Jo Van Hove

Église Notre-Dame-dèl-Vaux

Propriété des moines de Lobbes, l’église Notre-Dame-dèl-Vaux a été fondée par ces deniers au 8e siècle avant de passer dans le giron du chapitre de la collégiale de Lobbes en 973 puis de devenir une église auxiliaire de la collégiale Saint-Théodard de Thuin en 1494. Après les tumultes de la Révolution et la suppression du chapitre de Thuin, l’église devient paroissiale en 1803. Roman à l’origine, le sanctuaire a été transformé en style gothique au 16e siècle lorsque des fenêtres ont été percées dans d’anciennes murailles en grès de la région. 

L’édifice adopte un plan simple composé d’une tour carrée, d’une nef unique et d’un chœur à chevet plat. L’église conserve de très belles œuvres d’art parmi lesquelles une exceptionnelle Sedes Sapientiae romane, représentation de la Vierge à l’enfant installée sur un trône. On y trouve aussi une statue de saint Roch du 18e siècle, promenée chaque année dans les rues de Thuin à l’occasion de la marche qui lui est dédiée. À l’extérieur se trouvent des stèles funéraires du 16e siècle, ainsi qu’une pierre tombale datée de 1306, la plus ancienne conservée dans la région ! 

L’église s’inscrit dans un ensemble, classé comme site, composé du sanctuaire, du mur de soutènement, des venelles pavées, de l’escalier pavé situé sous le passage voûté du chœur et du square du Moustier.

Rue du Moustier
6530 Thuin

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Classement comme monument et comme site le 3 juillet 1984

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Orgues de l'église Notre-Dame des Carmes à Thuin

Connue également sous le nom d’église paroissiale de la Sainte Vierge, l’église Notre-Dame des Carmes a été construite en 1670 à la demande des paroissiens qui devaient alors suivre les offices dans la collégiale. Le sanctuaire se compose d’une vaste nef et d’un chœur terminé par un chevet à trois pans. 

Si, de l’extérieur, l’édifice semble assez pauvre, il abrite un grand nombre d’œuvres d’art de qualité. On y trouve notamment de très belles stalles de chœur, datées de 1740-1749, et des confessionnaux baroques. Parmi le mobilier, l'orgue mérite l’attention. Afin de remplacer un instrument détruit en 1794 par la furie révolutionnaire, on procéda à l’installation en 1805 de l’orgue de l’ancienne abbaye d’Aywières (Lasne). Celui-ci avait été construit pour la communauté religieuse par Sébastien Lachapelle en 1727-1728. Il est toutefois fortement remanié par Henri de Volder en 1852. Il se peut toutefois que le buffet soit toujours celui d’avant la Révolution et que seule la partie instrumentale ait été vandalisée. Une nouvelle restauration a été entreprise en 1948 par Émile Dresse. Le buffet, d’origine, a été sculpté dans du chêne et peint ; la soufflerie date du XIXe siècle.

Cour de la Paroisse
6530 Thuin

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Orgues classées comme monument 3 octobre 1974

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Orgues de la chapelle des sœurs de Notre-Dame à Thuin

L’ancien couvent des sœurs grises, situé au numéro 68 de la Grand-Rue à Thuin, est un imposant édifice rebâti grâce à la générosité de l’abbé de Lobbes, après un incendie survenu en 1745. L’édifice est peut-être l’œuvre de l’architecte Jean-Baptiste Chermanne, prolifique dans le Hainaut et la région namuroise à l’époque. 

Les sœurs étaient chargées du soin des malades et de l’enseignement des jeunes filles. Elles ont occupé le couvent jusqu’en 1817. Située à front de rue, la chapelle Sainte-Élisabeth de Hongrie était l’église du couvent. Probablement érigée vers le milieu du XVIIIe siècle, elle possède une haute façade baroque. 

Si l’église et le couvent ne sont pas ou plus protégés par un classement malgré leur valeur patrimoniale indéniable, cela est bien le cas des orgues qui se trouvaient à l’intérieur. L’instrument a depuis été transporté dans l’église du Christ-Roi dans le hameau de Waibes suite à une donation des sœurs en 1986. Œuvre du facteur d’orgues Henri de Volder, il a été construit en 1854 et a conservé son buffet d’origine en chêne et sapin. Il est constitué d’une façade de tuyaux en plomb recouverts de feuilles d’étain. La soufflerie, les sommiers et la console sont également d’origine ; cela a permis à l’instrument de rejoindre la liste des orgues classés de Wallonie.

Rue Crombouly 74b
6530 Thuin

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Orgues classées comme monument le 3 octobre 1974

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Jo Van Hove

Chapelle d'Ossogne

Dans le hameau d’Ossogne, relevant du village de Thuillies, est conservé un véritable petit coin de Moyen Âge. La chapelle d’Ossogne est un petit sanctuaire de style gothique tardif daté des 16e et 17e siècles, édifié en moellons de calcaire et intégrant peut-être des matériaux plus anciens. Le sanctuaire a ensuite été remanié en 1739 (à l’exception du chœur) et restauré à plusieurs reprises en 1879, 1932, 1977 et 2004. 

À l’entrée de l’édifice se trouve un porche, plus bas et plus étroit que la nef qu’il précède. Cette dernière est surmontée d’un clocher et de sa flèche. À l’intérieur se trouvent un maître-autel à retable de la seconde moitié du 16e siècle, un calvaire gothique de la même époque et quelques belles dalles funéraires. 

Le reste du hameau mérite la visite et conserve un grand nombre d’édifices qui mériteraient leur classement comme monument. On y trouve un château médiéval, une route de pavés anciens, une cense de l’abbaye d’Aulne et la ferme fortifiée de l’abbaye du Jardinet.

Rue Saint-Hubert
6536 Thuillies, Belgique

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Classé comme monument et comme site le 19 juin 1978

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Presbytère de Ragnies

Au Moyen Âge, de vastes domaines agricoles apparaissent à Ragnies, ainsi que des carrières de marbre et de pierre. Ceux-ci étaient liés à l’abbaye de Lobbes, dont l’abbé exerçait les droits seigneuriaux sur le village. L’église Saint-Martin dépendait, elle aussi, de la puissante abbaye. 

Situé juste en face de l’église médiévale classée, le presbytère, précédé d’un jardin grillagé, est une belle construction de style classique probablement édifiée vers 1770. La façade, comptant deux niveaux de cinq travées, est composée de briques et de pierre calcaire, matériaux traditionnels pour l’époque et la région. Le soin apporté à la construction du bâtiment indique l’origine notoire de la personne ayant commandité son édification. La situation et la volumétrie du presbytère renforcent l’impression de monumentalité dans son environnement.

Place de Ragnies 4
6532 Ragnies

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Classé comme monument le 12 juin 1981

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Église Saint-Martin de Ragnies

Au sein d’un ancien cimetière transformé en jardinet se trouve l’église Saint-Martin dont les origines remontent au XIIe siècle. La nef romane est précédée d’une tour carrée de même style, peut-être un rien postérieure. Le chœur, édifié à la fin du XVIe siècle ou au début du XVIIe siècle, est en style gothique hennuyer. De la même époque date la sacristie située au nord et agrandie lors de la restauration du sanctuaire au début du XXe siècle. 

À l’intérieur sont conservées de très belles pierres tombales de nobles de la région datant des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. En effet, sous l’Ancien Régime, Ragnies comptait plusieurs fermes appartenant à l’abbé de Lobbes qui exerçait les droits seigneuriaux sur le village. Il bénéficiait d’un échevinage – d’un mayeur et d’échevins – rendant la justice au nom de l’abbé. 

L’église abrite également les stalles de l’ancien prieuré d’Oignies (Aiseau) avec bustes de saints, évêques et chanoines, mais aussi des vitraux modernes représentant les sites proches des abbayes de Lobbes et d’Aulne, inspirés de gravures du XVIIIe siècle de Remacle Le Loup. 

À voir également, de remarquables confessionnaux baroques typiques de l’Entre-Sambre-et-Meuse sculptés d’écoinçons losangés et de croix tréflées.

Place de Ragnies
6532 Ragnies

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Classée comme monument le 30 mai 1936

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Jo Van Hove

Chapelle Saint-Roch de Soignies

Construite en dehors des murs d’enceinte dans le premier tiers du 17e siècle dans le but d’accueillir les pestiférés de la ville, la chapelle Saint-Roch était autrefois entourée d’un cimetière dont plusieurs pierres tombales sont aujourd’hui encastrées dans les façades intérieures et extérieures. 

À la fin du 17e siècle, un ermitage consacré à saint Antoine est construit juste à côté et subsiste jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Située en retrait de la rue, la chapelle est composée d’un chœur avec chevet semi-hexagonal et d’une nef unique précédée d’une petite construction à deux niveaux dont l’étage servait d’habitation à l’ermite qui était chargé de l’entretien de l’oratoire, sous l’autorité du chapitre de la collégiale Saint-Vincent. Le sanctuaire a été principalement élevé en briques, à l’exception du soubassement de moellons de calcaire. 

Après la Révolution, la ville devient propriétaire des lieux et y établit un hospice pour vieillards en 1816. Rapidement abandonnée par la suite, la chapelle est rendue au culte en 1875 et remise en état à l’initiative du doyen François, comme l’indiquent deux chronogrammes situés sur la façade-pignon. L’édifice est à nouveau restauré à la fin des années 1980 dans le but de le transformer en petit espace culturel.

 

Chapelle Saint-Roch de Soignies © IPW

Rue de l’École moderne 44
7060 Soignies

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Classée comme monument le 25 juin 1980

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SPW - G. Focant

Ancien couvent des franciscaines de Soignies

Les sœurs grises ou franciscaines font partie des nombreuses congrégations religieuses autrefois installées à Soignies. Appelée dès la fin du XVe siècle pour remplacer les béguines dans la prise en charge des soins aux pauvres et aux pèlerins, cette congrégation est la plus anciennement établie de la ville et aussi la seule qui subsiste de nos jours. 

Les sœurs ont aujourd’hui été intégrées à l’équipe d’une maison de retraite installée dans l’ancien couvent. 

De l’ensemble, relativement bien conservé, subsistent les bâtiments conventuels, organisés autour d’un cloître fermé et d’une cour rectangulaire. Les façades, de type tournaisien, allient briques et pierre calcaire sur deux ou trois niveaux et conservent une partie de leurs châssis d’origine. 

Vue intérieur de la chapelle © G. Focant

La chapelle, construite entre 1761 et 1765 comme le reste du couvent, est surmontée d’un clocheton à bulbe à l’arrière et a conservé son austère façade qui ne laisse en rien deviner le luxe de la décoration intérieure composée de stucs d’inspiration Louis XV. De part et d’autre de la grande fenêtre surmontant le portail d’entrée se trouvent deux statues de saint Joseph et sainte Élisabeth, patrons de la chapelle.

 

 

Rue de la Station 22
7060 Soignies

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Classé comme monument le 2 décembre 1959

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Jo Van Hove

Chapelle du Vieux-Cimetière de Soignies

Le pittoresque vieux cimetière de Soignies, bordant l’enceinte urbaine de 1365 et situé à deux pas de la collégiale, recèle quelques bijoux de l’art funéraire. Désaffecté en 1890, réaménagé peu après, il est aujourd’hui devenu un parc public au sein duquel se trouvent d’anciennes sépultures. 

Au centre du parc, cette grande chapelle est composée d’un vaisseau unique roman du 12e siècle, bien que remanié par la suite et greffé d’un chœur gothique daté de 1643. L’édifice est surmonté d’un clocheton vide et est orné de diverses belles dalles funéraires encastrées dans les murs extérieurs. 

À l’intérieur, sous une charpente apparente, les murs étaient autrefois peints et enduits comme l’indique un fragment de peinture murale des années 1440 représentant une Vierge à l’enfant, le commanditaire de l’œuvre, ainsi que son saint patron. Un grand autel en bois de style Renaissance, installé en 1607, est adossé au chevet. 

La chapelle a été transformée en musée en 1896 afin d’y présenter une partie des collections du cercle royal d’archéologie du canton de Soignies qui voisinent aujourd’hui avec les œuvres d’arts de la chapelle. La création de ce musée et la restauration du sanctuaire, menée entre 1894 et 1896, sont l’œuvre du notaire Amé Demeuldre, fondateur et premier président du cercle d’archéologie.

Rue Henri Leroy
7060 Soignies

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Classée comme monument et comme site le 15 mai 1949

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Chapelle du Marais Tillériaux

Située au cœur d’une petite prairie plantée d’arbres qui lui a donné son nom, la chapelle du Marais Tillériaux a été construite en style Renaissance à l’initiative du chanoine Bastien en 1618 comme l’indique la date gravée au-dessus de l’entrée. Ce petit oratoire est une des haltes d’importance du Tour Saint-Vincent, procession séculaire organisée à Soignies le lundi de Pentecôte. 

Nationalisée après l’annexion de nos régions à la France à la fin du 18e siècle, la chapelle devient propriété de la commune et est progressivement laissée à l’abandon avant son rachat en 1962 par la famille Van Zeeland. Le bien est ensuite transféré au centre public d’action sociale de Soignies qui a procédé à sa restauration en 2010. 

Le sanctuaire est érigé en matériaux traditionnels, briques et calcaire, sur un plan à nef unique terminée par un chevet à trois pans. La belle façade principale est couronnée d’un pignon à volutes et obélisques, et flanquée d’un portail gravé de l’inscription « Eo omnia unde » (De lui – Dieu – tout), devise du commanditaire. Les colonnes encadrant l’entrée reposent sur des piédestaux sur lesquels on peut lire l’inscription en vieux français : « L’an 1618 at estes bastie ceste chapelle par M. Jan Bastien, chanoine de Sougnies, et consacrée le dit an par l’archevesque de Cambray, le 21e jour de novembre 1618 ». L’intérieur de la chapelle est voûté et abrite toujours le mobilier Renaissance d’origine.

Chaussée de Braine
7060 Soignies, Belgique

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Classée comme monument le 29 mai 1952

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