m². Sa sobriété est celle qui caractérise différents édifices érigés par le Service public de Wallonie, à Jambes notamment.

Adresse : rue de l'Écluse, 22  6000 Charleroi

Conditions d'accès : hall d'entrée accessible aux heures de bureau

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Emile Desmedt : le Cadran solaire

 Pour aménager la zone extérieure de l'hôpital des Anglais, à Liège, la commission des Arts a choisi le projet proposé par le sculpteur Émile Desmedt. Celui-ci s'est inspiré de l'histoire de l'édifice, pour déterminer son intégration : longtemps occupé par de nombreux hommes de sciences (mathématiciens, astronomes, médecins, etc.), celui-ci comptait plusieurs cadrans solaires. L'artiste s'est inspiré de cette forme pour proposer une oeuvre qui intègre un cône sculpté, dirigé obliquement vers le ciel, comme une lunette d'astrophysicien. Celle-ci rappelle également le fil à plomb et le pendule, outils des architectes des siècles précédents.

Le cône de ce cadran solaire, monumental et fonctionnel, repose sur ses flancs tandis que l'axe central (le style) d'une longueur de 20 mètres est prolongé vers le ciel. Par rapport au sol, ce dernier élément est incliné selon un angle de 50°40', soit la latitude du lieu. Des tendeurs rejoignent harmonieusement le style et les vingt-quatre sections qui constituent la base conique. Posé entre les pelouses et le revêtement, ce cadran solaire monumental "sonne" douze heures en soulignant cette limite entre les deux surfaces.

Dans l'ensemble, l'oeuvre fonctionne surtout comme un signal visuel, pour celui qui pénètre dans l'enceinte du bâtiment, sans qu'elle ne nuise à son appréciation. L'artiste a pris en compte la force visuelle de l'édifice et a compris qu'il était inutile de "rivaliser" avec une architecture de cette envergure. La structure du cône évoque d'ailleurs, comme un écho bas, celle de la toiture.

Le site : l’ancien hôpital des Anglais à Liège

Le site historique qu'a choisi les autrités wallonnes pour regrouper ses services régionaux extérieurs implantés à Liège est l'ancien "hôpital des Anglais", situé sur un versant des hauteurs de la ville. Inséré entre les rues Montagne-Sainte-Walburge, du Péri et des Anglais, à proximité du centre historique de Liège, cet endroit se caractérise aussi par son remarquable environnement boisé. Cet établissement fut construit par des jésuites anglais réfugiés, qui y étudiaient et y enseignaient les sciences exactes, notamment l'astronomie. Il fut ensuite transformé en hôpital et conserva cette appellation parmi la population liégeoise.

Il s'agit d'une remarquable bâtisse du XVIIIe siècle de style néoclassique dont la rénovation, oeuvre des architectes Jacques Valentiny et Jacqueline Charlier, offre, y compris le bâtiment annexe récemment élevé, quatorze mille cinq cents mètres carrés de surface. La réhabilitation a permis l'adaptation de la structure intérieure à ses nouvelles fonctions et a mis en évidence les caractéristiques architecturales de la façade, notamment l'alternance de pierres et de briques et les très beaux chaînages d'angle harpés. L'aménagement extérieur a souligné la qualité de l'écrin de verdure qui entoure les bâtiments.

Cette réaffectation d'importance a permis d'intégrer deux oeuvres d'art, à l'intérieur et à l'extérieur. Après appels d'offre, la Commission des arts a souhaité voir réalisés deux projets remarquables : l'aménagement du hall d'accueil par Ladislas de Monge, inspiré ici par le thème de l'arbre sacré d'Yggdrassil ; et l'implantation d'un cadran solaire monumental, dans la cour intérieure, face à la façade principale, des oeuvres d'Emile Desmedt.

Adresse : rue Montagne-Saint-Walburge, 2  4000 Liège

Conditions d'accès : ouvert aux heures de bureau

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Ladislas de Monge : le frêne sacré d'Yggdrassil

Au milieu du hall d'entrée restauré de l'ancien hôpital des Anglais, autour d'une colonne, s'élève un arbre stylisé dont les branches de métal noir se répandent aux quatre coins de la pièce. L'une passe au-dessus du comptoir et repose sur un panneau signalétique ; deux autres se dirigent vers les couloirs qui entourent les cages d'ascenseurs ; la dernière semble traverser le linteau d'entrée. Il s'agit d'une interprétation originale du thème mythologique du frêne sacré d'Yggdrassil, née de l'imagination et des mains du designer Ladislas de Monge. Des lampes placées au hasard de ses branches évoquent la dispersion des rayons lumineux à travers les ramures des arbres d'une forêt dense. Au sommet de la colonne-arbre, quatre structures de frêne assurent une transition visuelle harmonieuse avec la forme quadrangulaire du hall.

Au sol, les trois "racines" en frêne de "l'arbre" découpent des portions de petit granit bleu. Les pierres ont été bouchardées, afin d'offrir un aspect velouté qui feutre les pas, comme l'humus d'une forêt. L'artiste a voulu créer un espace apaisant, empreint de sérénité et qu'accentuent les couleurs patinées des murs. Assis sous les branches d'un arbre accueillant, baignée d'une lumière tamisée, le visiteur trouve un espace d'apaisement inespéré, propice à une évasion spirituelle.

Avec le comptoir d'accueil, Ladislas de Monge a donné toute la pleine mesure de sa maîtrise technique. Une pièce sculptée en merisier, longue de près de trois mètres, semble se tendre, se plisser, se contracter, se gonfler encore, et se rétracter enfin ; comme si elle était animée d'un mouvement intérieur désireux d'adapter son apparence extérieure, pour s'offrir à des mains, à des coudes, voire à un torse en quête d'appui stable. Le hall d'accueil proprement dit est rehaussé d'accords de frêne, bois masculin, clair, dur, solaire, associé avec la colonne à un principe vertical ; tandis que le merisier, au contraire, est un bois féminin, foncé tirant au rouge, souple, lunaire comme le manifeste la courbe rentrante que prend le comptoir.

Le site : l’ancien hôpital des Anglais à Liège

Le site historique qu'a choisi les autroités wallonnes pour regrouper les services régionaux extérieurs implantés à Liège est l'ancien "hôpital des Anglais", situé sur un versant des hauteurs de la ville. Inséré entre les rues Montagne-Sainte-Walburge, du Péri et des Anglais, à proximité du centre historique de Liège, cet endroit se caractérise aussi par son remarquable environnement boisé. Cet établissement fut construit par des jésuites anglais réfugiés, qui y étudiaient et y enseignaient les sciences exactes, notamment l'astronomie. Il fut ensuite transformé en hôpital et conserva cette appellation parmi la population liégeoise.

Il s'agit d'une remarquable bâtisse du XVIIIe siècle de style néoclassique dont la rénovation, oeuvre des architectes Jacques Valentiny et Jacqueline Charlier, offre, y compris le bâtiment annexe récemment élevé, quatorze mille cinq cents mètres carrés de surface. La réhabilitation a permis l'adaptation de la structure intérieure à ses nouvelles fonctions et a mis en évidence les caractéristiques architecturales de la façade, notamment l'alternance de pierres et de briques et les très beaux chaînages d'angle harpés. L'aménagement extérieur a souligné la qualité de l'écrin de verdure qui entoure les bâtiments.

Cette réaffectation d'importance a permis d'intégrer deux oeuvres d'art, à l'intérieur et à l'extérieur. Après appels d'offre, la Commission des arts a souhaité voir réalisés deux projets remarquables : l'aménagement du hall d'accueil par Ladislas de Monge, inspiré ici par le thème de l'arbre sacré d'Yggdrassil ; et l'implantation d'un cadran solaire monumental, dans la cour intérieure, face à la façade principale, des oeuvres d'Emile Desmedt.

Adresse : rue Montagne-Sainte-Walburge, 2 4000 Liège

Conditions d'accès : ouvert aux heures de bureau

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Hervé Charles : à travers les nuages

Le tracé circulaire du hall d'entrée de l'immeuble et sa fonction d'accueil ont déterminé l'intégration artistique du photographe brabançon Hervé Charles. À peine avait-il visité le lieu que lui est venue l'idée d'accrocher au plafond une grande image circulaire (2 m de diamètre) imprimée sur un support transparent. Celle-ci représente un ciel nuageux vu d'avion. Ainsi placée, l'image évoque les cieux divins, tels qu'ils apparaissaient dans les dômes des cathédrales de la Renaissance. Un projecteur placé au sol, selon le motif dessiné sur le pavement, dirige le regard de bas en haut.

Une frise, composée de huit images rectangulaire (0,55 x 1,5 m chacune), épouse la courbe des murs. Chaque image est constituée d'une superposition de deux images transparentes où apparaissent l'eau, la neige et la glace. Les deux comptoirs d'accueil, en bois, ont également reçu une inflexion circulaire qui répond aux murs du hall.

Le choix de support transparent pour toutes les photos rencontre la volonté de l'artiste de "dématérialiser" les murs. En suggérant la présence des nuages et de l'eau (Namur est construite autour de rivières) à l'intérieur même du bâtiment, Hervé Charles propose que l'on puisse voir "à travers les murs". De la sorte, le bâtiment devient un véritable lieu de passage entre l'intérieur et l'extérieur, entre un espace réel et un autre, suggéré à l'imagination. Cette vision renforce également la dimension "panthéiste" qui caractérise son travail depuis plusieurs années.

Le site : l’ancien immeuble Bibot à Namur

Service public de Wallonie, Direction générale de l'Aménagement du Territoire, du Logement et du Patrimoine et de l'Energie – Direction de Namur actualiser

Connu de tous les Namurois sous le nom de "Bibot", le bâtiment qui accueille désormais la Direction générale de l'Aménagement du Territoire, du Logement et du Patrimoine, a été érigé en 1897, sur la place Léopold. Son style correspond à "l'éclectisme" alors en vigueur, mais largement teinté d'influences néorenaissantes. La façade s'organise autour de trois travées centrales et est animée de nombreux éléments architectoniques moulurés comme des balcons avec garde-corps à balustres, bandeaux, etc. Son frontispice est rehaussé de pilastres surmontés de chapiteaux. La toiture porte des lucarnes finement ouvragées, notamment celle du centre.

Longtemps abandonné, le bâtiment "Bibot" a fait l'objet d'une restauration complète, en 1997, due à l'architecte Francis Haulot. Celui-ci a redessiné l'organisation spatiale intérieure tout en respectant la façade classée. Les choix architecturaux visent à exprimer de manière contemporaine les interventions imposées par la réaffectation du bâtiment (porte principale, lucarnes, fenêtres, escalier, etc.) L'ancienne façade de pierre et de brique s'embellit de quelques notes élégantes de fer et de verre.

La commission des Arts a retenu le projet d'intégration du photographe brabançon, Hervé Charles. Celui associe, en une série d'images, différents états de l'eau (nuage, glace…), éléments qui rappellent l'affectation administrative du nouveau bâtiment et l'emplacement géographique de Namur, à la rencontre de la Sambre et de la Meuse.

Adresse : Place Léopold, 3  5000 Namur

Conditions d'accès : hall accessible aux heures de bureau

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Gabriel Belgeonne : Moments de complicité

Une imposante tapisserie de plusieurs mètres carrés (7 x 2,7 m) rehausse la qualité de la salle de réunion du conseil de direction et d'exposition du centre administratif du SPW. À chacune de ses extrémités, deux formes sombres symbolisent deux villes, deux endroits éloignés l'un de l'autre que rejoignent des traits de différentes teintes et de textures. Les regards rompus aux exercices de l'art auront reconnu la palette et les traits de Gabriel Belgeonne. Les autres apprécieront les nuances équilibrées des tons, sans surcharge, conformément à ce que permet une tapisserie.

L'artiste a en effet soumis entièrement son projet pictural aux possibilités limitées de sa transposition en tapisserie. Loin de faire oeuvre de peintre, Belgeonne a remis un projet qui contenait suffisamment d'ouverture pour laisser aux lissiers toutes les libertés d'interprétation nécessaires à la bonne exécution du projet. Ceux-ci ont pu exploiter toutes les potentialités tactiles et visuelles (variété de points, de matières etc.) de l'art de la tapisserie, tel qu'il se pratique depuis des siècles à Tournai.

Cet arc jaillissant au-dessus du vide suggère l'idée de pont. Une infrastructure qui concerne toutes les formes de déplacement : la route, les voies fluviales et les airs. Au-delà de sa fonction de communication, le pont symbolise encore l'ouverture vers l'autre, la découverte, la rencontre. La fonction du SPW se trouve ici parfaitement symbolisée, dans une oeuvre où la pratique de l'artiste se confond avec la réalisation matérielle de l'oeuvre.

Le site : le centre administratif du Service public de Wallonie du boulevard du Nord à Namur

Érigé entre 1997 et 1999, le centre administratif du Service public de Wallonie (SPW) situé boulevard du Nord à Namur est un groupe de onze bâtiments disposés de part et d'autre d'une rue intérieure couverte par une verrière monumentale. Cette construction due à l'architecte Jean Barthélemy (bureau A.u.r.a., avec Benoît Jonet et Michel Poulain) s'inscrit entre le boulevard du Nord et les installations ferroviaires de la gare de Namur. En façade (nord), l'édifice s'inspire de l'architecture classique, tant par l'usage d'une rythmique répétitive balisée par des demi-colonnes que par son découpage en trois niveaux proportionnés : un socle de pierre bleue fait office de fondation sur lequel s'élèvent deux niveaux de fenêtres séparées par des demi-colonnes bleues. Un attique vitré constitue le troisième niveau qui clôt la façade sur laquelle se pose le toit.

Une grande verrière circulaire surmonte l'entrée principale du bâtiment en retrait par rapport à la ligne de la façade. Sa forme convexe s'inscrit en opposition au mouvement concave que prend le bâtiment à cet endroit. La dialectique de courbe et de contre-courbe focalise ainsi l'attention sur l'entrée du bâtiment. Au rez-de-chaussée que peuvent emprunter les navetteurs qui se rendent à la gare, se superposent deux étages de grandes baies vitrées, clos par une verrière supérieure en déclivité. Celle-ci relie le hall convexe à l'arrière de l'édifice via une "colonne" de verre encastrée entre ses deux ailes.

L'importance de la réalisation autorisait l'intégration de deux oeuvres monumentales ; l'une à l'extérieur, l'autre à l'intérieur. La première concernait la conception d'une grille ou panneau ajouré servant de brise vue devant l'entrée principale ; la seconde, le dessin d'un carton de tapisserie à placer dans la salle de réunion et d'exposition du bâtiment. Chargé d'organiser les deux concours et de primer les meilleurs projets, la Commission des arts a retenu ceux de Léon Wuidar (grille) et de Gabriel Belgeonne (tapisserie).

Adresse : boulevard du Nord, 8 5000 Namur

Conditions d'accès :

- Gabriel Belgeonne : local accessible aux heures de bureau, sur demande

- Léon Wuidar : oeuvre visible de l'extérieur, boulevard du Nord

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Léon Wuidar : la grille

Face à une architecture de l'importance de ce centre administratif, l'artiste liégeois, Léon Wuidar a immédiatement compris qu'il fallait jouer la sobriété. Il a opté pour la répétition d'un motif carré régulier, découpé dans la surface des deux panneaux en acier poli, placés au-dessus de l'entrée principale. Les carrés sont agencés sur des lignes verticales et horizontales et font écho à ceux, colorés, qui soulignent les fenêtres. De la sorte, les deux panneaux sont la synthèse des principes géométriques qui prévalent à construction du bâtiment, dont l'artiste a épuré les formes.

Par la répétition d'une forme simple, Léon Wuidar, conformément à sa démarche personnelle, a construit une structure harmonieuse et proportionnée, susceptible d'entraîner l'imagination vers des confins de prime abord insoupçonnés. De discrets motifs de tulipe, gravés au laser, dessinent une seconde "grille" qui se juxtapose à la première et se laisse contempler en approchant. L'artiste propose ainsi la condensation de deux écritures visuelles, qui permettent d'éviter aux panneaux d'apparaître trop impersonnels. Léon Wuidar réussit à exprimer des idées extrêmement fortes, au départ d'un vocabulaire formel très sobre.

À l'intérieur du bâtiment, les carrés découpés autorisent la diffusion de la lumière du jour aux différents étages et laissent voir l'extérieur, tandis que la structure de la grille occulte partiellement ce qui s'y passe. Au dehors, les carrés apparaissent comme des éléments sombres en comparaison aux reflets ombrés qui miroitent sur les panneaux, car l'oeuvre réagit délicatement aux mouvements de lumière. Elle est ainsi miroir pratique, par la réflexion de la lumière, et miroir symbolique, par la possibilité de passage qu'elle offre entre deux mondes, l'un réel, l'autre imaginaire ; qui pourraient être considérés, l'un comme "extérieur" à l'homme, l'autre comme "intérieur" à l'homme.

Le site : le centre administratif du Service public de Wallonie du boulevard du Nord à Namur

Érigé entre 1997 et 1999, le centre administratif du Service public de Wallonie (SPW), boulevard du Nord à Namur, est un groupe de onze bâtiments disposés de part et d'autre d'une rue intérieure couverte par une verrière monumentale. Cette construction due à l'architecte Jean Barthélemy (bureau A.u.r.a., avec Benoît Jonet et Michel Poulain) s'inscrit entre le Boulevard du Nord et les installations ferroviaires de la gare de Namur. En façade (nord), l'édifice s'inspire de l'architecture classique, tant par l'usage d'une rythmique répétitive balisée par des demi-colonnes que par son découpage en trois niveaux proportionnés : un socle de pierre bleue fait office de fondation sur lequel s'élèvent deux niveaux de fenêtres séparées par des demi-colonnes bleues. Un attique vitré constitue le troisième niveau qui clôt la façade sur laquelle se pose le toit.

Une grande verrière circulaire surmonte l'entrée principale du bâtiment en retrait par rapport à la ligne de la façade. Sa forme convexe s'inscrit en opposition au mouvement concave que prend le bâtiment à cet endroit. La dialectique de courbe et de contre-courbe focalise ainsi l'attention sur l'entrée du bâtiment. Au rez-de-chaussée que peuvent emprunter les navetteurs qui se rendent à la gare, se superposent deux étages de grandes baies vitrées, clos par une verrière supérieure en déclivité. Celle-ci relie le hall convexe à l'arrière de l'édifice via une "colonne" de verre encastrée entre ses deux ailes.

L'importance de la réalisation autorisait l'intégration de deux oeuvres monumentales ; l'une à l'extérieur, l'autre à l'intérieur. La première concernait la conception d'une grille ou panneau ajouré servant de brise vue devant l'entrée principale ; la seconde, le dessin d'un carton de tapisserie à placer dans la salle de réunion et d'exposition du bâtiment. Chargé d'organiser les deux concours et de primer les meilleurs projets, la Commission des arts a retenu ceux de Léon Wuidar (grille) et de Gabriel Belgeonne (tapisserie).

Adresse : boulevard du Nord, 8 5000 Namur

Conditions d'accès :

- Gabriel Belgeonne : local accessible aux heures de bureau, sur demande

- Léon Wuidar : oeuvre visible de l'extérieur, boulevard du Nord

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Florence Fréson : le jardin de pierres

En quittant la place des Célestines, en direction de la rue du Lombard, le promeneur est attiré par le bruit délicat d'un filet d'eau qui s'écoule librement. L'attention éveillée, il ne manquera pas de remarquer une fontaine, qui se répand sur un lit de pierres taillées, entre de vieux murs envahis de chèvrefeuilles odorants. L'oeuvre-fontaine de Florence Fréson se révèle ainsi lentement, sans enfreindre la prépondérance architecturale du couvent.

Décrit sommairement, le Jardin de pierres de Florence Fréson présente une forme de " l " renversé. Composé de blocs de petit granit condruzien, extraits des carrières de Sprimont, il s'inscrit parfaitement entre les murs classés d'anciens édifices. Sa surface est constituée d'un alignement de trente-deux pierres carrées d'un mètre cinquante-cinq de côté. Elles sont disposées en huit rangées de quatre. À même le bord de la rue de l'Étoile, sortent trois bouillonnements d'eau, bientôt doublés par deux autres sur la rangée suivante. L'eau se répand, aussi naturellement que discrètement, sur les dalles de pierres, par des chemins imprévisibles, contournant les reliefs des pierres, se déchirant sur leurs aspérités laissées saillantes, avant d'épouser un chenal d'évacuation composé de quinze pierres de cinquante centimètres qui invitent le spectateur à s'asseoir.

Le flux est tantôt calme, tantôt accéléré. Avec une discrétion dont le corollaire est une intensité émotive rare, Florence Fréson a suggéré la résurgence du Houyoux, l'ancien ruisseau désormais couvert, dont l'écoulement rythmait la vie du quartier, au cours des siècles précédents. Une manière d'écrire le présent en le reliant aux sources du passé. Pour les enfants du quartier, le Houyoux existe à nouveau !

Le site : l’ancien couvent des Célestines à Namur - cabinet ministériel.

Délimité par la rue de l'Étoile, la rue du Lombard, la rue du Premier-Lanciers et la rue Pépin, le quartier des Célestines, à Namur, doit son nom au remarquable couvent qui y fut érigé entre 1635 et 1658. Il n'en subsiste aujourd'hui que la partie centrale, caractéristique de l'architecture mosane traditionnelle où alternent les briques et les cordons de pierre de taille. Sa réhabilitation récente, confiée à l'atelier d'architecture namurois L'Arbre d'Or, l'a destiné à accueillir un cabinet ministériel.

Ce projet, mené conjointement par la Ville de Namur et la Région, s'inscrit dans un vaste programme urbanistique de revitalisation qui vise à relier le haut et le bas de la cité mosane, jusqu'aux rives du fleuve, par un itinéraire piétonnier jalonné de placettes et d'espaces de verdure. Le coeur de ce nouveau complexe historique est la nouvelle place des Célestines, qui s'étend face à la façade principale de l'ancien couvent. Le principe qui a prévalu à la conception urbanistique de la place est de reconstituer une cour fermée qui évoque l'ancien cloître disparu.

À côté de la future place, s'ouvre une esplanade qui rejoint la rue du Lombard et recoupe partiellement l'ancien tracé d'un cours d'eau, le Houyoux, qui serpentait dans le quartier et conditionnait les activités économiques qui s'y déroulaient. C'est à cet endroit que les architectes ont suggéré d'intégrer une sculpture-fontaine. Après examen et accord, la commission des Arts de Wallonie, chargée du concours, a choisi le projet de Florence Fréson, intitulé Jardin de pierres.

Adresse : Place des célestines, 1 5000 Namur

Conditions d'accès : zone extérieure accessible sans restriction

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