Bruxelles, KIK-IRPA

Chapelle Notre-Dame-des-Affligés

Ancien lieu de culte et de pèlerinage connu depuis le XVIe siècle, la chapelle actuelle a été érigée en brique et calcaire sur un plan octogonal en 1677. En 1707, un porche agrandit l’ensemble en venant s’accoler au plan d’entrée. La chapelle est sommée d’un clocheton piqué d’une croix, sur une toiture d’ardoises en dôme. 

Dans les jours ayant précédé les batailles de Ligny et des Quatre-Bras, la chapelle est transformée en hôpital civil suite aux combats menés dans la région de Charleroi contre les Prussiens le 15 juin 1815. Ici, les hommes de la 7e division d’infanterie se reposent et se font soigner sous une chaleur accablante.

 

Rue de Gosselies
6040 Charleroi

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Frédéric MARCHESANI, 2014

IPW

Chapelle Notre-Dame de Grâce de Gosselies

Les armoiries des comtes de Sainte-Aldegonde entourées du collier de la Toison d’Or au-dessus de l’entrée de la chapelle Notre-Dame de Grâce à Gosselies © IPW

Si les localités de l’actuelle commune de Charleroi étaient, sous l’Ancien Régime, réparties entre le comté de Namur (Charleroi ou Gilly par exemple) et la principauté de Liège (Marcinelle, Couillet…), la localité de Gosselies était quant à elle une terre franche relevant du duché de Brabant. Au début du XIIe siècle, Gosselies se résumait à un château fort et une terre indivise relevant pour partie du Brabant et de Namur. Progressivement, à l’Époque moderne, elle opta pour la nationalité brabançonne ; son statut de terre franche fut reconnu par le duc de Brabant en 1597.

Située place des Martyrs, une haute tour constitue le seul vestige de l’ancien château médiéval de Gosselies. L’édifice fut construit de 1423 à 1534 par la famille de Bousies, seigneurs de Gosselies, dont les armes sont encore inscrites au-dessus de l’entrée.

La chapelle Notre-Dame de Grâce conserve un témoin de l’appartenance de la localité aux Pays-Bas espagnols. Ce petit oratoire en moellons de grès et pierre calcaire a été bâti dans la seconde moitié du XVIIe siècle et transformé en habitation au siècle suivant. Sur la façade, la porte principale est surmontée d’un arc en anse de panier portant les armes des comtes de Sainte-Aldegonde, entourées du collier de la Toison d’Or. Originaire de Saint-Omer, la famille Sainte-Aldegonde remonte au XIIe siècle et migre au XVe siècle vers la Flandre où ses membres s’impliquent dans la politique espagnole. Deux d’entre eux deviennent conseillers de Charles Quint. Le comte Maximilien de Sainte-Aldegonde, conseiller des archiducs Albert et Isabelle, reçoit en effet l’ordre de la Toison d’Or et est promu comte du Saint-Empire le 4 mai 1605.

Place des Martyrs

6040 Gosselies

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Frédéric MARCHESANI, 2013

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Chapelle des Carmes du Domaine de Wégimont

La chapelle des Carmes du domaine de Wégimont, située sur le territoire de la principauté de Liège, témoigne des liens indéfectibles entre le marquisat et la principauté. Une pierre sculptée située au-dessus de l’entrée de la chapelle rappelle le souvenir d’un gouverneur du marquisat. Au-dessus d’un linteau millésimé 1671, on peut lire l’inscription suivante : « Messire Charles Ernest, baron de Lynden et de Froidcourt, visconte de Dormale, se[I]g[NEUR] de Soumaigne, Mélen, Ryanwe, grand m[AÎT]re d’hostel de son altesse sérénissime de Liège, gowerneur du principaulté de Stavelot et du marquisat de Franchemont (…) ». Le haut de la composition figure les armoiries des Aspremont-Lynden.

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Frédéric MARCHESANI, 2013

Guy Focant (SPW)

Cathédrale Saint-Paul et l’ancienne abbaye de Beaurepart

Fondée aux alentours de 970 puis reconstruite en style gothique entre les XIIIe et XVIe siècles, la cathédrale Saint-Paul impressionne par ses dimensions et sa riche ornementation. Sa voûte est décorée de rinceaux peints et son choeur orné de vitraux Renaissance. Devenue cathédrale au début du XIXe siècle, l’église est alors enrichie d’un nouveau mobilier néogothique, ainsi que du mobilier d’églises détruites après la Révolution, comme le Christ gisant de Jean Del Cour. Elle devient aussi le dépositaire du trésor de l’ancienne cathédrale Saint-Lambert. Récemment dotée de nouvelles verrières contemporaines et reconnue patrimoine exceptionnel de Wallonie, la cathédrale de Liège s’apprête à entamer un important chantier de restauration qui vise à lui redonner son lustre d’antan.

Dès les premières heures de la Révolution, la collégiale Saint-Paul fait les frais du changement de régime, tant de la part des Liégeois que des Français. Le 1er octobre 1795, la principauté est annexée à la France et soumise aux lois républicaines. Le chapitre collégial est supprimé et l’église Saint-Paul est transformée en abattoir et en boucherie. Elle est pillée de ses objets de culte, la plupart de ses verrières sont brisées, le plomb des vitraux retiré pour en faire des balles, le pavé est enfoncé et plusieurs cloches sont volées. Partie intégrante d’un projet devant doter des dizaines de musées nationaux sur tout le territoire français, Saint-Paul (comme de nombreuses autres églises belges) est dépouillée d’une partie de son patrimoine. C’est ainsi qu’en 1797 la Conversion de saint Paul de Bertholet Flémal, chef-d’œuvre du baroque liégeois, est détaché du maître-autel de la collégiale et emporté en France. L’œuvre est aujourd’hui visible au musée des Augustins de Toulouse.

En 1801, le Concordat entre le Premier Consul et le pape Pie VII ouvre la voie à la pacification religieuse. Saint-Paul redevient un lieu de culte et le nouvel évêque de Liège, Monseigneur Zaepffel, organise son diocèse. Les chanoines retrouvent leur église, élevée au rang de cathédrale en 1803 et choisie pour remplacer la défunte cathédrale Saint-Lambert pour sa position centrale et ses dimensions imposantes. Le nouvel évêque de Liège est un pur produit de la politique religieuse menée par Napoléon. Né en 1744 en Alsace, chanoine de la collégiale Saint-Pierre-le-Jeune de Strasbourg et chanoine de la collégiale Notre-Dame de Saverne, il émigre en Allemagne après la Révolution. Il séjourne alors dans le pays de Bade jusqu’au Concordat. La nouvelle politique menée par Napoléon est bénéfique au religieux qui bénéficie des premières nominations épiscopales orchestrées par le Premier  Consul. Jean-Évangéliste Zaepffel profite ainsi de ses relations familiales (il est le grand-oncle du général Clarke, ministre de la Guerre et futur général d’Empire) pour se faire nommer à la tête du nouveau diocèse de Liège le 30 avril 1802. La cérémonie d’installation a lieu dans l’ancienne capitale principautaire le 22 août suivant. Privé d’un évêque et d’une cathédrale depuis plusieurs années, le diocèse de Liège doit être réorganisé : Zaepffel réforme les administrations de bienfaisance du département de l’Ourthe et choisit l’ancienne collégiale Saint-Paul pour installer le siège de sa nouvelle cathédrale. Le 14 mai 1803, l’évêque signe le décret qui élève la collégiale au rang de cathédrale.

Non loin de la nouvelle cathédrale se trouve l’ancien couvent de Beaurepart, dont le sort est lui aussi lié au Concordat et à la politique menée par Jean-Évangéliste Zaepffel. Construit par les frères Mineurs et occupé à partir de 1243 par les chevaliers de l’Ordre teutonique des Vieux-Joncs, le couvent est cédé aux Prémontrés en 1288. Les bâtiments conventuels sont occupés par les troupes républicaines françaises entre 1792 et 1794. Les Prémontrés en reprennent ensuite possession, entre 1795 et 1799. Les lieux sont ensuite transformés en arsenal par les autorités départementales. Situés le long de la Meuse, les bâtiments actuels sont le fruit de plusieurs campagnes de construction. Au sud-est, le logis abbatial a été érigé dans la seconde moitié du XVIe siècle et constitue le bâtiment principal sur lequel s’appuient les quatre ailes du cloître. L’église abbatiale a été érigée sur les plans de l’architecte liégeois Barthélemy Digneffe entre 1762 et 1770, à l’emplacement de l’ancienne église gothique.

L’abbaye est affectée à la résidence de l’évêque de Liège en 1809 par décret impérial, alors que Liège vient d’accueillir un nouveau prélat. Décédé le 17 octobre 1808, chevalier de la Légion d’honneur, Monseigneur Zaepffel est inhumé dans la chapelle du château de Lexhy (Grâce-Hollogne). C’est le grand vicaire de Paris, François-Antoine Lejéas, qui obtient les faveurs impériales. Il est nommé évêque de Liège le 9 février 1809 et prête serment le 19 mars suivant. Après avoir successivement reçu une nouvelle cathédrale et un nouvel évêque, le diocèse de Liège reçoit donc un bâtiment dans lequel installer les services épiscopaux. L’évêque y installe également le Grand Séminaire de Liège, supprimé en 1797 et rétabli dix ans plus tard. Le bâtiment abrite encore de nos jours les services du diocèse de Liège et le séminaire épiscopal.

 

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Église Saint-Victor

D’origine romane, l’église de Fleurus a été remaniée à de nombreuses reprises. Son aspect actuel date principalement des XVIIIe et XIXe siècles avec une tour précédant une nef de cinq travées suivie d’un chœur à pans coupés. 

L’intérieur a été revu en style néoclassique au XIXe siècle. 

L’édifice a été transformé en hôpital de fortune après la bataille de Ligny.

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Frédéric MARCHESANI, 2014

D. Timmermans

Église Saint-Joseph

Ancienne chapelle forestière du roi d’Espagne Charles II, l’église Saint-Joseph a été érigée en style baroque entre 1687 et 1690. Elle a été modifiée par Émile Coulon en style néoclassique en 1855. Le chœur et la tour, de même style, ont été achevés en 1857 par Joseph Dumont. Le fronton du péristyle conserve une longue dédicace latine qui rappelle les origines de l’édifice. L’église est caractérisée par son imposant dôme surmonté d’un grand lanternon lumineux et est aujourd’hui un haut lieu de mémoire de la bataille du 18 juin 1815. Outre un buste du duc de Wellington et deux bas-reliefs, on y trouve vingt-sept plaques commémoratives rendant hommage aux victimes alliées.

Le monument aux soldats britanniques dans la chapelle royale de Waterloo © D. Timmermans

Un imposant monument situé à gauche de l’entrée de la chapelle rend hommage aux soldats britanniques. Taillé dans le marbre blanc et surmonté d’un fronton triangulaire, il comporte un bas-relief réalisé par le sculpteur Guillaume Geefs et une plaque comportant l’inscription suivante : « In Honoured Memory of All British Officers, Non Commissioned Officers and Soldiers Who fell in battle Upon the 16th, 17th ans 18th of June 1815. This tablet was erected by a few Brothers in Arms and Countrymen A.D. MDCCCLVIII. Glory encircles with the same noble diadem the humble as well as Exalted » (À la mémoire de tous les officiers, sous-officiers et soldats qui sont tombés au cours des batailles des 16, 17 et 18 juin 1815. Cette plaque a été érigée par quelques frères d’armes et compatriotes en 1858. La gloire couronne du même noble diadème le humble que le haut placé.). Juste devant ce monument se trouve un buste en marbre blanc de Wellington réalisé en 1855 par le sculpteur britannique George Gammon Adams. Il repose sur un socle de marbres noir et rouge.          

Le monument aux soldats de l’armée des Pays-Bas dans la chapelle royale de Waterloo © D. Timmermans

De l’autre côté de la chapelle, à droite de l’entrée, se trouve le monument aux soldats de l’armée des Pays-Bas. Érigé sous les auspices de Frédéric de Nassau, frère du roi des Pays-Bas Guillaume III et ayant pris part à la bataille de Waterloo, il est l’œuvre du sculpteur Léopold Wiener. Réalisé en bronze, on y retrouve une représentation de la Victoire. Une plaque en bronze comportant une inscription latine se trouve sur le socle du monument : « Auspice illustrissimo principe Frederico Nassovio in perpetuam memoriam insignis victoriae anno MDCCCXV DIE JUNI XVIII relatae Waterl. Sodal. Aere et cura hoc monumentum est erectum » (Sous les auspices de l’illustrissime Frédéric de Nassau, ce monument a été érigé en mémoire perpétuelle de la remarquable victoire du 18 juin 1815 par le financement et les soins de ses compagnons d’armes de Waterloo).

Vingt-sept plaques commémoratives se trouvaient autrefois à côté de ces deux monuments dans la chapelle royale. Elles ont depuis été transférées dans l’église elle-même où elles se trouvent en compagnie de trois autres. On y retrouve des plaques en mémoire de victimes de la bataille de Waterloo mais également des batailles de Ligny et des Quatre-Bras. Dans le bas-côté gauche de la nef, on trouve quinze de ces plaques :

  • plaque aux officiers, sous-officiers et soldats du 2nd Battalion / 30th Foot Guards ;
  • plaque au cornette Alexander Hay, 16th Light Dragoons. La plaque a été offerte par ses frères et sœurs ;
  • plaque aux officiers de l’armée des Pays-Bas morts à Waterloo. On y trouve une liste de noms d’officiers belges et hollandais ;
  • plaque aux officiers de l’armée des Pays-Bas morts aux Quatre-Bras ;
  • plaque au premier lieutenant Claude François Sd van Haren ;
  • plaque aux officiers du 6e hussards hollandais ;
  • plaque aux officiers du 3e bataillon du régiment des Royal Scots tombés aux Quatre-Bras et à Waterloo ;
  • plaque aux officiers du 1er régiment de Foot Guards tombés aux Quatre-Bras et à Waterloo. La plaque a été installée par les compagnons d’armes du régiment. On y trouve notamment le nom du major Stables 30 ;
  • plaque au colonel Sir Henry Walton Ellis du 23rd Royal Welsh Fusiliers. La plaque a été installée par le lieutenant-colonel Ross et les officiers du régiment ;

            

La plaque en hommage au colonel Walton Ellis dans l’église Saint-Joseph de Waterloo © Bruxelles, KIK-IRPA
  • plaque aux officiers, sous-officiers et soldats du 79th Regiment of Highlanders tombés aux Quatre-Bras et à Waterloo ;
  • plaque aux officiers, sous-officiers et soldats de la Grande Armée tombés en juin 1815. Cette dalle de marbre blanc est décorée de l’aigle impériale et a été inaugurée le 15 juin 1990 par l’association franco-européenne de Waterloo. Il s’agit du seul monument en hommage aux morts français installé dans l’église ;
  • plaque au major Robert Cairnes, Royal Horse Artillery ;
  • plaque au colonel William Fuller du 1st Dragoon Guards, érigé par son frère le général Fuller (Coldstream Guards) ;
  • plaque au capitaine George Battersby du 1st Regiment of Dragoon Guards ;
  • plaque aux officiers du 7th (Queen’s own) Hussars tombés le 17 juin 1815.

 

Treize autres plaques sont situées dans le bas-côté droit de la nef :

 

  • plaque aux officiers du 2nd Battalion / 3rd Foot Guards ;
  • plaque au lieutenant-colonel Charles Fox Canning, 3rd Foot Guards. Il s’agit d’une des plus belles plaques de l’église, surmontée d’un petit fronton sculpté en bas-relief. Canning fut aide de camp de Wellington entre 1809 et 1814 au cours des campagnes dans la péninsule ibérique ;

            

La plaque en hommage au lieutenant-colonel Canning dans l’église Saint-Joseph de Waterloo © Bruxelles, KIK-IRPA
  • plaque au lieutenant-colonel Richard Fitzgerald du 2nd Life Guards. La tablette a été érigée par sa sœur ;
  • plaque au lieutenant George Orlando Gunning, 10th Hussars ;
  • plaque aux officiers, sous-officiers et soldats du 28th Regiment of Foot Guards tombés aux Quatre-Bras et à Waterloo ;
  • plaque aux officiers du 33rd Regiment of Foot Guards tombés aux Quatre-Bras et à Waterloo ;
  • plaque au Ritmeester baron van Pallandt, 4e Regiment Lichte Dragonders ;
  • plaque aux officiers, sous-officiers et soldats de la Royal British Artilery et de la King’s Dragoon Artillery ;
  • plaque au major Frederick Howard du 10th Hussars ;
  • plaque aux officiers et soldats du 12th Light Dragoons tombés à Waterloo ;
  • plaque au major John Dorset Bringhurst du 1st Regiment King’s Dragoons Guards ;

            

Les plaques en hommage au major Dorset et au lieutenant Livingstone Robe dans l’église Saint-Joseph de Waterloo © Bruxelles, KIK-IRPA
  • plaque au lieutenant William Livingstone Robe de la Royal Horse Artillery ;
  • plaque aux officiers du 15th Hussars.

 

Enfin, deux plaques se trouvent dans le narthex gauche :

  • plaque au général van Merlen, commandant de la 2e brigade de cavalerie légère de l’armée des Pays-Bas ;
La plaque en hommage au général-major Van Merlen dans l’église Saint-Joseph de Waterloo © Bruxelles, KIK-IRPA
  • plaque au major William Norman Ramsay de la Royal Horse Artillery.

Place Albert 1er 
1410 Waterloo 

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Frédéric MARCHESANI, 2014

Jo Van Hove

Église Saint-Étienne à Braine-l'Alleud

Située au cœur de la localité, l’imposante église Saint-Étienne a été relativement agrandie en style néogothique entre 1865 et 1888. Elle est caractérisée par sa grosse tour carrée classique, coiffée d’une toiture en cloche millésimée 1762. Elle est percée d’un portail de style Louis XV. À l’intérieur, les trois nefs et le transept de style gothique datent de la seconde moitié du 16e siècle. Parmi l’intéressant mobilier conservé à l’intérieur se trouve un calvaire gothique du 15e siècle, une chaire de vérité baroque et, dans le chœur, les remarquables gisants de Philippe de Witthem et de son épouse Jeanne de Halwyn, décédés respectivement en 1523 et 1521. D’autres monuments et pierres tombales anciens sont également conservés dans l’église.

Dès le 19 juin 1815, l’église devient un hôpital de fortune. Des blessés de toutes nationalités y sont soignés par les médecins, des religieuses et des infirmières de Braine-l’Alleud et des environs. Un monument commémorant cet épisode des combats de 1815 a été inauguré dans l’église en 1965. Il a été réalisé par le sculpteur genappien Albert Desenfans à la demande du Syndicat d’initiative à l’occasion du 150e anniversaire de la bataille de Waterloo. Il s’agit d’un bas-relief représentant Simon de Cyrène aidant Jésus à porter sa croix devant des figures de femmes en lamentation. Il s’agit ici d’évoquer les Brainois aidant les blessés à supporter leurs souffrances au lendemain de la bataille. Enfin, le monument comporte l’inscription suivante : « Cette église servit d’hôpital au lendemain de la bataille. Charitablement, les Brainois vinrent en aide aux blessés. Juin 1815 ».

Place Abbé Renard
1420 Braine-l'Alleud

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Classée comme monument le 5 décembre 1983

Frédéric MARCHESANI, 2014

D. Timmermans

Église Sainte-Catherine de Plancenoit

Située sur un promontoire dans le village, l’église Saint-Catherine est une réalisation néogothique de l’architecte provincial Émile Coulon érigée en 1857-1859. Elle renferme un mobilier de la même époque. Plusieurs monuments et plaques commémoratives ont été apposés dans et autour de l’église au fil des ans :

  • une plaque a été installée en 1965 sur la façade extérieure de l’église par la société belge d’études napoléoniennes. Elle est dédiée aux 4 000 hommes de la jeune garde impériale qui résistèrent aux assauts des troupes du 4e corps d’armée prussien du général von Bülow : « Dans ce village de Plancenoit s’est illustrée le 18 juin 1815 la jeune garde de l’empereur Napoléon commandée par le général comte Duhesme qui y fut mortellement blessé » ;
  • une autre plaque décorée de l’aigle impériale se trouve sur la façade ; elle y a été apposée par la fondation Napoléon et l’association franco-européenne de Waterloo. « Au Lieutenant M. Louis, 3e Tirailleurs de la Garde, né à Jodoigne le 3 avril 1787, tombé à Plancenoit le 18 juin 1815 » ;

            

La plaque en hommage au lieutenant Louis sur la façade de l’église de Plancenoit © D. Timmermans
  • à l’intérieur, sur le mur gauche de la nef, à côté d’un autel dédié à la Vierge, se trouve une plaque de marbre blanc portant l’inscription suivante : « À la mémoire de Jacques (…) Tattet, Lieutenant d’artillerie de la Vielle [sic] Garde, membre de la Légion d’Honneur, tué au début de la bataille du 18 juin 1815 à l’âge de 22 ans » ;

            

La plaque en hommage au lieutenant Tattet dans l’église Sainte-Catherine à Plancenoit © D. Timmermans
  • sur le chevet de l’église se trouve une plaque inaugurée le 6 novembre 1993 et placée à l’époque contre le mur de clôture du cimetière. Elle évoque le souvenir du colonel Caron et de ses unités : « En ces lieux, le 18 juin 1815, les 1re et 2e compagnies du 8e régiment d’artillerie à pied du colonel Caron ont appuyé de leurs feux efficaces le 6e corps d’armée français ». Né en 1774 dans la Somme, Augustin Joseph Caron participe entre autres aux campagnes d’Espagne et du Portugal (1809-1813) puis à la campagne de 1815. Resté profondément attaché à l’Empire, il est fusillé le 1er octobre 1822 pour avoir participé à un complot bonapartiste.

            

La plaque en hommage aux troupes du colonel Caron sur le chevet de l’église de Plancenoit © D. Timmermans

 

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Frédéric MARCHESANI, 2014

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Église des Dominicains à Tournai

Rares sont aujourd’hui les vestiges de l’église de l’ancien couvent des Dominicains, devenue temple de la Loi au début du régime français. De cet édifice subsiste une partie de la façade de chaque bas-côté, intégrée à des habitations.

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Frédéric MARCHESANI, 2014

Photo G. Focant - SPW-Patrimoine

Église des Capucins à Malmedy

Classée et récemment restaurée, l’ancienne église des Capucins de Malmedy a été construite entre 1623 et 1626 en moellons et ardoises. Très simple, le bâtiment comprend un vaisseau d’une seule nef de quatre travées terminée par un choeur à chevet plat, le tout éclairé par de grandes baies cintrées. Dès la fin de l’année 1789, le bâtiment est lié aux événements révolutionnaires et change d’affectation au gré des successions de régimes au XIXe siècle. 

C’est à cet endroit qu’est installée une éphémère assemblée nationale de la principauté abbatiale. Inspirés par leurs voisins liégeois et franchimontois, les Malmédiens réclament la réunion d’une assemblée nationale. Celle-ci s’ouvre le 9 novembre 1789 par une messe célébrée dans l’église des Capucins où l’on procède ensuite à la vérification des pouvoirs. La session est ouverte par les seuls Malmédiens, les députés de Stavelot ayant refusé de participer à une assemblée dont le siège avait été fixé à Malmedy sans leur aval. Ils prennent toutefois part aux débats dans l’après-midi du 9 novembre. Cette première séance est un véritable succès de foule et doit par conséquent se tenir dans le jardin du couvent. On y choisit soixante mandataires qui représentent chaque subdivision de l’ancienne principauté abbatiale : 18 Malmédiens, 22 Stavelotains et 20 Lognards siègent ainsi dans le réfectoire du couvent. Parmi ses premières actions, la rédaction du catalogue des griefs populaires à transmettre au prince-abbé Célestin Thys. Ce dernier perçoit l’installation de cette assemblée comme une violation de ses droits souverains mais souhaite éviter le recours à la force. L’assemblée doit pourtant s’ajourner sine die dès le 19 novembre, suite à l’arrivée de troupes envoyées par le prince-électeur de Cologne afin de rétablir toutes les prérogatives du prince-abbé. Le jour même, un traité du directoire du Bas-Rhin et de Westphalie dissout l’assemblée nationale qui comptait à peine dix jours d’existence !

La suite des événements révolutionnaires et l’annexion de l’ancienne principauté de Stavelot-Malmedy à la France sonnent le glas de l’installation des Capucins à cet endroit. Le 18 septembre 1797, le couvent est fermé et mis en vente comme bien national avant d’être racheté par les Capucins eux-mêmes. La ville de Malmedy le rachète ensuite en 1802 afin d’y installer les services de la mairie et d’y créer une école. Après la chute de Napoléon, sous le régime prussien, le couvent abrite le bureau des poids et mesures. Enfin, après le transfert de l’hôtel de ville dans un nouvel édifice, l’ancien couvent des Capucins est démoli en 1902 pour faire place à un nouveau bâtiment scolaire. Seule subsiste l’église, dernier témoin des diverses affectations du lieu.

Place Saint-Géréon
4960 Malmedy

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Frédéric MARCHESANI, 2014