Paul Delforge-Diffusion Institut Destrée-Sofam

Monument Herman BODSON

À côté du célèbre lion réalisé par Félix-A. Bouré et qui culmine au sommet du barrage de La Gileppe, un monument dédié aux constructeurs dudit barrage faisait piètre figure. Situé au pied du mur du premier barrage, il était comme écrasé et paraissait nettement moins spectaculaire que l’immense roi des animaux. Par sa forme – une haute et étroite colonne en pierre posée sur un bloc rectangulaire en moellons, lui-même dressé au-dessus d’une base circulaire de trois marches – il est aussi nettement plus discret : sur les côtés du piédestal principal, sont incrustées quatre plaques commémoratives. Chacune identifie un acteur majeur du prestigieux édifice construit pour retenir l’eau du ruisseau de La Gileppe, fournir ainsi de l’eau de distribution aux industries et aux habitants de Verviers et régulariser aussi le débit – souvent torrentueux – de la Vesdre.

Ce monument pourrait avoir été construit dès 1869 et inauguré le 9 octobre lors de la pose de la toute première pierre du barrage, afin d’honorer Eugène Bidaut, décédé en 1868. Diplômé de l’École des Mines de Liège (à la fin des années 1820), cet ingénieur fera toute sa carrière dans la jeune administration belge. Dès les années 1850, il est chargé des premières études sur les eaux verviétoises. Son rapport final sur La Gileppe lui vaut d’accéder au rang de secrétaire général du Ministère des Travaux publics en 1866, mais sa mort, deux ans plus tard, l’empêche d’accompagner la phase décisive des travaux et d’être pleinement célébré au moment de l’inauguration du barrage.

A EUGÈNE BIDAUT
AUTEUR DU PROJET
DE CE BARRAGE
NÉ À LIÈGE
LE 6 AOÛT 1808
DÉCÉDÉ LE 19 MAI 1868 À BRUXELLES


La deuxième plaque commémorative pourrait avoir été apposée à la même époque puisqu’elle rend hommage :

A AUGUSTE DONCKIER
INGÉNIEUR
COLLABORATEUR AU PROJET DE CE BARRAGE
NÉ À LIÈGE
LE 24 MAI 1831
DÉCÉDÉ À GOÉ-LIMBOURG
LE 9 AOÛT 1866


Géologue et botaniste, ingénieur et docteur en Sciences, Donckier avait été chargé d’étudier sur le terrain les détails du projet de barrage. Sa disparition, à l’âge de 35 ans, fut un handicap dans la poursuite du projet, de la même manière que la mort d’Herman Bodson :

« A
HERMAN BODSON
INGÉNIEUR ET
COLLABORATEUR AU PROJET
ET AUX PREMIERS TRAVAUX
DE CONSTRUCTION
DE CE BARRAGE
NÉ À ODEUR
LE 1ER DÉCEMBRE 1806
DÉCÉDÉ À LIÈGE
LE 28 MAI 1871 »


Ingénieur diplômé de l’École des Mines de Liège (1828), Herman Bodson a fait carrière entre le Corps des Mines où il est nommé géomètre en 1833 et divers chantiers privés en Wallonie où il travaille dans le secteur charbonnier. Détaché par l’administration pour s’occuper spécialement du projet de barrage sur La Gileppe, il défend l’idée d’un seul barrage, dont le mur de retenue voisinerait avec les 45 mètres de haut afin de pouvoir retenir 12 millions de m³ d’eau. Décédé en 1871, Bodson n’assistera pas à l’inauguration du barrage, en 1878.

Si l’on veut considérer que le monument a été dressé en l’honneur de tous les constructeurs du barrage, il n’est par conséquent pas possible de retenir l’année 1869 comme celle de son inauguration, ni d’ailleurs celle du 28 juillet 1878, lors de l’inauguration du barrage. La quatrième plaque du monument aux constructeurs du barrage rend en effet hommage :

AU BARON JAMBLINNE DE MEUX
INGÉNIEUR-COLLABORATEUR
DE L’AUTEUR DE CE BARRAGE
NÉ AU CHÂTEAU D’EMINES
LE 28 DÉCEMBRE 1820
DÉCÉDÉ À BRUXELLES
LE 28 AVRIL 1912

Plaque commémorative rappelant la première construction du barrage de La Gileppe et son inauguration par Léopold II

Le doute est cependant de mise car un monument apparaît sur le premier tableau de La Gileppe, réalisé par le jeune peintre verviétois, Charles Boland dès 1878. Ce dernier avait été impressionné par la construction du barrage et avait voulu être le premier à peindre ce paysage neuf. Il prend l’initiative d’offrir à la ville de Verviers le tableau qu’il achève durant l’été 1878. De manière assez visible mais sans aucune précision, un monument apparaît au pied du mur du barrage, près des bâtiments du personnel. Ce tableau permet par conséquent d’affirmer qu’un monument était déjà construit lors de l’inauguration du barrage, le 28 juillet 1878, mais il est impossible de savoir s’il s’agit du monument aux constructeurs du barrage.

La question est plus délicate qu’il n’y paraît. En effet, une polémique a éclaté en octobre 1869 sur la question de la paternité des plans du barrage de la Gileppe. Les honneurs officiels décernés à Jamblinne de Meux cette année-là ont heurté le fils d’Eugène Bidaut et la veuve d’Auguste Donckier. Si Jamblinne avait signé les plans di barrage, Bidaut et Donckier en étaient les auteurs principaux, voire uniques : leurs mérites ne devaient pas être oubliés. La presse de l’époque a fait ses choux gras des lettres échangées publiquement sur le sujet. Par ailleurs, les articles de presse d’octobre 1869 et de juillet 1878 ne font aucune mention d’un quelconque monument aux constructeurs du barrage. Dresser un monument commun aux différents protagonistes a par conséquent dû être un acte de pacification accompli après la disparition du baron Jamblinne, après 1912.

Dans les années 1960, quand d’importants travaux sont entrepris pour rénover et rehausser le mur du barrage de La Gileppe, le sort du monument aux constructeurs paraît être scellé. Une photo de 1969 montre clairement que son emplacement constitue une gêne évidente sur le chantier d’élargissement de la base du mur-barrage. Alors qu’une nouvelle plaque commémorative est apposée sur le nouveau socle du lion, lors de l’inauguration du surhaussement, le 20 octobre 1971, l’ancien monument a disparu. En fait, il s’est éloigné de la vallée de la Gileppe et a été transféré à Verviers. Il se trouve désormais à l’arrière du bâtiment qui, rue Xhavée, accueille le Centre culturel régional de Verviers (CCRV).



Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse, notamment de juillet 1878
La Meuse, 11 octobre 1869, 17 et 25 novembre 1869 ; L’Écho du Parlement, 14, 20 et 25 novembre 1869
R. CAMPUS dans Biographie nationale, t. XXX, suppl. 2, col. 161-164 
E. GILON, Le barrage de la Gileppe. Guide du touriste. Vues, cartes et plans, Verviers, 1878, p. 134
Bulletin communal de Verviers, 1866, p. 56 
R. DEMOULIN, Contribution à l’histoire de la Révolution de 1830 à Liège, extrait du Bulletin de l’Institut archéologique et historique, Bruxelles, 1936, t. 60, p. 15
Jean DESHOUGNES, La petite histoire de La Gileppe et ses promenades, Verviers, Marabout, 1971, 2e éd., p. 54-55, en particulier la photo de 1969 p. 133
BODSON, DETIENNE, DECLERCQ, Le barrage de la Gileppe, Mémoire rédigé à la demande de la section de Liège de l’Association des ingénieurs sortis de l’École  de Liège, Liège, 1877
Une certaine idée de la Wallonie. 75 ans de Vie wallonne, Liège, 1995, numéro spécial de La Vie wallonne, t. LXIX, p. 260
La Vie wallonne, I, 1962, n°297, p. 5-29

Béthane
4830 Dolhain

carte

Paul Delforge

Bidaut Eugène

Fonction publique

Liège 6/08/1808, Ixelles 19/05/1868

Fils d’un cavalier de l’armée française ayant épousé une Liégeoise en 1804, Jean-Guillaume-Eugène Bidaut grandit au sein d’une famille bourgeoise aisée, qui lui permet de suivre des études au Collège royal de Liège (1825), puis dans la toute nouvelle École des Mines de Liège. Ayant réussi le concours d’entrée à l’Administration des mines (1827), il commence une longue carrière dans l’administration « hollandaise » d’abord, belge ensuite. Né Français, il obtiendra la nationalité belge, recevant aussi la Croix de Fer en raison de sa participation active dans les événements de 1830 menant à l’indépendance de la Belgique. 

Affecté à Liège, Namur et Charleroi, l’ingénieur se distingue par des études géologiques approfondies de l’Entre-Sambre-et-Meuse, particulièrement appréciées par le secteur charbonnier. Nommé ingénieur des Mines de 1ère classe (1842), il est détaché en 1848 au département de l’Intérieur pour s’occuper de l’étude de travaux de défrichement et de fertilisation des bruyères de la Campine anversoise ; il y découvre aussi la présence de minerai de fer (1847). Promu inspecteur général au département de l’Agriculture et des Chemins vicinaux, il prend notamment en charge l’étude d’un système d’irrigation des larges prairies de la vallée de la Sambre. 

Nommé Secrétaire général du ministère des Travaux publics (mai 1858), son nom circule dans la presse en tant que candidat potentiel au poste de Ministre des Travaux publics. Ses idées libérales sont bien connues et ses amis le verraient bien briguer un mandat dans l’arrondissement de Charleroi (1859). Mais un autre défi le retient dans la région verviétoise qui lui vaudra d’être considéré comme l’auteur du barrage de la Gileppe. 

Beau-frère de Constant Materne, ministre plénipotentiaire et secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, époux d’Angélique Royer (1823-1878), ce haut-fonctionnaire de l’État se consacre en effet depuis 1856 à une mission exploratoire de grande importance, à la demande du gouvernement. Ses études initiales dans la vallée de la Vesdre n’ont d’autre objectif que d’améliorer et de réguler le débit de la Vesdre. Petit à petit, il prend conscience de l’intérêt d’un projet plus ambitieux, qui profiterait à l’industrie textile verviétoise. Dans son rapport final de mai 1866, il défend l’idée de construire un imposant barrage régulateur dans la vallée de la Gileppe, et d’établir une prise d’eau pour assurer une distribution d’eau ménagère et industrielle. 

Sa mort, deux ans plus tard, l’empêchera d’accompagner la phase décisive des travaux et d’être pleinement célébré au moment de l’inauguration du barrage de la Gileppe. Lors de la pose de la première pierre, le 9 octobre 1869, le ministre des Travaux publics de l’époque aura ces mots : « L’intelligence, le dévouement et le complet désintéressement de Bidaut perpétueront sa mémoire à Verviers, comme le barrage de la Gileppe lui assure la reconnaissance du pays tout entier ». 

Chevalier (1846) puis officier (1857) de l’ordre de Léopold, décoré de la Croix de Fer, grand officier de l’ordre de la Couronne de Chêne, commandeur des membres de l’ordre de Charles II d’Espagne, commandeur de l’ordre des SS Maurice et Lazare, Bidaut a aussi publié diverses études et participé à plusieurs Commissions spécialisées.

Sources

Richard CAMPUS, dans Biographie nationale, t. XXX, suppl. 2, col. 161-164 
Paul DELFORGE, La distribution d’eau à Verviers au XIXe siècle, Mémoire en Histoire, Université de Liège, 1985
Robert DEMOULIN, Contribution à l’histoire de la Révolution de 1830 à Liège, extrait du Bulletin de l’Institut archéologique et historique, Bruxelles, 1936, t. 60, p. 15

no picture

Donckier Auguste

Académique, Géologie

Liège 24/05/1831, Goé (Dolhain-Limbourg) 09/08/1866

Ingénieur civil, docteur en Sciences naturelles, titre qu’il obtient à Bruxelles en 1862, botaniste et géologue, le jeune Donckier s’adonne à la botanique et s’occupe avec autorité des rapports qui existent entre la nature du sol et la végétation qui le recouvre. Après s’être déjà occupé de la distribution d’eau de Liège, Auguste-Henri-Émile Donckier rédige pour la ville de Verviers un rapport d’analyse de toutes les eaux de la région verviétoise et de l’Hertogenwald qui montre, dès 1863, que les seules eaux limpides et pures proviennent du plateau schisto-quartzeux des Hautes Fagnes et des forêts qui l’entourent, à la condition qu’elles soient recueillies au-dessus des points où débouchent les ruisseaux dont le lit est creusé dans des formations calcareuses, et livrées au consommateur avant d’avoir été souillées par des résidus de fabriques. Par conséquent, les conclusions de Donckier conduisent à n’envisager que les seules eaux de la Gileppe avant les bancs calcaires de Goé, et celles de la Hoëgne, en amont de Polleur (parce que le Hélivy qu’elle y reçoit traverse une bande calcareuse).

Avec cinq autres ingénieurs dont Eugène Bidaut et Herman Bodson, Auguste Donckier contribue ainsi à des études de terrain pendant trente mois qui permettent de fixer les plans définitifs du barrage à ériger dans la vallée de la Gileppe. Il devait décéder, jeune, quelques semaines après le dépôt du rapport final. Auguste Donckier a été enterré au cimetière de Goé : sur sa pierre tombale – aujourd’hui disparue –, un hommage était rendu à son expertise en faveur du barrage de la Gileppe.

 

Sources

DESHOUGNES J., La petite histoire de la Gileppe, Verviers, 1949 ; 2e éd. 1971, p. 22
ACVerviers F.E. 1978, n°2906, Rapport de Donckier au sujet de la meilleure distribution d’eau industrielle, 30 octobre 1863

Bodson Herman

Conception-Invention

Odeur 1er/12/1806, Liège 28/05/1871

Ingénieur diplômé de l’École des Mines de Liège (1828), Herman Bodson entre au Corps des Mines où il exerce tour à tour les fonctions de conducteur et géomètre. Conducteur des travaux sur le chantier du canal Meuse-Moselle, où il s’affaire sur le Tunnel de Baret (Luxembourg), il s’engage ensuite dans le secteur charbonnier : ingénieur-directeur des charbonnages de La Nouvelle Haie, à Liège (1833-1834), il exerce ensuite les mêmes fonctions à Epinac (France), puis aux Grands Makets à Jemeppe (1840-1845), au « Paradis » à Liège (1845-1853), et aux Bonniers à Grâce-Berleur (1849-1852). Nommé géomètre des mines en 1833, ingénieur-conseil dans diverses administrations, il entreprend par ailleurs plusieurs voyages à l’étranger à la recherche de gisements de minerais (Espagne, Pologne, Allemagne, Silésie, Hongrie, Styrie, Angleterre, Suède, Croatie, France, Bavière) entre 1843 et 1862. En Wallonie, il recherche également des gisements de plomb du côté du Luxembourg, contribue à l’ouverture de la mine du « Paradis », et participe aux projets de construction du pont de chemin de fer à Dinant (1862), et des écluses à Namur, Bas-Oha et Huy au début des années 1860. C’est alors qu’il est détaché par l’administration pour s’occuper spécialement du projet de barrage sur La Gileppe.

Herman Bodson est l’un des cinq ingénieurs qui mènent sur le terrain, pendant trente mois, les études nécessaires pour déterminer l’endroit où pourrait être construite une vaste retenue d’eau destinée à régulariser les eaux de la Vesdre. Pour l’avenir de l’industrie lainière verviétoise, dans les années 1860, il s’agit d’une question cruciale. Avec l’ingénieur Bidaut, Bodson défend un projet ambitieux : l’érection d’un seul barrage, situé en amont d’une bande calcaire dans la vallée de la Gileppe. Le mur en moellons haut de 47,5 mètres sera en mesure de retenir, jusqu’à une hauteur de 45 mètres, un volume maximum de 12 millions de m³. Suite au décès de Bidaut, quelques mois après le dépôt du projet définitif, Bodson, ainsi que Detienne et Leclercq poursuivent l’œuvre entamée et sont les auteurs de la première étude technique relative au prestigieux barrage. Décédé en 1871, Bodson n’assistera pas à l’inauguration du projet achevé et son nom sera accroché à titre posthume à un Mémoire décrivant le projet publié en 1877. Personnage essentiel de cette construction exceptionnelle, le nom de Bodson (comme celui de Bidaut et des autres ingénieurs) n’est pas entré dans beaucoup de livres d’histoire. Son visage est pratiquement inconnu, alors qu’il figure pourtant sur de nombreuses toiles réalisées par son ami, le peintre verviétois Barthélemy Vieillevoye, par ailleurs directeur de l’Académie des Beaux-Arts de Liège. Ainsi, étrangement, sur la toile de grand format (4,5 m x 5,5 m) représentant L’Assassinat du bourgmestre Laruelle (conservée au Musée des Beaux-Arts de Liège), l’artiste a représenté Bodson dans le personnage qui soutient le corps du bourgmestre assassiné, en plein centre de sa toile. Le tableau date de 1854, Bodson avait 48 ans.
 

Sources

BODSON, DETIENNE, DECLERCQ, Le barrage de la Gileppe, Mémoire rédigé à la demande de la section de Liège de l’Association des ingénieurs sortis de l’École  de Liège, Liège, 1877
Une certaine idée de la Wallonie. 75 ans de Vie wallonne, Liège, 1995, numéro spécial de La Vie wallonne, t. LXIX, p. 260
La Vie wallonne, I, 1962, n°297, p. 5-29

Ortmans-Hauzeur Jean-François

Politique

Verviers 5/08/1806, Verviers 2/02/1885

Bourgmestre de Verviers durant trente ans, Jean-François Ortmans-Hauzeur a marqué l’histoire de sa cité en apportant son soutien inconditionnel au projet de construction d’un imposant barrage de retenue d’eau dans la petite vallée de la Gileppe. À l’époque (deuxième moitié du XIXe siècle), il s’agissait d’une remarquable réalisation de l’ingénierie wallonne : cette prouesse retenait le plus grand volume d’eau d’Europe (12 millions de m³) et présentait le deuxième mur le plus haut d’Europe.

Né dans une famille d’industriels verviétois, Jean-François Ortmans-Hauzeur fait des études de Chimie industrielle avant de reprendre la teinturerie industrielle que son père avait fondée ; conseiller communal élu en 1848, il devient d’emblée échevin (1849-1854), avant de remplir la fonction maïorale durant trente ans (1855-1885). Membre actif au sein du parti libéral, il siège à la Chambre de 1874 à 1885. Il était encore le président-fondateur de la Société verviétoise pour la construction d'habitations d'ouvriers (1861), président-cofondateur de la Société industrielle et commerciale de Verviers (1863) et membre du Cabinet littéraire de Verviers.

Dans le succès du projet colossal que représente la construction du barrage de La Gileppe, le rôle de Jean-François Ortmans-Hauzeur est essentiel. Dès la première heure, il est convaincu de la nécessité d’un seul barrage, puis d’une distribution d’eau industrielle et ménagère, et par conséquent d’un aqueduc ; enfin, il est persuadé de l’intérêt de l’installation du mur le plus élevé en amont de la zone calcaire dans la vallée de la Gileppe. C’est aussi lui qui négocie habilement avec les gouvernements qui se succèdent de 1856 à 1877, et obtient ainsi des interventions substantielles de l’État. Il aura le plaisir d’inaugurer « son enfant » et, en l’honneur de celui qui leur apporta l’eau courante, les Verviétois feront ériger une fontaine monumentale, dans le bas de la ville. Il s’agit de la plus grande fontaine murale de Wallonie.

 

Mandats politiques

Conseiller communal de Verviers (1848-1885)
Échevin (1849-1854)
Bourgmestre (1855-1885)
Député (1874-1885)

 

Sources

Jean-Luc DE PAEPE, Christiane RAINDORF-GERARD (dir.), Le Parlement belge 1831-1894. Données biographiques, Bruxelles, 1996, p. 446-447.
Paul Delforge, La distribution d’eau à Verviers au XIXe siècle, Université de Liège, 1985