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Château de Cartier

Ensemble homogène de brique et pierre calcaire typique de l’architecture de nos régions, le château de Cartier a été édifié aux XVIIe et XVIIIe siècles. Il survit à la période révolutionnaire et traverse les décennies avant d’être victime d’un incendie en 1932. Restauré depuis, le château a de nos jours conservé sa cour d’honneur et son porche ainsi que deux ailes de logis.

Occupés à tenter de passer la Sambre dans les premiers jours de l’invasion en mai 1794, les Français s’arrêtent devant Marchienne-au-Pont. 

Privés de nombreuses choses depuis des semaines, les soldats sont épuisés et leur moral au plus bas. Les représentants du peuple décident pourtant de poursuivre les opérations et établissent leur quartier général au château de Cartier, sur la rive droite de la Sambre. 

De là, l’armée républicaine lance le 30 mai le siège de la forteresse de Charleroi et entame les premiers tests d’utilisation d’un aérostat à des fins militaires.

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Frédéric MARCHESANI, 2014

SPW-Patrimoine

Château de Bouillon et fortifications de la ville médiévale et moderne

Le château de Bouillon avec, à l’avant-plan, la tour d’Autriche © Jacques Barras

Le site de Bouillon a de tout temps été occupé pour son important attrait stratégique. 

Le large méandre décrit par la Semois à cet endroit enserre un important éperon naturellement protégé par un escarpement rocheux et par la large rivière qui l’entoure. 

Le site est occupé dès le IIe siècle avant Jésus-Christ. À quelques centaines de mètres du site de l’actuel château, le plateau de la Ramonette qui culmine à 300 m d’altitude a lui aussi été occupé rapidement. Il servit d’assise au Moyen Âge à une première fortification qui prenait la forme d’une motte castrale destinée à défendre le château. Celle-ci, la tour de Beaumont, disparut définitivement en 1141. 

Un premier château est quant à lui mentionné à Bouillon en 988. La construction de la seconde forteresse, à l’initiative du duc Godefroid de Bouillon, fut entamée sous son règne (1061-1100).

La plaque en l’honneur de Louis XIV à l’entrée du château © IPW

 

Toujours en grande partie debout, la forteresse domine ce site grandiose et répond parfaitement, de par sa position avantageuse, aux usages militaires du Haut Moyen Âge. 

Le château et son système de défense ont sans cesse évolué jusqu’au XVIe siècle. Devenus ducs de Bouillon, les princes-évêques n’eurent de cesse de perfectionner cette machine de guerre censée protéger le sud de leur territoire face au royaume de France et au duché de Luxembourg. 

À l’exception d’un élément de tour, peut-être médiéval, les bâtiments visibles de nos jours ne remontent pas au-delà du XVIe siècle. Les constructions médiévales ont en effet souffert du siège de Charles Quint en 1521. Il faut attendre 1551 et le règne de Georges d’Autriche pour que d’importants travaux soient réalisés : il fit construire la petite poudrière ronde, la porte à bossage et le frontispice du troisième châtelet d’entrée, la tour de l’Horloge et la tour d’artillerie qui porte son nom au début du château, la « tour d’Autriche ». Gravées sur celle-ci se trouvent les armoiries du prince-évêque millésimées de 1551. 

La physionomie du site fut alors une première fois bouleversée et fit disparaître les éléments anciens ; contrairement aux croyances largement établies, le château ne conserve donc rien de l’époque du célèbre Godefroid de Bouillon. 

L’arrivée des de la Tour d’Auvergne en 1591 ouvrit près d’un siècle de contestation entre les princes-évêques et cette famille pour l’obtention du titre de duc de Bouillon, un siècle sans travaux majeurs. La prise du château en 1676 par Louis XIV lors de la guerre de la ligue d’Augsbourg et la confirmation du titre aux vicomtes de Turenne en 1678 annoncèrent une nouvelle campagne d’importance. 

Une plaque en l’honneur du roi de France se situe d’ailleurs au-dessus du porche en plein cintre d’entrée du château. Datée de 1684, elle mentionne également le duc de Bouillon Godefroid-Maurice de la Tour d’Auvergne et porte l’inscription latine « Ludovico Magno Galliar regi principum vindici belli pacis que arbitro Godef. Maurit. De Turre Avernae dei gratia bullionni dux (…)» (Louis le Grand, roi de France, justicier et arbitre de la guerre et de la paix. Godefroid-Maurice de la Tour d’Auvergne, par la grâce de Dieu, duc de Bouillon (…)). Vauban se rendit à Bouillon et, impressionné par le site, rédigea immédiatement un mémoire pour la fortification du château et de la ville. Dans un premier temps, les Français renforcèrent et modernisèrent les défenses du château : rehaussement des courtines, maisons pour officiers, casernes pour les troupes, nouvelle poudrière, nouvel arsenal. Dans un second temps, la ville se vit elle aussi fortifiée : les plans de Vauban apportèrent plusieurs courtines à créneaux, des portes, des casernes et l’édification de neuf tours bastionnées.

Le bastion de Bretagne. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Une ancienne caserne de Vauban subsiste boulevard Heynen ; construit en 1690, ce bâtiment constitue un remarquable exemple de corps de caserne de cavalerie. Plus loin, se trouve l’ancienne infirmerie militaire. Parmi les ouvrages conservés en ville, les bastions de Bretagne, de Bourgogne et du Dauphin constituent des éléments caractéristiques de l’art défensif de l’époque. Ce sont de solides bâtisses de schiste en forme de pentagone percés de meurtrières et présentant une échauguette.

Le blason de Georges d’Autriche sur la tour qui porte son nom © IPW

 

Esplanade Godefroy 1 

6830 Bouillon

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Frédéric MARCHESANI, 2013

KIK-IRPA, Bruxelles

Château de Bolland

Le hameau de Bolland abrite un ensemble architectural exceptionnel, composé d’un château et de sa basse-cour, d’une ferme fortifiée, d’un moulin et d’une église. 

Jusqu’au XIVe siècle, l’endroit constituait une terre inféodée relevant du marquisat d’Anvers, partie intégrante du duché de Brabant. 

Durant les trois siècles suivants, les seigneurs de Bolland ne cessèrent de revendiquer leurs biens comme terre franche et furent protégés par les ducs de Limbourg. À partir de 1314, ils relevèrent leur fief devant la cour féodale du duc de Brabant au titre de marquis d’Anvers. 

Au XVIIe siècle, les seigneurs de Bolland décidèrent de se placer sous la protection des rois d’Espagne en leur qualité de ducs de Brabant et de Limbourg suite aux nombreuses guerres européennes. Le territoire devint dès lors une terre franche rattachée au duché de Limbourg. La seigneurie possédait une haute cour de justice.

La seigneurie fut citée pour la première fois en 1147 lorsque le premier sire de Bolland, Winand de Houffalize, s’installa à cet endroit. 

Le château actuel ne date pourtant essentiellement que du XVIIe siècle. On ne connaît toutefois que peu de choses sur sa construction, si ce n’est qu’une représentation peinte datée de 1642 et figurant sur une toile conservée dans l’église de Bolland nous renseigne sur l’aspect du domaine à l’époque. 

On y voit une forteresse entourée de douves et flanquée de trois tours. Dans la seconde moitié du siècle, l’édifice connaît plusieurs modifications. Louis XIV ordonne la destruction de la grosse tour de l’aile orientale pour punir le seigneur de Bolland de s’être lié au roi d’Espagne Charles II et les douves sont comblées en 1677. Les troupes françaises occupant le duché de Limbourg passeront à nouveau par Bolland le 20 septembre 1689 : le château est pillé et partiellement incendié. Aujourd’hui, il présente un dispositif en U autour d’une cour dessinant un fer à cheval et ouverte sur le parc. Il est encore ponctué de deux tours du XIIIe ou du XIVe siècle, comprises dans les bâtiments érigés au XVIIe siècle. Le château est aujourd’hui une propriété privée et n’est pas accessible à la visite.

Fondée par les seigneurs de Bolland, l’église Saint-Apollinaire a été consacrée le 3 mai 1730. De style classique, elle a été construite entre 1714 et 1717 à l’initiative du curé de la paroisse. On peut y voir deux autels latéraux dédicacés par des seigneurs de Bolland en 1624 et 1643 et provenant de l’ancien édifice ainsi que plusieurs dalles funéraires parmi lesquelles celle de Jean d’Eynatten, seigneur de Bolland décédé en 1510.

Rue des Doyards 54

4653 Herve

carte

Frédéric MARCHESANI, 2013

SPW-Patrimoine

Château de Bois-Seigneur-Isaac

Située à l’extrémité d’une enclave hennuyère en duché de Brabant, la seigneurie de Bois-Seigneur-Isaac fut successivement la propriété de plusieurs familles importantes depuis le XIe siècle. 

La seigneurie fut probablement installée au profit d’un seigneur d’Ittre, Isaac Ier, comme forteresse du comté de Hainaut. En effet, au Moyen Âge, Ophain dépendait du duché de Brabant, alors que la seigneurie de Bois-Seigneur-Isaac était hennuyère, ce qui lui conférait un emplacement des plus stratégiques. 

Le château que l’on connaît encore aujourd’hui est le résultat d’une transformation effectuée au XVIIIe siècle. 

Le bâtiment est l’héritier d’une forteresse médiévale destinée à protéger l’enclave. 

De cette construction subsistent encore une partie des douves, toutefois asséchées et une tour isolée à l’entrée des jardins, seul vestige de l’enceinte démantelée. Cette ancienne tourelle d’angle circulaire est percée de petites baies en pierre bleue et est sommée d’un toit conique à coyau.

Rue Armand de Moor 3 

1421 Braine-l'Alleud

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Frédéric MARCHESANI, 2013

Bruxelles, KIK-IRPA

Château de Beaulieu

Le château de Beaulieu est sous l’Ancien Régime un fief qui relève directement du comte de Hainaut. La bâtisse, la ferme et la terre deviennent au XVIIIe siècle la propriété de la riche famille Duval de Beaulieu. Celle-ci fait ériger vers 1800 une grande demeure et des dépendances de style néoclassique, une des rares demeures de plaisance érigées dans notre région sous le régime français. 

La façade avant, enduite, présente un important développement de neuf travées sur deux niveaux avec fenêtres à linteau droit, groupées symétriquement et axées sur les trois travées centrales précédées d’un perron et surmontées d’un attique sous fronton triangulaire. 

La façade arrière, plus richement décorée, présente sensiblement la même composition mais est composée de onze travées dont les trois centrales sont elles aussi précédées d’un perron et surmontées d’un attique sous fronton triangulaire. 

L’édifice est flanqué de dépendances de part et d’autre ; celles-ci sont rythmées d’arcades cintrées percées d’oculi et de fenêtres à linteau.

Rue du Foyau
7021 Mons

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Château d'Argenteau

Argenteau était à l’origine une seigneurie libre et mouvante de l’Empire dont les détenteurs relevèrent toutefois par la suite des ducs de Brabant. 

Cette seigneurie trouva son origine dans le château fort construit en bord de Meuse à un endroit stratégique et qui constituait alors une terre franche brabançonne. 

Jusqu’en 1594, les habitants étaient exemptés de toute redevance envers le souverain. 

La forteresse fut de tous temps le témoin des relations conflictuelles entre Liège et le Brabant. Si, au XIe siècle, le prince-évêque y possédait un droit de garnison et si un seigneur d’Argenteau participa en 1213 à la bataille de Steppes dans les rangs liégeois, les troupes du prince-évêque s’emparèrent du château au XIVe siècle alors qu’il était tenu par un sénéchal du duché de Limbourg. 

Au XVIe siècle, Liège contesta aux Pays-Bas la souveraineté sur la seigneurie qui fut prise et reprise par les Hollandais et les Espagnols pendant la guerre de Trente ans (1618-1648) ; le château fut détruit par les troupes de Louis XIV en 1674.

Construit sur un rocher dominant le fleuve en face du village de Hermalle, le premier château d’Argenteau date du XIe siècle et occupait alors une plate-forme étroite et fortifiée dont l’accès se faisait par un pont-levis remplacé au XVIIIe siècle par un pont à deux arches. 

Doté de plusieurs tourelles, il abritait le logis du seigneur, une salle d’armes, une chapelle castrale et des casernes. En 1343, le seigneur Thierry d’Argenteau le reconstruit une première fois ; la forteresse fut toutefois déjà détruite par les Liégeois en 1347. 

Elle est relevée à la fin du siècle par Renaud IV et subsiste jusqu’au siège mené par les Espagnols en 1634.

À nouveau partiellement détruit, le château est mis en vente en 1671 et acheté par le comte de Clermont. Le siège mené par les armées françaises en 1674 sonne le glas de la forteresse médiévale. Le nouveau propriétaire entame ainsi la construction d’un château de plaisance en 1683, à l’emplacement des anciennes casernes de garnison. 

Passablement remanié au XIXe siècle, il est à nouveau agrandi vers 1925, est aujourd’hui une propriété privée et n’est pas accessible à la visite.

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Frédéric MARCHESANI, 2013

Guy Focant (SPW)

Château d’Henri VIII

Ce château, dont seule une tour subsiste, témoigne de l’occupation par les troupes anglaises de la ville de Tournai à partir de 1513. L’hostilité de la population face à cet envahisseur d’Outre-Manche poussera le gouverneur anglais de la place à construire un château sur la rive droite de l’Escaut entre 1515 et 1518. La tour Henri VIII, seule partie encore debout, est un imposant édifice de plan circulaire, ceinturé d’une solide muraille et couronné d’un larmier. Rarissime exemple d’architecture anglaise dans nos régions, la tour abrite notamment une cheminée de style Tudor.

Place Verte
7500 Tournai

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Frédéric MARCHESANI, 2013

IPW

Château Cockerill

Les armoiries de François-Charles de Velbrück à l’entrée de la cour du château de Seraing © IPW

Le château de Seraing fut une des résidences préférées des princes-évêques de Liège depuis le Haut Moyen Âge jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. La terre de Seraing appartenait en effet directement aux souverains liégeois. 

D’abord simple maison de plaisance située en bord de Meuse et déjà mentionnée au XIe siècle, détruite puis reconstruite, la demeure devint un luxueux château de plaisance au XVIIIe siècle, richement décoré, entouré de splendides jardins et véritablement à la hauteur des souverains qui l’occupaient. 

Aujourd’hui dépourvu de bon nombre de ses dépendances et perdu dans la végétation industrielle serésienne, l’ensemble témoigne de la présence et de la personnalité de plusieurs princes-évêques qui firent de Seraing leur résidence. 

La construction de l’édifice débuta sous le règne de Georges-Louis de Berghes (1724-1743) qui érigea le pavillon nord-est, se poursuivit sous Jean-Théodore de Bavière (1744-1763) qui érigea l’aile sud et se termina par l’achèvement de l’aile nord sous François-Charles de Velbrück (1772-1784). 

L’édifice présente depuis une grande unité de style : les divers corps ont les mêmes proportions, les briques rouges s’allient aux pierres de taille et les façades présentent une architecture classique des plus élégantes. Le « nouveau pavillon » datant du règne de Georges-Louis de Berghes forme la partie gauche et une construction semblable est érigée à droite. Ces deux corps de logis sont surmontés d’un fronton décoré de sculptures décoratives. Ils comportaient à l’origine le blason de Georges-Louis de Berghes, aujourd’hui disparu. 

Le blason de Charles-Nicolas d’Oultremont sur le linteau des fenêtres du château de Seraing © IPW

D’autres traces matérielles de l’occupation princière existent pourtant encore : l’ouverture cochère de la cour d’honneur porte les armes de Velbrück et les grilles de ferronnerie celles de Georges-Louis de Berghes. Au rez-de-chaussée de l’aile sud, plusieurs clés de voûtes portent les armes de Jean-Théodore de Bavière et de Charles-Nicolas d’Oultremont. 

La Révolution a fait disparaître les blasons des frontons et les dépendances ; les jardins disparaissent dans le courant du XIXe siècle. 

Pillé et mis à sac à la Révolution par les Liégeois tout comme le fut le palais des princes-évêques, le château attire l’attention des Français dès leur arrivée à Liège après la bataille de Fleurus. L’édifice est réquisitionné, mis à la disposition du ministre de la Guerre et transformé en hôpital militaire entre 1794 et 1797. Le château prend à l’époque le nom d’« hôpital Égalité ». L’organisation de cette institution dépend donc du ministère de la Guerre et son personnel est composé d’officiers de santé et d’infirmiers. Les frais engendrés par l’hôpital sont à la charge du gouvernement.

Après la suppression de l’hôpital, le château reste abandonné quelques années et se dégrade rapidement. La Constitution de l’an VIII, adoptée le 24 décembre 1799, procure de nouvelles destinées à l’ancienne demeure princière. Ce nouvel ensemble législatif crée le Sénat conservateur qui compte 24 membres. Le 1er janvier 1803, le Premier Consul crée les sénatoreries qui correspondent aux arrondissements d’appel. Les titulaires sont nommés à vie et sont considérés comme des « super-préfets » chargés de missions d’importance dans plusieurs départements. Chaque sénateur est doté d’une habitation et doit résider au moins trois mois dans sa sénatorerie. 

Par arrêté gouvernemental du 5 septembre, le château de Seraing est affecté comme maison d’habitation au sénateur de Liège, non encore nommé. Le 28 septembre 1803, Bonaparte offre la sénatorerie de Liège à Gaspard Monge, mathématicien, créateur de la géométrie descriptive et un des fondateurs de l’école polytechnique de Paris en 1795. Monge et sa famille ne s’installent pourtant jamais dans leur résidence, trop délabrée à leur goût et constituant un cadeau empoisonné. Le château nécessite en effet de lourdes campagnes de remise en état et le sénateur refuse d’en assumer les frais. Après plusieurs années de doute, l’administration départementale de l’Ourthe marque son intérêt pour le rachat du château de Seraing. Le décret impérial du 29 août 1813 affecte la demeure et ses dépendances au préfet qui doit se charger d’y installer un dépôt de mendicité pour le département de l’Ourthe. En décembre de la même année, les armées coalisées forcent les frontières de la France ; le château ne connut jamais cette nouvelle affectation.

Lors des tous derniers jours du régime, le château est occupé militairement pendant les campagnes de 1814-1815. Il sert entre autres de lieu de cantonnement aux troupes prussiennes et de magasin à poudre.

Le site est aujourd’hui connu sous le nom de château de Seraing ou château Cockerill, après son rachat par les frères Cockerill en 1817. 

L’ensemble parvenu jusqu’à nous reste toutefois exceptionnel et témoigne de la richesse et du pouvoir princier à Liège à la fin de l’Ancien Régime. À côté du château se trouve l’église Notre-Dame, reconstruite en 1731 sous le règne de Georges-Louis de Berghes et absorbant la tour du XVe siècle de l’ancienne église.

Avenue Greiner 1 
4100 Seraing

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Frédéric MARCHESANI, 2013

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Château « Belle-Vue » à Elouges

C’est peu avant la première occupation de nos régions par les Français que débute l’aventure de l’extraction de la houille à Élouges. Guillaume Castiau, déjà propriétaire de concessions charbonnières dans la région montoise depuis 1785, devient mandataire d’une association créée à Dour et Élouges le 25 juin 1792. C’est dans cette petite localité du Borinage qu’est fixé le siège social et qu’est édifié, parmi les puits d’extraction, un grand immeuble destiné à abriter les services administratifs. À l’origine surnommé « le grand bureau », il est rapidement baptisé « Belle-Vue », nom repris ensuite pour l’ensemble de la concession. Le charbonnage se développe rapidement sous le Consulat et l’Empire. 

En 1805, on compte déjà dix fosses dont six en exploitation, la présence d’une pompe à feu et la première machine à rotation établie dans le bassin borain. Le charbonnage de Belle-Vue s’impose pour un temps comme le plus puissant de la région. Entre 1805 et 1810, il occupe quatre cents ouvriers, le plus grand nombre sous l’Empire, et vend les plus grandes quantités de charbon. C’est aussi à cette époque que sont construites quelques maisonnettes ouvrières, qui étaient peut-être au moment de leur création utilisées comme forges ou écuries avant d’être reconverties en logements. Cette réussite illustre parfaitement l’importance hennuyère sur le plan minier : avec une production de 900 000 tonnes par an, le département de Jemappes extrait à lui seul plus de houille que le reste de la France !

Parfois pompeusement affublé du titre de « château », il s’agit du plus ancien bâtiment conservé de nos jours sur le site. Construit en brique et pierre bleue, il possède au rez-de-chaussée et au premier étage des fenêtres encadrées de montants à chaînage surmontés d’un linteau en intrados. Celles du second étage, probablement construites par la suite, sont plus simples.

Rue de Belle Vue
7370 Dour

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Frédéric MARCHESANI, 2014

Guy Focant (SPW)

Castel de Pont-à-Lesse

C’est en 1948 que les Métallurgistes FGTB de la province de Liège acquièrent près de Dinant, sur la commune d’Anseremme, le château Brugman, édifice néoclassique en L, en brique peinte, du premier tiers du XIXe siècle, doté de dépendances néobaroques en calcaire de la fin du XIXe siècle. Ils le transforment en « Castel des syndicats » pour permettre aux travailleurs de profiter le mieux possible de leurs congés payés. Cet ancien établissement de tourisme social, aujourd’hui reconverti en hôtel privé exploité par le groupe Accor sous l’enseigne Mercure, a accueilli durant des décennies quantité de formations, de conférences et de réunions de la FGTB wallonne.

1950, 1962 : André Renard dans la question wallonne. Plusieurs témoignages font état d’un projet de gouvernement provisoire wallon à la fin de juillet 1950, au plus fort de la crise royale, dans lequel le leader des Métallos FGTB liégeois était impliqué. Selon un autre syndicaliste, Robert Moreau (qui deviendra plus tard Secrétaire d’État RW en 1974), André Renard était au Castel de Pont-à-Lesse le 29 juillet 1950 pour y rédiger avec d’autres syndicalistes, non liégeois, une déclaration d’autonomie de la Wallonie. Douze ans plus tard, c’est en tout cas à Pont-à-Lesse que Renard, le 24 juin 1962 – moins d’un mois avant son décès le 20 juillet suivant –, eut sa dernière réunion avec les cinquante cadres du MPW, dans la foulée de la grande manifestation organisée par celui-ci le 15 avril à Liège, pour arrêter un programme de développement du Mouvement constitué sous son impulsion sept mois plus tôt.

Pont-à-Lesse, 31
5500 Dinant

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009