Jo Van Hove

Chapelle royale de Waterloo

Ancienne chapelle forestière du roi d’Espagne Charles II, la chapelle royale a été érigée en style baroque entre 1687 et 1690. Elle a été modifiée par Émile Coulon en style néoclassique en 1855. Le chœur et la tour de l’église Saint-Joseph qui lui est accolée ont été achevés en 1857 par Joseph Dumont. Le fronton du péristyle conserve une longue dédicace latine qui rappelle les origines de l’édifice. Le sanctuaire est caractérisé par son imposant dôme surmonté d’un grand lanternon lumineux et est aujourd’hui un haut lieu de mémoire de la bataille de Waterloo. 

Outre un buste du duc de Wellington, on y trouve deux grands monuments commémoratifs rendant hommage aux victimes alliées. À gauche de l’entrée, le premier monument honore la mémoire des soldats britanniques. Taillé dans le marbre blanc, il comporte un bas-relief de Guillaume Geefs et une plaque commémorative. De l’autre côté de la chapelle se trouve le monument aux soldats de l’armée des Pays-Bas. Il a été érigé à la demande de Frédéric de Nassau, frère du roi Guillaume II et est l’œuvre de Léopold Wiener. 

Vingt-sept plaques commémoratives se trouvaient autrefois à côté de ces deux monuments dans la chapelle royale. Elles ont été transférées depuis dans l’église elle-même et rendent hommage à des victimes des batailles de Waterloo, de Ligny et des Quatre-Bras.

Place Albert Ier
1410 Waterloo

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Classée comme monument le 3 août 1956

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Maison, place Albert Ier n° 13

Aménagée au début du 19e siècle, cette maison de maître construite en briques et pierre bleue possède aux deux premiers niveaux un gros œuvre plus ancien comme le suggèrent des fragments de bandeaux en pierre bleue entre les deux premières travées à gauche et le chaînage d’angle situé à l’extrémité droite de la façade. 

De conception classique, elle compte trois niveaux dégressifs de cinq travées. Au centre, l’étage est pourvu d’une porte-fenêtre protégée par un balcon en fer forgé. À l’arrière, l’édifice possède une façade néoclassique de même disposition qui donne sur une cour intérieure. Au fond de celle-ci se trouvent un ancien mur de clôture et les restes d’un ancien portail, tandis qu’à l’ouest se trouve également une petite habitation de la seconde moitié du 18e siècle.

Place Albert Ier 13
6530 Thuin

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Classée comme monument le 11 décembre 1990

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Jo Van Hove

Hôtel de ville de Thuin

Deux immeubles sont aujourd’hui protégés par une mesure de classement parmi les nombreux édifices d’intérêt situés dans la Grand-Rue de Thuin. Ils constituaient autrefois la résidence de la famille Gendebien. La maison située au numéro 36 est en fait une annexe du numéro 34, dont elle prolonge le rez-de-chaussée. Elle a été édifiée au 16e siècle comme en témoigne un décor de briques noires conservé au premier étage. La maison s’élève sur trois niveaux bâtis en briques et pierre et a été malheureusement profondément remaniée au 19e siècle. La maison située au numéro 38 date quant à elle du dernier tiers du 18e siècle et comporte deux niveaux. Toutes deux ont été restaurées en 2008 et agrémentées d’ajouts modernes toutefois discrets, dans le but d’y réinstaller l’hôtel de ville de Thuin. L’ancien parc du refuge de l’abbaye d’Aulne, située à l’arrière des immeubles, a été classé comme site et rebaptisé « parc de l’hôtel de ville ».

Grand-Rue 36-38
6530 Thuin

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Classé comme monument et comme site le 30 janvier 1990

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Église Notre-Dame-dèl-Vaux

Propriété des moines de Lobbes, l’église Notre-Dame-dèl-Vaux a été fondée par ces deniers au 8e siècle avant de passer dans le giron du chapitre de la collégiale de Lobbes en 973 puis de devenir une église auxiliaire de la collégiale Saint-Théodard de Thuin en 1494. Après les tumultes de la Révolution et la suppression du chapitre de Thuin, l’église devient paroissiale en 1803. Roman à l’origine, le sanctuaire a été transformé en style gothique au 16e siècle lorsque des fenêtres ont été percées dans d’anciennes murailles en grès de la région. 

L’édifice adopte un plan simple composé d’une tour carrée, d’une nef unique et d’un chœur à chevet plat. L’église conserve de très belles œuvres d’art parmi lesquelles une exceptionnelle Sedes Sapientiae romane, représentation de la Vierge à l’enfant installée sur un trône. On y trouve aussi une statue de saint Roch du 18e siècle, promenée chaque année dans les rues de Thuin à l’occasion de la marche qui lui est dédiée. À l’extérieur se trouvent des stèles funéraires du 16e siècle, ainsi qu’une pierre tombale datée de 1306, la plus ancienne conservée dans la région ! 

L’église s’inscrit dans un ensemble, classé comme site, composé du sanctuaire, du mur de soutènement, des venelles pavées, de l’escalier pavé situé sous le passage voûté du chœur et du square du Moustier.

Rue du Moustier
6530 Thuin

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Classement comme monument et comme site le 3 juillet 1984

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Orgues de l'église Notre-Dame des Carmes à Thuin

Connue également sous le nom d’église paroissiale de la Sainte Vierge, l’église Notre-Dame des Carmes a été construite en 1670 à la demande des paroissiens qui devaient alors suivre les offices dans la collégiale. Le sanctuaire se compose d’une vaste nef et d’un chœur terminé par un chevet à trois pans. 

Si, de l’extérieur, l’édifice semble assez pauvre, il abrite un grand nombre d’œuvres d’art de qualité. On y trouve notamment de très belles stalles de chœur, datées de 1740-1749, et des confessionnaux baroques. Parmi le mobilier, l'orgue mérite l’attention. Afin de remplacer un instrument détruit en 1794 par la furie révolutionnaire, on procéda à l’installation en 1805 de l’orgue de l’ancienne abbaye d’Aywières (Lasne). Celui-ci avait été construit pour la communauté religieuse par Sébastien Lachapelle en 1727-1728. Il est toutefois fortement remanié par Henri de Volder en 1852. Il se peut toutefois que le buffet soit toujours celui d’avant la Révolution et que seule la partie instrumentale ait été vandalisée. Une nouvelle restauration a été entreprise en 1948 par Émile Dresse. Le buffet, d’origine, a été sculpté dans du chêne et peint ; la soufflerie date du XIXe siècle.

Cour de la Paroisse
6530 Thuin

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Orgues classées comme monument 3 octobre 1974

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Orgues de la chapelle des sœurs de Notre-Dame à Thuin

L’ancien couvent des sœurs grises, situé au numéro 68 de la Grand-Rue à Thuin, est un imposant édifice rebâti grâce à la générosité de l’abbé de Lobbes, après un incendie survenu en 1745. L’édifice est peut-être l’œuvre de l’architecte Jean-Baptiste Chermanne, prolifique dans le Hainaut et la région namuroise à l’époque. 

Les sœurs étaient chargées du soin des malades et de l’enseignement des jeunes filles. Elles ont occupé le couvent jusqu’en 1817. Située à front de rue, la chapelle Sainte-Élisabeth de Hongrie était l’église du couvent. Probablement érigée vers le milieu du XVIIIe siècle, elle possède une haute façade baroque. 

Si l’église et le couvent ne sont pas ou plus protégés par un classement malgré leur valeur patrimoniale indéniable, cela est bien le cas des orgues qui se trouvaient à l’intérieur. L’instrument a depuis été transporté dans l’église du Christ-Roi dans le hameau de Waibes suite à une donation des sœurs en 1986. Œuvre du facteur d’orgues Henri de Volder, il a été construit en 1854 et a conservé son buffet d’origine en chêne et sapin. Il est constitué d’une façade de tuyaux en plomb recouverts de feuilles d’étain. La soufflerie, les sommiers et la console sont également d’origine ; cela a permis à l’instrument de rejoindre la liste des orgues classés de Wallonie.

Rue Crombouly 74b
6530 Thuin

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Orgues classées comme monument le 3 octobre 1974

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Maison espagnole de Thuin

Cette belle demeure de la première moitié du 16e siècle est connue sous le nom de « maison espagnole », terme communément utilisé pour désigner les maisons construites sous le régime espagnol. En effet, la majorité des régions qui composent l’actuelle Belgique, parmi lesquelles l’ancien comté de Hainaut, ont fait partie entre 1549 et 1713 des Pays-Bas espagnols.

La ville de Thuin se trouvait toutefois sur le territoire de la principauté épiscopale de Liège mais le terme est devenu générique pour la région. Différente des édifices construits auparavant, elle inaugure l’arrivée du type d’architecture dit « traditionnel » dans nos régions, usant de briques et de pierre mêlées. 

Actuellement réunie à un édifice du 19e siècle, la maison espagnole se situe à droite de l’ensemble et compte trois travées. Les grandes fenêtres ont conservé leurs linteaux composés d’une double accolade. La façade est percée d’une porte d’entrée précédée d’un perron à double volée et ornée d’une loggia de bois de style néo-Renaissance, toutes deux ajoutées au 19e siècle.

Grand-Rue 21 
6530 Thuin

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Classée comme monument le 5 avril 1972

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Chapelle d'Ossogne

Dans le hameau d’Ossogne, relevant du village de Thuillies, est conservé un véritable petit coin de Moyen Âge. La chapelle d’Ossogne est un petit sanctuaire de style gothique tardif daté des 16e et 17e siècles, édifié en moellons de calcaire et intégrant peut-être des matériaux plus anciens. Le sanctuaire a ensuite été remanié en 1739 (à l’exception du chœur) et restauré à plusieurs reprises en 1879, 1932, 1977 et 2004. 

À l’entrée de l’édifice se trouve un porche, plus bas et plus étroit que la nef qu’il précède. Cette dernière est surmontée d’un clocher et de sa flèche. À l’intérieur se trouvent un maître-autel à retable de la seconde moitié du 16e siècle, un calvaire gothique de la même époque et quelques belles dalles funéraires. 

Le reste du hameau mérite la visite et conserve un grand nombre d’édifices qui mériteraient leur classement comme monument. On y trouve un château médiéval, une route de pavés anciens, une cense de l’abbaye d’Aulne et la ferme fortifiée de l’abbaye du Jardinet.

Rue Saint-Hubert
6536 Thuillies, Belgique

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Classé comme monument et comme site le 19 juin 1978

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Moulin de la Biesmelle à Thuillies

Tout comme de nombreux villages de la région, Thuillies était, au Moyen Âge, une possession de la riche abbaye de Lobbes. C’est l’abbé qui y exerçait les droits seigneuriaux et qui y rendait la justice dans la ferme de la Cour. Depuis cette époque, l’activité économique est centrée sur l’élevage et l’agriculture, grâce à la présence d’importantes fermes abbatiales. 

Le moulin, érigé vers 1850, a connu son heure de gloire de par sa présence fréquente sur des calendriers touristiques de l’Entre-Sambre-et-Meuse. Il a remplacé d’autres édifices plus anciens, le premier moulin de l’entité étant cité dans les textes en 868. Utilisant les eaux de la Biesmelle, l’ouvrage, érigé en moellons peints sur deux niveaux et demi, est parfaitement conservé. L’étage est éclairé par cinq fenêtres à linteau droit, surmontées de cinq ouvertures en forme de demi-lune. Les roues à aube métalliques du moulin ont, elles aussi, été conservées. Il s’agit aujourd’hui d’une propriété privée qui ne se visite pas.

Rue des Commères 10
6536 Thuillies (Thuin)

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Classé comme monument le 15 janvier 1990

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Ferme de la Cour à Thuillies

Autrefois « maison du seigneur » et ancienne dépendance de l’abbaye de Lobbes, la ferme de la Cour est un vaste ensemble clôturé dont les bâtiments remontent pour certains au XVIIe siècle et d’autres au siècle suivant. 

Le village de Thuillies est cité comme possession de la riche et puissante abbaye Saint-Pierre de Lobbes dès 868. L’abbé y exerçait les pouvoirs seigneuriaux et les arrêts étaient rendus dans cette monumentale ferme, en sa présence ou non. Cet état de fait a donné son nom à la ferme, parfois aussi appelée « ferme de la Grande Couture ». 

On accède à l’ensemble par un porche d’entrée millésimé 1767 et décoré des armoiries de l’abbé Dom Dubois. À droite de la cour se trouve le logis construit au XVIIe siècle et presque entièrement réaménagé au XVIIIe siècle. Perpendiculaire à celui-ci se trouve une annexe, inchangée depuis le XVIIe siècle. À l’angle est se trouve l’imposante grange qui remonte peut-être encore au XVIe siècle. Enfin, face au porche d’entrée, se trouvent les dépendances. 

Cette grosse ferme abbatiale, comme la ferme du Jardinet ou la ferme d’Ossogne toutes proches, témoigne encore aujourd’hui de l’intense activité d’agriculture et d’élevage qui caractérisaient Thuillies sous l’Ancien Régime. On y exploitait également une carrière de pierre ou de marbre.

Rue de la Garenne 1
6536 Thuillies

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Classée comme site le 13 septembre 1988

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