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Ancien puits de la place du Parc à Mons

Œuvre du sculpteur A. Fonson, ce puits en pierre bleue, initialement dressé au Marché-aux-Poulets, jadis dénommé Marché-aux-Poissons, porte le millésime de 1776. Celui-ci prend la forme d’un haut pilier triangulaire à pans coupés et panneaux incurvés. L’eau jaillissait de cracheurs à masque léonin situés dans la partie inférieure de chaque face, au-dessus d’une vasque incurvée. En 1825, la statue de saint Pierre, patron des poissonniers, a été remplacée par un vase. L’ensemble a été restauré en 1926.

Aménagée dans le premier tiers du XIXe siècle, la place du Parc dessine un pentagone irrégulier reconnu pour ses qualités urbanistiques, qualités qui s’appliquent également à la rue des Fillettes. Elle accueille notamment un monument aux morts de la première moitié du XXe siècle ainsi qu’un monument commémoratif dédié à Antoine Clesse, poète et chansonnier wallon, dû en 1908 au sculpteur J. Dubois.

Place du Parc 31 (à droite)
7000 Mons

carte

Classé comme monument le 10 novembre 1955 (puits) et place classée comme site (trottoirs compris) le 26 juillet 1977, extension du site à la rue des Fillettes le 22 juillet 1981

Institut du Patrimoine wallon

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Clesse Antoine

Culture, Poésie

La Haye 30/05/1816, Mons 09/03/1889

La famille Clesse et le jeune Antoine vinrent s’installer dans la ville de Mons, en 1822. Armurier comme son père, Antoine Clesse se passionne également pour les lettres et devient un chansonnier apprécié dans la deuxième moitié du XIXe siècle.

Auteur, en 1839, d’un premier poème, Godefroid de Bouillon, remarqué par la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut qui le publie, il réédite le genre l’année suivante avec Rubens, et, en 1842, avec Grétry. Disciple de la vague romantique suscitée par la proclamation de l’indépendance belge, il n’a de cesse de célébrer sa nouvelle jeune patrie et de mettre en évidence ses « personnages célèbres ».

Chansonnier peu habile et maladroit, mais apprécié pour sa simplicité, Antoine Clesse se veut aussi le défenseur de la classe ouvrière ; sans se présenter devant les rares électeurs de l’époque, mais en rimant sur les revendications du peuple, il réclame l’instruction obligatoire, « le droit de vote pour l’honnête homme qui sait lire et écrire » et, dans un esprit chrétien, célèbre les vertus « d’un bon foyer ».

Quelques-uns de ses refrains ont traversé le temps, du moins l’une ou l’autre phrase : « Soyons unis !... Flamands, Wallons, ce ne sont là que des prénoms, belge est notre nom de famille » et « À plein verre, mes bons amis, il faut chanter la bière du pays ! » que l’on entend encore dans certains cercles estudiantins. Membre de la Loge montoise de La Parfaite Union, vice-président de la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut, membre du Cercle archéologique de Mons, de la Société des gens de Lettres de France, Antoine Clesse fut également membre de la Lice chansonnière de France, président d’honneur de la Société royale des Ouvriers montois, président du Comité institué pour l’encouragement de l’art dramatique du Hainaut, membre du Caveau liégeois et membre du Caveau verviétois.

Sources

Georges DOUTREPONT, dans Biographie nationale, t. XXIX, col. 450-454
Joseph HANSE, dans La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres. Arts. Culture, t. II, p. 383
Jeanne VERCHEVAL-VERVOORT, dans Laurent HONNORÉ, René PLISNIER, Caroline POUSSEUR, Pierre TILLY (dir.), 1000 personnalités de Mons et de la région. Dictionnaire biographique, Waterloo, Avant-Propos, 2015, p. 127
Petit dictionnaire des personnalités montoises, https://www.mons.be/ma-commune/mons-et-son-histoire/personnages-celebres/personnalites-montoises

Œuvres principales

Godefroid de Bouillon, poème (1839)
Rubens, poème (1840)
Poésies, recueil (1841)
Grétry, cantate (1842)
Chansons, recueil (1845)
Chansons nouvelles, recueil (1848)
Chansons, recueil (1852)
Chansons, recueil (1859)
Chansons, recueil (1866)
Nouvelles chansons et poésies, recueil (1888)