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Pont Saint-Jean

Trace atypique parmi d’autres, le pont Saint-Jean franchissant la Lesse peu avant la confluence avec la Meuse, témoigne d’une autre facette du passé principautaire. Ce pont en calcaire a été reconstruit successivement en 1533-1534, en 1642 puis en 1719-1720, chaque fois aux frais des États de la principauté de Liège, par l’entrepreneur Jacques Wespin pour la dernière campagne. L’ouvrage presque tricentenaire parvenu jusqu’à nous possède deux arches surbaissées, appareillées, reliées par une pile centrale renforcée de part et d’autre par un bec triangulaire.

Trois entités composent les États de la principauté de Liège, ainsi dénommés depuis le XVe siècle. Ainsi, à la fin du Moyen Âge, une partie de la puissance publique est conjointement exercée par le prince et les États, c’est-à-dire les représentants de trois catégories sociales : les chanoines de la cathédrale Saint-Lambert (État primaire), la noblesse (État noble) et la bourgeoisie urbaine (État tiers). 

Tous trois participent à l’exercice des pouvoirs édictal et judiciaire, consentent l’impôt et exercent un droit de regard sur la politique étrangère de la principauté. Le contrôle et la perception des impôts permettent ainsi aux États de financer leurs nombreuses dépenses parmi lesquelles figurent entre autres l’entretien des forteresses et la construction et la réparation des chaussées et ouvrages d’art.

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Frédéric MARCHESANI, 2013