Paul Delforge

Statue Grégoire-Joseph CHAPUIS

Statue à la mémoire de Grégoire-Joseph Chapuis, réalisée par Joseph-Antoine Van den Kerkhove, 10 octobre 1880.

Lors de la seconde restauration du prince-évêque de Liège François-Antoine de Méan (printemps 1793), le médecin Grégoire-Joseph Chapuis (1761-1794) ne se méfie pas des risques de rétorsion qui pèsent sur tous ceux qui ont pris une part active aux événements révolutionnaires depuis 1789. Maître-accoucheur diplômé (1785), premier chirurgien à pratiquer une césarienne en région verviétoise, cofondateur d’une association appelée la Chambre des Zélés, Chapuis porte une réelle attention aux plus défavorisés et se fait un propagandiste actif des idées nouvelles. Propagandiste des Droits de l’Homme, Grégoire Chapuis n’accepte de participer à l’administration de sa cité que sous le régime de liberté instauré par Dumouriez. Officier municipal en charge de l’État civil, il se fait un devoir de célébrer les mariages civils, symbole de la sécularisation de toute la vie sociale. Confiant dans la promesse d’amnistie annoncée par le prince-évêque, Chapuis est arrêté en avril 1793, emprisonné à Liège et, le 30 décembre, condamné à mort. Le 2 janvier 1794, il est décapité sur la place du Sablon, à Verviers.

En dépit de la portée de l’événement et d’un hommage rendu dès l’arrivée définitive des révolutionnaires français (à partir de 1795), l’exécution capitale de Chapuis paraît s’évanouir dans l’oubli du temps quand son souvenir est ranimé par une série de publications (biographies et pièce de théâtre), à partir des années 1870. En quête de références marquantes, les milieux libéraux locaux voient en lui un « Saint-Just verviétois », Un Docteur martyr, ainsi que l’écrit Thil Lorrain. Composé d’industriels et d’intellectuels locaux (Ernest Gillon, Pierre Grosfils, Thil Lorrain, Henri Pirenne père), un Comité spécial formé par le Comité des Soirées populaires se met en place pour organiser un concours littéraire et surtout plusieurs manifestations et souscriptions pour réunir les fonds nécessaires à l’élévation d’un monument. L’idée avait déjà été évoquée en 1837, mais le conseil communal ne l’avait pas retenue.

En septembre 1875, les autorités de Verviers renomment la place des Récollets et en font la place du Martyr, manifestant ainsi un soutien explicite à l’initiative privée. Le sculpteur qui est choisi est le bruxellois Joseph-Antoine Van den Kerkhove (1848- ?), dit Nelson. Fils d’Augustin Van den Kerkhove dit Saïbas, (Joseph)-Antoine est né dans une famille de sculpteurs anversoise venue s’établir à Bruxelles. Travaillant le bronze ainsi bien que le marbre ou la pierre, il travaille sur plusieurs chantiers de décoration d’édifices publics et réalise, d’initiative, de petits objets de décoration et de fantaisie.

Le 7 août 1880, la première pierre du socle est officiellement posée et, le 10 octobre, le monument érigé en mémoire de Chapuis est officiellement inauguré par le bourgmestre libéral Ortmans-Hauzeur. Le chantier n’a pas traîné car la manifestation – prestigieuse – devait correspondre à la date du 50e anniversaire de l’indépendance de la Belgique. 

Le monument comprend un socle de 4 mètres de haut en pierre bleue d’Écaussines et la statue en bronze fait la même taille. Présenté debout, la tête levée vers l’avenir, le personnage se tient droit, les jambes légèrement écartées, laissant apparaître la lame qui eut raison de lui. En l’absence de toute représentation du visage de Chapuis, ses traits sont  empruntés à Armand Wéber (dont chacun admettait la ressemblance). Sur les parois du socle, plusieurs inscriptions dévoilent surtout les motivations et les valeurs (libérales, voire anticléricales) que défendent ceux qui l’honorent. Grégoire-Joseph Chapuis est présenté comme :

« Éducateur et bienfaiteur du Peuple »
« Mort pour l’Indépendance du pouvoir civil
12 avril 1761 – 2 janvier 1794 ».

« G.J. Chapuis, ses concitoyens, 1880 »

En pleine querelle scolaire, les libéraux verviétois détiennent un héroïque prédécesseur, dévoué à l’éducation populaire. Entre libéraux, catholiques et bientôt socialistes, la mémoire de Chapuis ne va pas cesser de susciter des réappropriations symboliques. Sans entrer dans les péripéties du sujet, citons simplement le fait qu’en 1984 la section de Wallonie libre – Verviers a choisi le monument Chapuis pour célébrer ses 40 ans d’existence, et rappeler qu’elle partageait « le même goût de la liberté » que le martyr.

Sources:

Statue Grégoire-Joseph Chapuis

Freddy JORIS, Mourir sur l’échafaud, Liège, Cefal, 2005, p. 18
Philippe RAXHON, La Figure de Chapuis, martyr de la révolution liégeoise dans l’historiographie belge, dans Elizabeth LIRIS, Jean-Maurice BIZIÈRE (dir.), La Révolution et la mort : actes du colloque international, Toulouse, 1991, p. 209-222
Jacques VAN LENNEP (dir.), La sculpture belge au 19e siècle, catalogue, t. 2, Artistes et Œuvres, Bruxelles, CGER, 1990, p. 571-573


 


 

Place du Martyr
4800 verviers

carte

Paul Delforge

Paul Delforge-Diffusion Institut Destrée-Sofam

Mémorial Jean-Denis BOUQUETTE

Sur les hauteurs de Huy, le long de la chaussée de Waremme, à l’entrée de la rue Mont Falise, une stèle à la forme originale a été dressée en 1974 afin de rendre hommage à un patriote hutois exécuté en mars 1794 sur ordre du prince-évêque, François-Antoine de Méan, restauré par les Autrichiens. Arrêté et condamné à mort le 20 mars 1794, Bouquette est décapité le 25 mars (le 24 juin pour certaines sources) 1794 sur la Grand-Place de Huy, pour l’exemple. Petit bourgeois partisan d’un changement de régime, ce commerçant avait commis un crime de lèse-majesté en août 1789 en apostrophant le prince-évêque Hoensbroeck. Son successeur s’en souvint et ne montra aucune pitié pour celui qui fut choisi par ses compatriotes comme officier municipal (de Dinant) lors de la deuxième révolution.

Mémorial Jean-Denis Bouquette

À l’occasion du 200e anniversaire de l’exécution de ce révolutionnaire hutois, une asbl prend l’initiative de réaliser une stèle pour lui rendre hommage. Cette asbl, Animation du Mont Falise, est déjà active dans l’organisation annuelle de l'anniversaire du feu de la Saint-Jean. Au-delà de cette manifestation, elle prend l’initiative d’un monument à la gloire de Jean Denis Bouquette et un comité Jean-Denis Bouquette (Wallonie) est créé pour l’occasion ; il sera d’ailleurs partie constituante d’une « Fédération nationale laïque des Associations des Amis des Monuments pacifistes, républicains et anticléricaux ».

Le monument se présente sous la forme d’un cube en béton dont la partie supérieure a été tranchée en biseau ; émergent de ce cube huit longues tiges en acier qui soutiennent à leur sommet une sphère ajourée. Au centre de celle-ci apparaît une mitre de prince-évêque, faite en métal. Une symbolique certaine se dégage de ce monument inauguré le 24 juin 1994 par les autorités locales. Un panneau rappelle les circonstances de l’exécution du patriote et précise que le lieu d’implantation du monument n’a pas été choisi au hasard. C’est en effet à cet endroit qu’aurait été exposée au public, afin de l’impressionner, la tête du supplicié, tête figée dans une pique.

Avec la statue Grégoire-Joseph Chapuis à Verviers, il s’agit là du second monument dédié à un patriote exécuté à la suite des événements de la Révolution de 1789 en Wallonie.


 



Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Joseph Lebeau 1794-1865, Huy, 1966, p. 37
Pierre DECHESNE, Quel est le Hutois enterré sous la Grand-Place ?, dans La Meuse, 28 août 2010
Conférences de la Société d’art et d’histoire du diocèse de Liège (Volume 3-5)
http://www.liraloeil.be/Jean-Denis.pdf 
Freddy JORIS, Mourir sur l’échafaud, Liège, Céfal, 2005, p. 18
Philippe RAXHON, La Figure de Chapuis, martyr de la révolution liégeoise dans l’historiographie belge, dans Elizabeth LIRIS, Jean-Maurice BIZIÈRE (dir.), La Révolution et la mort : actes du colloque international, Toulouse, 1991, p. 209-222
Paul HARSIN, La Révolution liégeoise de 1789, Bruxelles, Renaissance du Livre, 1954, coll. Notre Passé, p. 173
https://sites.google.com/site/monumentsauxmortspacifistes/statuts-fnlm (s.v. mai 2013)
Conférences de la Société d’art et d’histoire du diocèse de Liège (Volume 3-5), Liège, 1888
Carlo BRONNE, Joseph Lebeau, Bruxelles, Renaissance du Livre, 1944, coll. Notre passé, p. 14

au croisement de la rue Mont Falise et de la chaussée de Waremme
4500 Huy

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Paul Delforge

Au cœur des bouleversements politiques qui agitent l’Europe à la fin du XVIIIe siècle, le pays wallon voit se succéder les régimes jusqu’à la révolution de 1830. Au travers de nombreux documents, cette leçon relate l’éveil politique des habitants du territoire wallon entre l’Ancien Régime et la Première Guerre mondiale.

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Bouquette Jean-Denis

Révolutions

Liège 17/06/1763, Huy 25/03/1794

Avec Grégoire-Joseph Chapuis à Verviers, Jean-Denis Bouquette est, à Huy, l’un des quelques patriotes de la principauté de Liège à subir la répression du prince-évêque, François-Antoine de Méan, lorsque celui-ci est rétabli sur son siège par les Autrichiens au cours de la seconde restauration. Bouquette est arrêté et condamné à mort le 20 mars 1794. Le 25 mars 1794, il est décapité sur la Grand-Place de Huy, pour l’exemple : sa tête fichée sur une pique est exposée au thier de Falise…, en même temps qu’Augustin Behogne de Jehay.

Bien qu’il affichât une vive opposition à l’égard de la fonction de prince-évêque en raison de la dimension religieuse de ce pouvoir, J-D. Bouquette, fripier de son état, avait réussi dans les affaires en s’imposant comme l’un des fournisseurs de la cour. Sans être un théoricien des Droits et Libertés, mais plutôt par tempérament, il se mêle aux événements du 18 août 1789. Petit bourgeois partisan d’un changement, le commerçant ne souffrait pas le désordre provoqué par le petit peuple. Pourtant, quand le prince-évêque Hoensbroeck est reconduit à l’hôtel de ville de Liège, est contraint d’approuver l’abrogation du règlement de 1684 de Maximilien-Henri et apparaît symboliquement au balcon, J-D. Bouquette saisit l’occasion pour accrocher sa propre cocarde « révolutionnaire » sur le vêtement de l’évêque (18 août 1789). 

Les versions de l’événement varient d’un « commentateur » à l’autre, mais chacun rapporte les mots prononcés en wallon par Bouquette : « Louki, grand-père, ki çoulà v’va bin ! N’aï nin paou, vo’n polé mâ » (Regardez, grand-père, comme cela vous va bien ; n’ayez pas peur, vous ne « pouvez mal »). La portée politique de l’acte pèsera lourd dans le jugement définitif rendu en 1794 : crime de lèse-majesté ! Le prétexte ne doit pas dissimuler le fait que Bouquette avait continué à être un actif révolutionnaire, combattant le retour de l’Ancien Régime en établissant des contacts avec les Français, en particulier avec Dumouriez, et qu’il fut choisi par ses compatriotes comme officier municipal lors de la deuxième révolution.

Le sort post-mortem de Bouquette est une histoire en soi. La tête du condamné a en effet été jetée dans une fosse à la Buissière… avant d’être récupérée par des soldats français, en juillet 1794, quand ils effectuent leur retour à Huy après la bataille de Fleurus. Selon P. Deschene, la mémoire du révolutionnaire hutois est honorée avec pompe : « un cortège patriotique conduit la tête de Bouquette portée par quatre jeunes filles de blanc vêtues jusqu’à la Grand Place où elle est enterrée à proximité de la Fontaine du Marché, à l’endroit même où fut ensuite planté l’Arbre de la Liberté qui sera abattu sur ordre du commandant de l’armée prussienne d’occupation en 1815 ». En 1994, une ASBL prend l’initiative de réaliser une stèle qui rend hommage à J-D. Bouquette près du Mont Falise. Un comité Jean-Denis Bouquette (Wallonie) est d’ailleurs partie constituante d’une « Fédération nationale laïque des Associations des Amis des Monuments pacifistes, républicains et anticléricaux ».

 

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Joseph Lebeau 1794-1865, Huy, 1966, p. 37
Pierre DECHESNE, Quel est le Hutois enterré sous la Grand-Place ?, dans La Meuse, 28 août 2010
Conférences de la Société d’art et d’histoire du diocèse de Liège (Volume 3-5)
Freddy JORIS, Mourir sur l’échafaud, Liège, Céfal, 2005, p. 18
Philippe RAXHON, La Figure de Chapuis, martyr de la révolution liégeoise dans l’historiographie belge, dans Elizabeth LIRIS, Jean-Maurice BIZIÈRE (dir.), La Révolution et la mort : actes du colloque international, Toulouse, 1991, p. 209-222
Paul HARSIN, La Révolution liégeoise de 1789, Bruxelles, Renaissance du Livre, 1954, coll. Notre Passé, p. 173
Conférences de la Société d’art et d’histoire du diocèse de Liège (Volume 3-5), Liège, 1888

Chapuis Grégoire-Joseph

Révolutions, Science, Médecine

Verviers 11 ou 12/04/1761, Verviers 02/01/1794

Les figures de martyr ne sont pas légion dans l’histoire de la Wallonie. Le sort réservé à Grégoire-Joseph Chapuis le range cependant dans cette catégorie car, lors de la seconde restauration du prince-évêque de Liège François-Antoine de Méan, il est arrêté et condamné à mort pour sa participation active aux révolutions qui agitèrent la principauté de Liège en général, la bonne ville de Verviers en particulier, depuis août 1789. Le 2 janvier 1794, il est décapité pour l’exemple.

Incité par son père, chirurgien, à se former à la médecine dans les Provinces-Unies (Bréda) et en France, le jeune Verviétois passe notamment deux années à Paris (1784-1785) au cours desquelles il est sensibilisé aux idées de progrès et de liberté. Maître-accoucheur diplômé à son retour à Liège (1785), il est le premier chirurgien à pratiquer une césarienne en région verviétoise. Cofondateur d’une association appelée la Chambre des Zélés, il se fixe comme double objectif de secourir les pauvres et de propager l’instruction. Il contribue notamment à l’ouverture d’une école élémentaire du soir.

Quand la Révolution française gagne la principauté de Liège, on retrouve G-J. Chapuis parmi les propagandistes des idées nouvelles. Tout au long de l’année 1790, il donne très régulièrement des conférences dont le thème principal porte sur les Droits de l’Homme et sur ses devoirs. Propagandiste, Grégoire-J. Chapuis n’exerce pas de responsabilité durant la première révolution, contrairement à son frère aîné, Hubert Chapuis, qui, lors de la première restauration autrichienne, est banni à perpétuité pour avoir exercé une magistrature. Lorsque la France républicaine conduite par Dumouriez annexe la principauté (automne 1792), Grégoire-J. Chapuis accepte cette fois de faire partie de la nouvelle administration en raison de la forte demande populaire à son endroit. Officier municipal en charge de l’État civil, il se fait un devoir de célébrer les mariages civils, symbole de la sécularisation de toute la vie sociale.

Très vite cependant, les Autrichiens reprennent le dessus, et le prince-évêque, à nouveau rétabli dans ses fonctions, promet une amnistie générale (mars 1793). Se pensant en sécurité dans son foyer, Chapuis ne part pas en exil et reprend ses activités de médecin. Mal lui en prit. Dès avril, il est arrêté, emprisonné à Liège et, le 30 décembre, condamné à mort. La sentence est rapidement exécutée : il est décapité sur la place du Sablon, à Verviers, le 2 janvier 1794. Il est ainsi le dernier condamné à mort de l’Ancien Régime, selon la formule de Freddy Joris, en tout cas l’un des derniers, dans la mesure où Jean-Denis Bouquette et Augustin Behogne connaissent le même sort, à Huy, en mars 1794.

Si un hommage lui est rendu durant les premières années qui suivent sa disparition, l’oubli s’installe et la place est même rebaptisée place des Récollets, une évocation peu en rapport avec les idées du martyr. Son souvenir ne sera ravivé qu’à partir des années 1870, notamment quand Chapuis est au cœur d’un drame en quatre actes et en vers écrit par Émile Bauvin, ou quand Joseph Demoulin lui consacre un poème et l’exalte comme un Saint-Just verviétois. L’une ou l’autre biographie avait déjà paru quand un Comité spécial se met en place pour organiser un concours littéraire et surtout élever un monument à la gloire du martyr. Le Comité rassemblait des personnalités libérales de Verviers, certaines actives dans l’industrie, et Thil Lorrain fut chargé d’écrire une forte biographie, qu’il intitula Le Docteur martyr

En 1875, les autorités de Verviers renomment le lieu en place du Martyr et, en 1880, un monument est érigé en mémoire de Chapuis, « mort pour l'indépendance du pouvoir civil ». Inauguré à l’occasion du 50e anniversaire de 1830, le monument comprend un socle de 4 mètres de haut en pierre bleue d’Écaussines et une statue en bronze de même taille où les traits du visage de Chapuis sont  empruntés à Armand Wéber (dont chacun admettait la ressemblance) en l’absence de toute représentation du visage de Chapuis. La dédicace « Éducateur et bienfaiteur du Peuple – Mort pour l’Indépendance du pouvoir civil » synthétise à la fois l’œuvre de Chapuis et les valeurs libérales, voire anticléricales, que défendent ceux qui l’honorent.

Sources

Freddy JORIS, Mourir sur l’échafaud, Liège, Cefal, 2005, p. 18
Philippe RAXHON, La Figure de Chapuis, martyr de la révolution liégeoise dans l’historiographie belge, dans Elizabeth LIRIS, Jean-Maurice BIZIÈRE (dir.), La Révolution et la mort : actes du colloque international, Toulouse, 1991, p. 209-222
Gustave DEWALQUE, Grégoire-Joseph Chapuis, dans Biographie nationale, 1872, t. III, col. 432-435
THIL-LORRAIN, Le Docteur Martyr, 1876
Chapuis, aux éditions Irezumi, 2008
Chapuis, aux éditions Vieux-Temps, s.d.