Guy Focant - SPW

Bassinia

Unique en son genre, la fontaine ou Bassinia qui occupe le centre de la Grand-Place, l’ancienne place du marché, constitue, dans l’imaginaire populaire, un des quatre fleurons de la cité avec le Rondia (la rosace de la cathédrale), le Tchestia (le châteLe Bassinia - Guy Focant © SPWau) et le Pontia (le pont sur la Meuse).

La partie la plus ancienne du bassin est une plate-forme circulaire en bronze datée du tout début du XVe siècle. Elle est complétée par quatre tourelles alternant avec des statuettes autour d’une tour centrale, détails repris sur le blason de la ville. Les personnages représentent Mengold et Domitien, les saints patrons de la cité, sainte Catherine, qui donne son nom à la paroisse où se situe la source qui alimente la fontaine et un chevalier, probablement un comte de Huy. Les figurines ont une allure clairement gothique, tout comme la forme de cette fontaine-vasque.  

Le Bassinia - Guy Focant © SPW

La tour centrale de la fontaine est coiffée, à la fin du XVIe siècle, du guetteur en bronze du beffroi. La première moitié du XVIIIe siècle voit l’ajout de quatre réservoirs en pierre complétant le bassin de bronze. Le tout est surmonté de quatre arceaux en fer forgé de style rocaille et couronnés d’un aigle bicéphale en bronze. Les réservoirs en pierre et l’aigle actuels sont le fruit de travaux effectués dans le courant du XIXe siècle. La fontaine est actuellement l’objet de recherches archéologiques. Aujourd’hui, un plexiglas permet d’en voir les fondations alors que la restauration de la fontaine a été confiée à l’IRPA.

 

 

Grand Place 1
4500 Huy

carte

Classé comme monument le 1er août 1933
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant - SPW

Église Notre-Dame à Huy

De la collégiale romane ne subsiste que la vaste crypte qui abrite aujourd’hui un opulent trésor comprenant, entre autres, les châsses mosanes (XIIe siècle) de saint Mengold et de saint Domitien. 

L’édifice actuel, de style gothique, a été construit à partir du XIVe siècle. Mais ce n’est qu’au XVIe siècle que les travaux s’achevèrent par l’installation de la plus grande rose de Wallonie, li Rondia, et par la réalisation de la très belle décoration peinte. 

Remarquable par ses deux tours qui cantonnent le chœur – la tour nord abrite le carillon –, l’église de Huy l’est aussi par le très beau portail de Bethléem, situé au sud du chevet. Daté du XIVe siècle, il représente trois scènes de la Nativité. C’est un des plus beaux portails de Wallonie. Une campagne de restauration d’envergure se poursuit depuis une quinzaine d’années.

Parvis Théoduin de Bavière
4500 Huy

carte

Classé comme monument le 1er août 1933
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant - SPW

Église Saint-Hadelin à Celles

L’église Saint-Hadelin de Celles est une ancienne collégiale de style roman, bâtie au XIe siècle. Construite à l’emplacement où saint Hadelin se retira à la fin du VIIe siècle, l’église est l’héritière d’une fondation monastique qui abrita dès le Xe siècle un collège de chanoines, siège plus tard d’un pèlerinage. L’édifice est un des premiers témoins de l’architecture religieuse romane. Il a fortement été restauré en 1590 (surtout l’avant-corps), aux XIXe et XXe siècles. L’église est composée de volumes juxtaposés dont la lecture est assez claire.

La façade est composée d’un avant-corps cantonné de deux tourelles d’escalier semi-circulaires. Elle est surmontée d’une tour occidentale de quatre niveaux. La tour est couronnée d’une flèche octogonale flanquée de quatre petites flèches. L’accès à l’église s’effectue par deux entrées latérales situées dans la première travée des collatéraux nord et sud. Les murs gouttereaux ainsi que ceux des collatéraux et du chœur sont caractérisés par des arcatures aveugles, typiques de l’architecture romane. La nef et les collatéraux se développent en longueur sur cinq travées. Le transept est peu saillant et bas. Le bras nord est doté d’une chapelle néoromane datée de 1858 tandis que la croisée est limitée par un arc diaphragme. Le chœur s’achève par une abside semi-circulaire en cul-de-four doublée de deux absidioles.

L’église abrite également deux cryptes, l’une, occidentale, située sous la tour et l’autre, orientale, sous le chœur. Cette crypte orientale semi-enterrée est composée de neuf travées couvertes de voûtes d’arêtes supportées par des piliers et pilastres. Remarquons les caractéristiques de l’architecture romane de type mosan comme l’avant-corps, la tour massive, les plafonds plats, l’horizontalité marquée du vaisseau, la simplicité du décor interne et la pose d’enduit à l’extérieur comme à l’intérieur.

Rue Saint-Hadelin 2
5560 Houyet (Celles)

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Classée comme monument le 18 juin 1947
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Château de Vêves

La forteresse de Vêves date essentiellement du XIIIe siècle. Ayant une forme pentagonale ponctuée de cinq tours circulaires, son enceinte suit l’assise rocheuse directement sous-jacente. La plus haute des tours, dite « du guet » ou appelée abusivement « donjon » (38 m), flanque le seul accès à la cour, qui conserve les traces des gonds de la porte d’entrée et la rainure obturée de la herse. 

Dans la cour intérieure, la liaison entre le logis médiéval originel et l’aile du XVIe siècle se fait par une rare galerie ouverte en colombage avec les pans-de-bois en croix de Saint-André. L’aile sud-est, quant à elle, fut aménagée au XVIIIe siècle selon le goût de cette époque.

Rue de Furfooz 3
5561 Houyet (Celles)

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Classé comme monument le 17 septembre 1941
Patrimoine exceptionnel de Wallonie
 

Institut du Patrimoine wallon

G. Focant SPW

Église Saint-Pierre de Melreux

L’église Saint-Pierre de Melreux est un édifice classique construit en moellons de calcaire. Elle comporte une tour permettant l’accès à une large nef et à un choeur assez profond. Ces deux dernières parties ont été reconstruites en 1699.

La tour comporte des ancres qui la datent de 1671. Elle s’élève sur quatre niveaux percés de maigres baies. L’accès s’opère par une porte en plein cintre situé sur la face Sud. Elle est surmontée d’une flèche pyramidale en ardoises flanquée aux quatre coins par quatre petites flèches similaires. La nef et le choeur, fermé par une abside à trois pans, sont couverts par une toiture en bâtière à coyau en ardoises. Notons les exceptionnels décors intérieurs polychromes, les stucs datés de 1770 et les vitraux de L. Navez (1947).

Église Saint-Pierre de Melreux - Guy Focant © SPW

L’intérieur, caractérisé par un abondant décor de stucs de style Louis XV datés de 1770, conserve une trace liée à l’histoire stavelotaine : l’église abrite en effet le monument funéraire de Jean-Ernest de Loewenstein, seigneur de Rochefort mais également prince-abbé de 1715 à 1730. Taillé dans du marbre en 1731, il présente un portrait du défunt agenouillé devant un christ en croix, sa mitre et sa couronne posés sur une chaise à ses côtés ainsi qu’une inscription latine énonçant ses nombreux titres : « Joannes Ernestus S.R.F. Princeps in Loewenstein- Vertheim, Comes de Rochefort & Stabulensis et malmundariensis abbas et princeps (…) Obiit 26 Iulii 1731 (…) ». L’ensemble est surmonté des armoiries du défunt.

 

Place Saint-Pierre
6990 Hotton (Melreux)

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Classée comme monument et site le 30 novembre 1989
Patrimoine exceptionnel de Wallonie (décors intérieurs polychromes)

Institut du Patrimoine wallon

Guy Focant (SPW)

Château de Deulin

Érigé entre 1758 et 1786, le château présente, en dehors des communs, un plan général en U. 

Le corps de logis principal possède un avant-corps surmonté d’un fronton triangulaire. Il est doté d’un décor du XVIIIe siècle remarquable. 

Le vestibule d’entrée rococo est orné de stucs représentant les quatre éléments. Le salon jaune est décoré de stucs néoclassiques avec des motifs évoquant les saisons et les quatre éléments. 

Mais la pièce la plus intéressante du château est la salle à manger dont l’intégralité des murs est couverte de quatorze toiles de 1764 représentant, dans un cadre rococo, des trophées et des natures mortes de chasse avec différents attributs de chasse.

Château de Deulin - G. Focant © SPW

Rue du Château
6990 Hotton (Fronville)

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Classé comme monument le 26 février 1981
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

Églises ouvertes

Église Saint-Sébastien de Charneux

L’église Saint-Sébastien de Charneux a été construite à l’emplacement d’une chapelle mentionnée dès 1380. L’édifice en moellons de grès et calcaire est composé d’une tour, d’une nef centrale et d’un chœur à chevet à trois pans. Ce dernier est béni en 1443 et l’église est consacrée en 1616.

La tour est massive et percée de rares ouvertures. Elle est couronnée d’une haute flèche à huit pans en ardoises. L’entrée est composée d’une porte cintrée vraisemblablement datée du XVIIe siècle. La nef est flanquée de deux bas-côtés à pignons percés de baies chaînées à arc brisé.  Deux chronogrammes y sont placés : « MaLe/DI-Cent-bene fiat » ainsi qu’une date : 1652. Cette inscription signifiant « Qu’ils disent du mal, peu importe du moment que les choses soient bien faites » et se réfèrerait à une anecdote selon laquelle l’agrandissement de l’église aurait été possible par une vente de terrains. Cette vente aurait alors provoqué des critiques et des plaintes des villageois.

Les bas-côtés, ainsi que les colonnes de la nef, ont été ajoutés entre 1636 et 1675 par le curé Jacques Warrimont. La nef est couverte d’une voûte en berceau où l’on peut remarquer les représentations de la Vierge, du saint Esprit et des quatre évangélistes. Une sacristie est ajoutée dans le prolongement du chœur entre 1727 et 1757 par le curé Nicolas Ernolet. Elle est éclairée par des baies à meneau et bandeaux formés par les appuis et les linteaux. La toiture est caractérisée par un clocheton à bulbe polygonal. Remarquons les lambris en bois du chœur, les orgues, les confessionnaux ainsi que deux statues en bois figurant le saint patron de l’église, saint Sébastien.

Grand Vinave
4654 Herve (Charneux)

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Classée comme monument le 2 décembre 1959

Institut du Patrimoine wallon

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Église Saint-Jean-Baptiste de Herve

L’église paroissiale Saint-Jean-Baptiste comporte une tour imposante construite au XIIIe siècle, vestige du donjon d’un ancien château. Édifiée en moellons de grès et de calcaire, l’église est composée de quatre niveaux, chaque étage étant  souligné d’un cordeau mouluré. La tour conserve des caractéristiques défensives : sa hauteur impressionnante de 21 m, ses ouvertures étroites et rares servant au tir (aux premiers niveaux) et à l’éclairage (au dernier niveau). Le sommet de la tour surmontée d’une haute flèche hélicoïdale est flanqué d’échauguettes (ou guérites) couronnées de flèches octogonales.


L’édifice est reconstruit au XVIIe siècle. Il est composé d’une nef, de deux collatéraux, d’un transept et terminé par un chœur à abside à trois pans. La croisée du transept est couronnée d’un clocheton polygonal. La nef s’étend sur sept travées en arc brisé composé d’un soubassement, d’un bandeau de calcaire et de petits frontons triangulaires. Chacun de ses frontons comporte soit la date de son édification, soit les signes « IHS », « AO » ou « MRA ». Deux références à la construction de l’édifice sont également visibles dans le transept et le chœur. On peut y lire la date de 1653 formée par de gros moellons de calcaire. L’édifice est doté de sacristies néogothiques construites au XIXe siècle (1870) par l’architecte liégeois E. Halkin.


La façade est percée d’un portail cintré couronné d’un fronton triangulaire et d’un calvaire flanqué de deux baies à arcs brisés. On y ajoute en 1923, trois pierres tombales datées de 1630, 1654 et du XVIIIe siècle. Remarquons le mobilier (fonts baptismaux, orgues, chaire de vérité, banc de communion, etc.) datant essentiellement des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles.

Place de l'Église
4650 Herve

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Classée comme monument le 15 mars 1934

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Pont de Wandre

Le pont de Wandre relie, en enjambant la Meuse et le canal Albert, Herstal à Liège. Conçu par le bureau d’études René Greisch, il remplace deux ponts indépendants – un sur chaque voie d’eau – devenus obsolètes suite à la mise au gabarit du canal Albert, dont la largeur est passée de 35 à 85 mètres. Cet ouvrage, inauguré en 1989, vaudra une distinction au bureau qui l’a imaginé, outre une indéniable reconnaissance internationale.

Long de 524 mètres, le pont est un ouvrage haubané à pylône central unique d’une hauteur de 102 m, réalisé en béton armé et précontraint. Les travées principales ont une portée de 168 mètres (Meuse) et 144 mètres (canal Albert) et sont suspendues au pylône en Y renversé par 19 haubans (entre 73 et 175 mètres de longueur espacés tous les 6 m au niveau du tablier). La travée d’approche de la rive gauche est désolidarisée du reste et courbe afin de palier d’éventuels tassements dus à la présence d’anciens puits de mine. 

La mise en œuvre adoptée a maintenu l’utilisation continue des axes routiers et fluviaux, si bien qu’une grande partie du tablier a été réalisée sur la rive gauche et mise en position par poussage, une technique inédite pour les ponts haubanés. Cette première architecturale mondiale est adéquatement rehaussée par un éclairage de nuit mis en place dès la conception.

 

Pont de Wandre - Guy Focant © SPW

 

Pont de Wandre - Guy Focant © SPW

Pont de Wandre
4040 Herstal et 4000 Liège 

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Classé comme monument le 6 mai 1993
Patrimoine exceptionnel de Wallonie

Institut du Patrimoine wallon

SPW - G. Focant

Site archéologique des ruines du château fort d'Herbeumont

Herbeumont faisait partie jusqu’au XIIIe siècle d’une entité territoriale dont le cœur était occupé par le centre de l’ancien fisc carolingien, Orgeo, relevant du comté de Chiny. En 1268, Herbeumont devient une seigneurie autonome. Ce changement de statut amènera avec lui la volonté de construire un château à Herbeumont. 

La forteresse s’installe sur l’extrémité d’une crête de schiste dominant la Semois et commandant un passage étroit reliant la France et le Nord. Dès le début des travaux, le château prend une forme trapézoïdale et regroupe six tours ainsi qu’un donjon rectangulaire dirigeant l’entrée du château. La basse-cour est encerclée d’un rempart en terre, tandis que la haute-cour est protégée d’un châtelet d’entrée, de douves et d’un pont à moitié mobile.

Ce n’est qu’à la fin du XIVe siècle que des premières transformations sont réalisées ; la courtine méridionale est ainsi épaissie et percée d’une poterne. Au tournant entre le XVe et le XVIe siècle, le château s’adapte à l’artillerie et au travail de sape, et se dote de deux unités d’habitat successives, on y retrouve entre autres une cheminée monumentale ornée de sculptures. Au XVIIe siècle, la forteresse est complétée par des écuries, fours, fournil, puits, greniers et fenils, preuve de l’occupation finale du site jusqu’à son abandon en 1656.

Rue de la Plite 33
6887 Herbeumont

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Classé comme site le 24 octobre 1938 et comme monument le 7 août 1989
Patrimoine exceptionnel de Wallonie 

Institut du Patrimoine wallon