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Eglise Notre-Dame de Foy de Dinant

Les armoiries de Ferdinand de Bavière en haut du maître-autel de l’église Notre-Dame de Foy © IPW

Lieu rendu célèbre par un pèlerinage dont l’origine remonte à 1609, l’église actuelle fut consacrée le 8 septembre 1624. Représentative des premières années du style baroque dans nos régions, l’église renferme un riche mobilier, de nombreuses œuvres d’art et est caractérisée par son exceptionnel plafond à caissons composé de 145 panneaux peints. Dans le chœur éclairé par dix-neuf hautes fenêtres se trouve un très beau maître-autel de style Louis XIII portant entablement et fronton triangulaire au centre duquel se trouve une niche abritant une statue du Christ sous les armoiries et la devise de Ferdinand de Bavière, prince-évêque de Liège de 1612 à 1650. L’ensemble dominant le maître-autel fut en effet offert en 1626 par le prince, comme l’indique une inscription dédicatoire gravée en lettres d’or sur les deux côtés du tabernacle : « Ferdinand, duc des deux Bavières, électeur du Saint-Empire romain, prince-évêque de Liège (…) dédie et consacre (…) ce maître-autel pour l’honneur de la madonne de Foy (…) ».

De l’autre côté de l’édifice, de part et d’autre de l’entrée, se trouvent plusieurs monuments funéraires parmi lesquels un fait lui aussi référence au prince-évêque de Liège. La dalle funéraire de Jean de Pierre, sculptée dans le marbre noir, comporte une grande table d’épitaphe dans laquelle est gravée l’inscription suivante : « En mémoire de Dom Jean de Pierre qui, sous le prince de Liège Ferdinand, a commandé les organismes de bienfaisance de la vierge de Foy (…) ».

Chemin des Pèlerins 1

5504 Dinant

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Frédéric MARCHESANI, 2013

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Ancienne église Notre-Dame de Namur

Dédiée à l’origine aux saints Pierre et Paul et servant d’église au couvent des Franciscains avant de devenir paroissiale, l’église Notre-Dame a été construite en style classique de 1749 à 1753 par l’architecte namurois J.T. Maljean. Érigée en briques et pierre bleue en remplacement d’un édifice gothique, elle adopte un plan traditionnel à trois nefs de cinq travées sur colonnes, transept saillant et chœur de trois travées fermé à l’est par une abside en hémicycle. 

Les proportions de l’édifice étonnent : le vaisseau est large, long et particulièrement élevé, offrant au sanctuaire un volume des plus conséquents. La façade, haute et sévère, superpose les ordres ionique et composite et porte en son centre un portail en plein cintre daté de 1751. 
         
Dans le chœur est conservée l’épitaphe des comtes de Namur Guillaume Ier et Guillaume II et de leurs épouses. 

Les sépultures d’origine de ces comtes se trouvaient dans l’ancienne église et disparurent en même temps que l’édifice qui fut démoli en 1750 pour être reconstruit. Les tombes furent remplacées par une épitaphe encastrée dans le décor du lambris du chœur. Il s’agit d’une dalle gravée, au décor rocaille encadrant l’inscription latine suivante : « in subjecta chrypta jacent ad beatam resurrectione comites namurcenses guillelmus primus et secundus pater filius cum uxoribus catharina a saubadia et johanna ab harcourt » (Dans cette tombe reposent les bienheureux comtes de Namur Guillaume premier et second, père et fils, et leurs épouses Catherine de Savoie et Jeanne d’Harcourt). 

L’épitaphe fait référence à Guillaume Ier le Riche (1324-1337-1391) et sa seconde épouse Catherine de Savoie (†1388) et à son fils Guillaume II (1345-1391-1418) et sa seconde épouse Jeanne d’Harcourt (1372-1456). Ces deux comtes issus de la maison de Dampierre comptent parmi les derniers souverains à régner uniquement sur le comté de Namur avant sa vente au duc de Bourgogne. 

Guillaume Ier, cinquième fils du comte de Namur Jean Ier, connut un règne sans désordre majeur qu’il occupa à acquérir des fiefs dans le but d’agrandir son territoire. Son fils Guillaume II connut lui aussi un règne calme, passé à encourager l’industrie et fortifier le territoire. Mort sans descendance, son frère Jean III lui succéda.

Depuis quelques années, l’Église Notre-Dame a été réaffectée en centre culturel.

Rue Saint Nicolas 2 

5000 Namur

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Frédéric MARCHESANI, 2013

Photo de 1972 © KIK-IRPA, Bruxelles

Eglise Notre-Dame à Seraing

L’église Notre-Dame de la Présentation de Boncelles, de style néo-gothique, a été reconstruite en 1919 en moellons et calcaire sur les plans de l’architecte Edmond Jamar. 

De l’édifice précédent, l’église a conservé une pierre très abimée datée de 1600, replacée sous la tour au moment de la reconstruction et figurant les armoiries d’Ernest de Bavière. 

Le blason, surmonté des attributs princiers et épiscopaux, est entouré de deux lions et surmonté du millésime. 

Dans le bas de la composition se trouve l’inscription « OMNIA ». Dépendant de Seraing, Boncelles appartenait directement au prince-évêque mais ne constituait alors qu’une simple dépendance de la seigneurie de Seraing. En 1687, ce dernier en fit une seigneurie qu’il céda en engagère.

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Frédéric MARCHESANI, 2013

 Photo de 1943 © KIK-IRPA, Bruxelles

Eglise et presbytère de Saint-Séverin à Nandrin

L’histoire de Saint-Séverin se confond avec celle de son prieuré, fondé en 1091 suite au don fait par le comte de Clermont à l’abbaye de Cluny. En outre, le village possédait une cour de justice. 

Remarquable édifice de style roman dont les origines remontent au XIIe siècle, l’église Saints-Pierre-et-Paul fut bâtie entre 1136 et 1145 et est notamment caractérisée par sa tour octogonale percée de baies géminées inscrites dans des arcades et surmontée d’une frise de bandes lombardes, typique de l’architecture romane. 

Attaché à l’abbaye de Cluny jusqu’au début du XVIe siècle, le prieuré fut réuni à la mense épiscopale de Liège sous le règne d’Érard de la Marck (1505-1536) et une campagne de restauration de tous les bâtiments fut entreprise par Arnold van Mulcken, architecte attitré du prince-évêque. 

Protégé dès 1851, cet édifice remarquable connut à nouveau à cette époque une importante période de restauration : reconstruction du chœur, du transept et des absides en 1862, des nefs en 1900.

À l’extérieur, sous la fenêtre nord-est, se trouve une pierre aux armes d’Érard de la Marck. Sculptée vers 1531-1535, elle représente les armoiries traditionnelles du prince-évêque : son blason surmonté du chapeau de cardinal. Le prince-évêque fut en effet promu cardinal en 1520, avec l’appui de Charles Quint, qu’il avait soutenu face au roi de France François Ier pendant la campagne pour l’élection impériale. Il s’agit ici des armoiries traditionnelles du prince de la Marck, que l’on retrouve encore aujourd’hui à maints endroits de la principauté.

La cheminée portant les armoiries du prince-évêque Érard de la Marck dans le presbytère de Saint-Séverin. Photo de 1943 © KIK-IRPA, Bruxelles


Le presbytère jouxtant l’église conserve également un souvenir du prince à l’origine de sa reconstruction : la cheminée de la cuisine est sculptée de trois blasons. Au centre les armoiries du prince-évêque, identiques à celle présentes sur le mur de l’église et accompagnées de l’inscription « erard – marck » ; de part et d’autres, le blason des la Marck-Sedan, branche de la famille dont était issue le prince-évêque et analogue au blason présent au centre de ses armoiries.

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Frédéric MARCHESANI, 2013

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Eglise des Saints-Hermès-et-Alexandre à Theux

Cet imposant édifice roman de la fin du Xe siècle ou du début du XIe siècle est caractérisé par sa silhouette massive et son vaisseau-halle de trois nefs, exemple rarissime dans nos régions. L’église est la seule du genre encore debout entre la Loire et le Rhin. Son aspect étonne et questionne tant le plan type des églises de nos contrées se voit bouleversé. De l’extérieur, installé sur un tertre, l’église fait autant penser à un château fort qu’à un lieu de culte. L’édifice est bel et bien fortifié : il se situe dans le Franchimont, à quelques encablures du château, fut lui aussi le témoin de luttes incessantes au Moyen Âge et servit de lieu de refuge à la population.

L’église des Saints-Hermès-et-Alexandre garde donc plusieurs traces matérielles de l’ancien marquisat. Les plafonds du chœur et des chapelles latérales sont entièrement composés de panneaux peints : l’église en compte 110, réalisés en 1630. Les panneaux latéraux sont décorés d’un motif, les centraux sont utilisés pour les donateurs locaux et représentent aujourd’hui des saints et des scènes de la vie du Christ. Parmi ces scènes, de nombreuses inscriptions prennent place et évoquent le souvenir de plusieurs gouverneurs du marquisat de Franchimont. Ils rappellent que la famille d’Aspremont-Lynden a occupé cette charge jusqu’à la fin de l’Ancien Régime depuis Robert de Lynden, premier gouverneur de sa maison appelé à ces fonctions en 1578. Plusieurs pierres tombales de gouverneurs du Franchimont subsistent également dans l’église :
 

La pierre tombale du gouverneur Robert de Lynden dans l’église de Theux. Photo de 1943 © KIK-IRPA, Bruxelles


- les plafonds du chœur portent deux inscriptions rappelant que deux panneaux peints ont été offerts en 1681 par les comtes d’Aspremont-Lynden. Le premier, représentant « la nativité du sauveur », porte l’inscription suivante : « Ferdinand, comte d’Aspremont-Lynden, baron de Froidcourt (…) gentilhomme de la chambre et conseiller de S. A. électeur de Cologne, gouverneur du marquisat de Franchimont (…) ». Le second panneau représente une « adoration des mages » et porte l’inscription suivante : « Charles-Ernest comte d’Aspremont-Lynden, baron de Froidcourt, grand maître d’hôtel de son altesse sérénissime de son pays de Liège ». Ferdinand fut gouverneur du marquisat entre 1672 et 1687 ; il y représentait le marquis et prince de Liège Maximilien-Henri de Bavière. Suite à sa démission, son frère Charles-Ernest lui succède. Il gouverne le marquisat de 1687 à 1705 et y représente alors trois princes-évêques ;
- un réservoir en marbre rouge installé dans une niche située dans la sacristie porte les armes d’Englebert de Presseux, châtelain de Franchimont de 1505 à 1516. Le châtelain exerce les fonctions de gouverneur du marquisat et réside encore principalement à cette époque dans la forteresse ;

 
 

 

 

La pierre tombale du gouverneur Henri d’Eynatten dans l’église de Theux. Photo de 1941 © KIK-IRPA, Bruxelles

 
 

 

- la pierre tombale d’Henri d’Eynatten, gouverneur du marquisat décédé en 1579, est adossée au mur, à gauche du chœur. Elle contient deux médaillons aux armes d’Eynatten et une inscription dans sa partie inférieure : « Icy repose noble et généreux seigneur Henry d’Eynatten en son temps seigneur de Bolland (…) grand maitre d’hostel du sérénissime prince de Liège et gouverneur de Franchimont » ;
- l’église abrite également la pierre tombale du gouverneur Robert de Lynden (1578-1607) et de son épouse. Les époux y sont représentés en prière et en gisant. L’inscription est aujourd’hui illisible et on devine des écus jumelés donnant les quartiers de chacun des conjoints ;
- parmi les nombreux bancs anciens sculptés d’inscriptions dédicatoires remarquablement conservés, le premier banc face au chœur dans l’allée de droite comporte une inscription faisait référence à Joseph-Clément de Bavière : « Pour la famille de Monsr de Bounameau, conseiller de S.A. Serme Electle dans son Conseil ordinaire et l’un des anciens bourguemaitres de Liège – 1713 ».

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Frédéric MARCHESANI, 2013

Photo de 1943 © KIK-IRPA, Bruxelles

Eglise de la Nativité de Notre-Dame

L’actuelle localité de Furnaux partageait sous l’Ancien Régime les destinées de la principauté de Liège et du comté de Namur. La localité portait alors le nom de Fénal et constituait une seigneurie hautaine relevant en fief du seigneur de Morialmé et appartenant à la principauté de Liège. Le comte de Namur y possédait certains droits parmi lesquels l’ost et la chevauchée et certaines taxes (la moitié de la taille, la formorture et les mortemain). Fénal est ainsi l’objet de nombreuses contestations entre Liège et Namur : en 1780, l’empereur ordonna la cession définitive de la seigneurie au prince-évêque de Liège. L’église du village, de style gothique, a été reconstruite vers le milieu du XVIe siècle et remaniée par la suite. Elle renferme plusieurs merveilles parmi lesquelles de superbes fonts baptismaux de la première moitié du XIIe siècle et plusieurs pierres tombales anciennes.

Encastrée dans le mur nord du chœur se trouve la dalle funéraire d’Antoine de Franau et Marie de Reding (1725). Cette belle dalle bipartite comporte, dans sa moitié supérieure, un bas-relief composé d’un décor de volutes formant un piédestal, de deux écussons et d’un homme et d’une femme sauvages. 

L’épitaphe, située dans la moitié inférieure, évoque le prince-évêque Jean-Théodore de Bavière : « (…) Seigneur messire Antoine Alexandre de Franau, comte de Fenal, chambellan de son Altesse Sérénissime l’électeur de Cologne (…) lequel est décédé le 1er de mai 1757 (…) ».

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Frédéric MARCHESANI, 2013

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Ville haute de Charleroi

Vue aérienne de la ville de Charleroi. Au centre, la place Charles II et ses rues en étoile rappellent le tracé des rues de l’ancienne place forte. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Le cas de la ville haute de Charleroi est bien différent de celui de ces cités centenaires et millénaires qui existent en Wallonie depuis l’Antiquité et le Moyen Âge. 

Charleroi est véritablement le fruit de la volonté du roi d’Espagne de protéger ses frontières et peut être dans son entièreté considérée comme une trace de l’ancien comté de Namur. 

Le Traité des Pyrénées signé le 7 novembre 1659 mettait fin à une longue guerre entre Français et Espagnols. Le roi Philippe IV d’Espagne s’efforça, après la fin de ce conflit, de renforcer à nouveau les frontières des Pays-Bas espagnols, sévèrement meurtries. Il décida de la création d’une forteresse nouvelle face à la France, près du village de Charnoy. 

Située sur la rive gauche de la Sambre, complétée par deux vallons latéraux et créant un éperon barré propice à une fonction défensive, la place forte sort de terre en 1666. La ville nouvelle est baptisée Charleroi en l’honneur du nouveau roi d’Espagne Charles II. 

La place forte, à vocation militaire uniquement, épouse la forme d’un hexagone embastionné autour de fossés à escarpes et contrescarpes et zones inondables. Un an plus tard, la forteresse fut déjà abandonnée par les Espagnols après un démantèlement partiel ; les Français prendront le relais et décidèrent dès 1668 de la reconstruire. 

Supervisés par les ingénieurs Choisy et Vauban, les travaux offrirent à Charleroi un plan radioconcentrique défini par l’actuelle place Charles II dont les rues adjacentes témoignent encore de la physionomie défensive du XVIIe siècle. 

Les Français fondèrent également une ville, entamèrent une œuvre d’urbanisation et installèrent progressivement une population civile. Le sort de Charleroi ne cessa d’évoluer dans les décennies suivantes : entre 1678 et 1748, la forteresse releva des Français, fut reprise par les Espagnols et intégra les Pays-Bas autrichiens. Elle fut une dernière fois modifiée en 1816 par les Hollandais avant d’être abandonnée progressivement après l’indépendance de la Belgique. Désarmée par étapes, elle fut démantelée à partir de 1867.

L’ancienne maison du bailli à Charleroi © IPW

 

La pierre de fondation fleurdelisée à l’entrée de l’église Saint-Christophe de Charleroi © IPW.

De son riche passé de place défensive, Charleroi n’a malheureusement gardé que très peu de traces visibles. La Révolution industrielle et l’urbanisation effrénée ont résolument transformé le visage de la ville. La place Charles II correspond à l’ancienne place d’armes de la forteresse dont elle a gardé la forme hexagonale. 

L’église Saint-Christophe, située sur cette place, est l’héritière d’une chapelle construite en 1667 par les Français. Une pierre de fondation de cette chapelle disparue, millésimée 1667 et frappée de trois lys de France est toujours conservée dans le porche d’entrée de l’église actuelle. Les bâtiments d’importance de la place d’armes telle la caserne de cavalerie ou la maison du gouverneur, ont tous disparu. La maison du bailli, aujourd’hui occupée par l’Espace Wallonie, se trouve toujours rue Turenne, à proximité de l’hôtel de ville. 

Datée de 1780, la bâtisse construite en briques enduites et pierre calcaire a fait l’objet d’une belle restauration. La porte est surmontée du millésime, d’une couronne et de guirlandes taillées dans le calcaire. Classé en 1989, cet édifice est un témoin privilégié de l’architecture civile de l’époque ; elle abritait le bailli, représentant de justice dans la ville haute.

 

La borne du génie située au coin de la rue Turenne et de la rue du Beffroi à Charleroi © IPW

 

 

Non loin de là, au coin de la rue Turenne et de la rue du Beffroi, une borne marquée du nombre 80 et de la lettre G fait référence au génie, organisme qui décidait de l’alignement des habitations dans la forteresse. 

La chapelle Sainte-Anne, située rue de la chapelle, a pour sa part été bâtie en 1819. 

Récemment restaurée, elle a été élevée en pierre calcaire et briques enduites et conserve toujours deux pierres de commémoration antérieures à son édification rappelant le nom des donateurs à l’origine de la construction de l’édifice primitif en 1682, les gouverneurs de la place forte de Charleroi, Juan de la Paz Tementio et Don Juan Antonio Sarmiento y Camudio.

La pierre de commémoration du gouverneur Juan de la Paz Tementio sur la façade de la chapelle Sainte-Anne à Charleroi © IPW


Quelques vestiges des fortifications existent encore mais sont invisibles depuis la chaussée. 

Dans les caves du café « le Corto », situé rue de Montigny, sont conservées des casemates ainsi qu’un tronçon de souterrain qui semblent dater de la forteresse française. Rue de Dampremy, les caves de l’immeuble situé au no 61 abritent encore une voûte de soutènement qui appartiendrait au chemin couvert de la forteresse française. À gauche du bâtiment se trouve une casemate et, dans le jardin situé dans l’îlot, un long mur en pierre témoigne vraisemblablement des fortifications espagnoles ou françaises.

Place Charles II

6000 Charleroi

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Frédéric MARCHESANI, 2013

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Presbytère et Institut Saint-Michel de Neufchâteau

Ancienne maison prévôtale des comtes de Rochefort, située à deux pas de l’ancien site castral de Neufchâteau, l’actuel presbytère est un bel édifice classique daté de 1714 par des ancres situées au-dessus de la porte. Modernisé dans l’esprit néoclassique au milieu du XIXe siècle, le bâtiment comporte un large double corps de deux niveaux sur cinq travées espacées de baies à linteau bombé. La porte est précédée d’un perron à double volée d’escaliers et garde-corps.

Sous le régime français, le bâtiment est transformé en gendarmerie et témoigne aujourd’hui d’un autre aspect institutionnel hérité de la période républicaine. Bien qu’ayant existé sous des formes différentes auparavant, la gendarmerie est officiellement créée par la loi du 16 février 1791. La loi du 17 avril 1798 précise que « le corps de la gendarmerie nationale est une force instituée pour assurer dans l’intérieur de la République le maintien de l’ordre et l’exécution des lois ». Apportée dans nos régions suite à l’annexion, l’institution perdure en Belgique durant plus de deux siècles avant d’être dissoute et intégrée à la police fédérale en 2001 après la réforme des polices. 

De par son statut de sous-préfecture du département des Forêts, Neufchâteau abrite un tribunal de première instance sous le régime français, installé dans le bâtiment ancien de l’Institut Saint-Michel. Comme les autres tribunaux du département, il dépend du tribunal d’appel de Metz. Le ressort du tribunal chestrolais s’étend sur les cantons de Neufchâteau, Paliseul, Sibret, Bastogne, Fauvillers, Houffalize, Florenville, Étalle et Virton. À côté de ces deux bâtiments est inaugurée en 1808 une nouvelle prison, à l’emplacement actuel des bâtiments de l’Institut Saint-Michel construits dans les années 1970. 

Cette prison fonctionne place du château jusqu’à son transfert en 1875 sur la place Charles Bergh. La prison française est transformée en hospice jusqu’à sa démolition en 1967. Seul témoin d’époque, l’ancienne porte de la prison existe toujours ; elle a été déplacée contre un mur non loin de la tour Griffon. Visible dans le passage couvert de la ruelle Lepée, elle est surmontée d’un fronton triangulaire en grès jaune et est décorée de chaînes de part et d’autre.

6840 Neufchâteau

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Frédéric MARCHESANI, 2014

SPW-Patrimoine

Monastère et cathédrale Saints-Pierre-Paul-et-Quirin

L’ancien monastère bénédictin de Malmedy possède une longue histoire remontant au VIIe siècle. 

La ville se développe autour de son abbaye, qui subit de nombreuses épreuves à travers les temps. Détruite par des raids normands et hongrois aux IXe et Xe siècles, elle est également plusieurs fois la proie des flammes. 

Le prince-abbé Guillaume de Manderscheidt est à l’origine de nombreux travaux, principalement après l’incendie de 1521. Il rénove les bâtiments sinistrés, ajoute le quartier abbatial et reconstruit la tour de l’abbatiale de 1535 à 1539. 

Les bâtiments conventuels conservés de nos jours datent de 1708 comme le renseignent les restes d’une inscription en ancrage située dans le cloître. Amputé du « quartier du prince », disparu suite à l’incendie de 1689, le monastère présente toutefois une belle unité architecturale. 

Il se compose de quatre ailes et deux avant-corps latéraux élevés en calcaire et moellons divers sur deux niveaux coiffés de hautes bâtières d’ardoises. 

Le vitrail moderne portant les armoiries de la principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy © IPW

Les bâtiments, annexés à la cathédrale, forment un grand cloître entourant une cour intérieure. 

Le bâtiment cessa d’être un monastère à la Révolution pour connaître depuis de nombreuses affectations. Il abrite aujourd’hui, dans une partie des bâtiments restaurés en 2005, le Trésor de la cathédrale de Malmedy, témoin de la riche histoire de la cité et de la principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy. Y sont notamment conservés de nombreux objets liturgiques liés à l’histoire principautaire ainsi qu’une belle collection de portraits des derniers princes-abbés. 

Plus récemment, le monastère est devenu le « Malmundarium », cœur touristique et culturel de Malmedy. Espace de mémoire, d’art et d’histoire, il présente de nombreuses facettes de l’histoire malmedienne parmi lesquelles une imposante ligne du temps, l’« Historium », retraçant quatorze siècles d’histoire depuis 648 jusqu’à nos jours.

 

Le monument funéraire de Joseph de Nollet. © IPW

Témoin privilégié de l’histoire de Malmedy, le monastère est indissociable de son ancienne église abbatiale, aujourd’hui cathédrale. 

Bien que résidant la plupart du temps à Stavelot, le souverain était abbé de Malmedy et siégeait donc dans l’église dédiée aux saints Pierre, Paul et Quirin. 

Le bâtiment actuel, construit de 1776 à 1782, est le successeur de plusieurs églises abbatiales. Consacré en 1784, il a été élevé sur les plan

s de l’architecte Charles-Antoine Galhausen. 

L’ancienne abbatiale, détruite par le feu en 1689 comme le monastère suite au passage des troupes de Louis XIV, attendait un nouveau souffle depuis près d’un siècle. 

L’imposante façade présentant deux tours carrées sous coiffe à lanternon octogonal annonce à elle seule les proportions de l’édifice. 

La façade principale, tout comme les façades latérales, sont assez épurées ainsi que l’intérieur décoré tout en pureté et sobriété par le stucateur-ornemaniste François-Joseph Duckers qui réalisa notamment les bas-reliefs de la coupole.

Le monument funéraire de Dieudonné Drion © IPW


 Siège spirituel du prince-abbé à Malmedy, la cathédrale conserve encore des traces manifestes de son appartenance à la principauté abbatiale : deux tombeaux en marbre noir et blanc sont murés dans le chœur. 

Le premier, à droite, porte les armoiries de la principauté ainsi que celles du prince-abbé Joseph de Nollet (1672-1753). 

Le second, à gauche, porte également les armoiries principautaires ainsi que celles du prince-abbé Dieudonné Drion (1669-1741). 

Les vitraux de la nef, bien que récents, témoignent eux aussi du passé prestigieux de la ville. Installés après les bombardements de 1944, ils présentent plusieurs devises et armoiries de princes-abbés de Stavelot-Malmedy, parmi lesquelles celles de Joseph de Nollet et de Jacques de Hubin. Le vitrail de la croisée du transept représente quant à lui les armoiries de l’ancienne principauté.

Place du Châtelet
4960 Malmedy

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Frédéric MARCHESANI, 2013

J. Massaux © SPW Patrimoine © IPW

Couvent des Récollets et cimetière Saint-Pierre de Nivelles

Fondé vers 1232 par les Frères Mineurs de Cologne et repris par les Récollets en 1598, le couvent a été reconstruit à partir de 1524 en commençant par l’église dédiée aux saints Jean et Nicolas. Les bâtiments conventuels datent de 1586 et ont été agrandis et embellis vers 1740-1750. L’ensemble est déclaré bien national sous le régime français et vendu en 1797. Il sert d’hôpital militaire en 1815. Il accueille notamment des soldats blessés à Waterloo. 

Une pierre commémorative a été encastrée dans la façade. Elle porte l’inscription : « 1815. Hôpital pour les militaires français » et est décorée de trois bandes bleu-blanc-rouge, couleurs françaises mais aussi nivelloises. Cette plaque a été apposée en même temps que deux autres en 1969 pour le bicentenaire de la naissance de Napoléon ; elles rappellent quelques souvenirs du régime français à Nivelles. La seconde se trouve sur la façade du musée communal et la troisième sur le mur du cimetière Saint-Pierre. On y trouve les mêmes couleurs et un énoncé des soldats décédés dans l’hôpital des Récollets : « 1815. † Français – 104 / † Prussiens – 13 / † Anglais – 8 / † Hollando-Belges – 4 ». Il n’y a toutefois qu’une trace de sépultures de soldats tués à la bataille de Waterloo dans ce cimetière. 

Le couvent des Récollets devient ensuite une école en 1818. Les bâtiments ont été fortement endommagés par un bombardement en 1940 et restaurés dans les années 1960.

 

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Frédéric MARCHESANI, 2014