Conséquence de la féodalité qui s’installe, entre le Xe siècle et le XVIIIe siècle, le pays wallon est morcelé en de nombreux territoires, parfois indépendants. Ces comtés, duchés et autres principautés suscitent la convoitise des puissants voisins européens et s’inscrivent au coeur de l'histoire européenne. Au travers d’une synthèse et de documents, retrouvez le sort de ces hommes et de ces femmes, que l’on désigne déjà par l’adjectif « wallon ».

Tournai et le Tournaisis sous influence anglaise (1513-1519)

En 1513, Tournai, ville française, tombe aux mains du roi d’Angleterre. Obligés de loger plusieurs milliers de soldats britanniques, Tournai et le Tournaisis entrent dans le système politique anglais, deviennent une constituency et sont autorisés à envoyer deux députés à la Chambre des Communes. Cette période anglaise est de courte durée. En 1519, François Ier rachète la ville, mais le retour à la couronne de France est éphémère. En 1521, Charles Quint prend Tournai et le Tournaisis après un long siège (1521) et les détourne de l’influence de la France pour les annexer aux Pays-Bas dont le souverain devient seigneur de Tournai. Théoriquement annexée à la Flandre (essentiellement en matière judiciaire), Tournai et le Tournaisis continuent, dans les faits, de disposer d’une certaine autonomie politique.
En 1668, Louis XIV reconquiert Tournai qui redevient française jusqu’en 1713, date à laquelle elle échoit à l’Autriche, de même que le Tournaisis, hormis Saint-Amand.


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)

Tournai et le Tournaisis (1188-1513)

Dans sa lutte contre les comtes de Flandre, le roi de France (Philippe Auguste) accorde une première charte de privilèges à Tournai (décembre 1187) qui soustrait la cité de l’autorité des comtes de Flandre, non sans contestations (traité de Péronnes, 1192) auxquelles met fin la bataille de Bouvines (1214). Contrairement à la « ville royale », le Tournaisis reste sous la suzeraineté des comtes de Flandre. Une seconde charte est octroyée en 1211. Sa prospérité sans cesse croissante permet à Tournai de s’agrandir, notamment en rachetant le quartier de Bruille au XIIIe siècle. Malgré les sanctions qui la frappent, Tournai reste fidèle au roi de France durant la Guerre de Cent Ans. Louée par Jeanne D’Arc, elle conquiert une indépendance totale (milieu du XIVe siècle), non sans soubresauts.


Références
Ar73 ; DCM17 ; DCM20 ; DCM22 ; DCM24 ; Er35c ; Er-Cover ; HW04-184 ; HW04-184b ; WPH01-219 ; www_cm1522 ; www_tournaiLaCite


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)